Pour vous y retrouver

Bonjour! Bienvenue sur ces pages, que j'ai plaisir à ouvrir pour vous!
Vous trouverez sur ce blog différentes sortes de contributions:
- annonce (An),
- billet (Bi),
- citation (Ci),
- confession de foi (CF),
- conte (Co),
- formation d'adultes (FA),
- humour (Hu),
- image (Im),
- liturgie (Li),
- poésie (Po),
- prédication (Pr),
- réflexion (Ré),
- sciences bibliques (SB),
- vulgarisation (Vu).
Bonne balade entre les mots!

Ces œuvres sont mises à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Partage dans les Mêmes Conditions 3.0 non transposé.

Ce blog fait partie d'un réseau de sites réformés "réseau-protestant.ch" qui vise à coordonner et rendre visibles et lisibles les publications web de la galaxie du protestantisme de Suisse romande. Voir sur ce blog la page https://textesdejjcorbaz.blogspot.com/p/blog-page.html>.

dimanche 20 juin 2021

(Pr) Prédic' du 20 juin 2021, “Le «testament» de Jésus”

Lectures bibliques: Jean 14, 6-14; Jean 14, 23-28; Jérémie 31, 31-34

 

Vous connaissez sans doute cette chanson de Jacques Brel:
«Adieu l'Émile, je t’aimais bien,
Adieu l'Émile, je t’aimais bien, tu sais,
On a chanté les mêmes vins,
On a chanté les mêmes filles,
On a chanté les mêmes chagrins.
Adieu l'Émile, je vais mourir,
C'est dur de mourir au printemps, tu sais,
Mais j'pars aux fleurs, la paix dans l’âme,
Car vu que tu es bon comme du pain blanc,
Je sais qu'tu prendras soin d'ma femme.

Mais j'veux qu'on rie, j'veux qu'on danse,
J'veux qu'on s'amuse comme des fous,
J'veux qu'on rie, j'veux qu'on danse
Quand c'est qu'on m'mettra dans l'trou.

Adieu curé, je t'aimais bien,
Adieu curé, je t'aimais bien, tu sais,
On n'était pas du même bord,
On n'était pas du même chemin,
Mais on cherchait le même port.
Adieu curé, je vais mourir,
C'est dur de mourir au printemps, tu sais,
Mais j'pars aux fleurs, la paix dans l’âme,
Car vu que tu étais son confident,
Je sais qu'tu prendras soin d'ma femme.

Mais j'veux qu'on rie, j'veux qu'on danse,
J'veux qu'on s'amuse comme des fous.
J'veux qu'on rie, j'veux qu'on danse
Quand c'est qu'on m'mettra dans l’trou.»


Ces paroles de la chanson «Le moribond», de Jacques Brel, ont un point commun (au moins) avec celles de Jésus dans l’évangile de Jean, que nous venons d’entendre: il s’agit d’une sorte de testament (pas l’Ancien ni le Nouveau, bien sûr!); d’un texte où celui qui parle prépare son départ et son absence: je vous laisse seuls, dit-il, vous devrez apprendre à vivre sans moi.

Cette préparation comporte trois temps distincts:

- d’abord, il annonce son départ: «Adieu l'Émile, adieu curé, je vais mourir», chante le personnage de Brel.
«Je m’en vais auprès du Père», dit plusieurs fois Jésus.

- ensuite, dans la foulée, il désigne son successeur, comme dans tout bon testament: Émile, son ami, et le curé prendront soin de la femme du moribond.
Et chez Jésus? Qui est son successeur? J’espère qu’il n’y a pas de catholique de tendance intégriste parmi nous, car le successeur de Jésus, ce n’est ni Saint-Pierre, ni le Pape, ni aucun autre saint. Celui que Jésus désigne pour continuer son oeuvre, c’est le Saint-Esprit: «Celui qui doit vous aider, le Saint-Esprit que le Père enverra en mon nom, vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que je vous ai dit». Nous y reviendrons tout-à-l’heure.

- troisième temps de ce testament: après avoir annoncé son départ puis désigné son successeur, vient la consolation, l’appel à la paix, voire à la joie, malgré la séparation. «Je pars la paix dans l’âme, ne pleurez pas, j’veux qu'on rie, j'veux qu'on danse», chante Brel.
Tandis que Jésus dit: «C’est ma paix que je vous laisse; votre tristesse sera changée en joie. Vous vous réjouirez de ce que je vais auprès du Père…»
 


Comme toute personne qui sait qu’elle va s’en aller, Jésus prépare donc son départ de manière très habituelle. Pas d’originalité surprenante, comme il le fait très souvent. Pas d’originalité, sauf celle-ci (quand même!): le successeur, justement. Ce n’est ni un homme, ni un ange. Ce n’est pas un prêtre, ni un pasteur. Pas plus qu’un chef charismatique ou politique. Pas même une religion.

Le successeur, c’est le Saint-Esprit «que le Père vous enverra en mon nom». Celui qui vous aidera; qui vous sauvera; qui vous consolera; qui vous assistera, comme un avocat au tribunal (il y a de tout cela dans le mot grec qui désigne ici le Saint-Esprit). Il redira et refera vivre ce que disait et suscitait Jésus lui-même. Il fera accomplir «les mêmes oeuvres que Jésus fait, dit l’évangile de Jean, et même de plus grandes». Oh!!

Alors là, on se dit qu’il exagère, l’évangile! Des oeuvres plus grandes que Jésus? Allons donc! La tentation est forte ici de sauter à pieds joints par-dessus ce verset.

Mais non, stop! Restons là un moment. Et réfléchissons tranquillement avant de conclure. Dans l’évangile de Jean, qu’est-ce que c’est, les oeuvres de Jésus? Ce ne sont pas ses miracles, ni sa communion avec Dieu, ni sa mort ou sa résurrection; ça, ce sont des signes, chez Jean.

Non, ce qu’il nomme les oeuvres, c’est tout ce qui aide à croire en Christ. «À croire que Dieu m’a envoyé», dit Jésus.

«Vous ferez des œuvres plus grandes, parce que je m’en vais auprès du Père». Autrement dit: votre évangélisation à vous ne sera pas limitée dans le temps et dans l’espace. C’est la mission universelle qui, c’est vrai, a provoqué davantage d’adhésions à la foi que Jésus lui-même n’a pu en susciter en quelques années de ministère.
 

Mais voici que survient encore une deuxième énormité, à vues humaines, et j’espère qu’elle vous a fait aussi sursauter! Jésus ajoute: «je ferai tout ce que vous demanderez en mon nom».

Beaucoup de théologiens ont tenté de rendre cette promesse vraisemblable en la minimisant. Ou, pire, en essayant de modifier la réalité pour qu’elle corresponde au verset de l’évangile! On a vu ainsi des personnes gravement malades que ces «évangélistes» proclamaient guéries; alors que le lendemain, la maladie était toujours là.

Or, lisons bien: «ce que vous demanderez en mon nom», dit le Jésus de Jean. Et le nom, dans la culture juive, ce n’est pas seulement une étiquette, comme chez nous. Dire le nom de quelqu’un, dans la Bible, c’est rendre actuels son pouvoir, son action. Dire le nom de quelqu’un, c’est lui permettre d’agir. Un peu comme un musicien
aujourd’hui permet à Mozart d’agir par sa musique, plus de 200 ans après sa mort. En l’interprétant!

«Ce que vous demanderez en mon nom», dit le Jésus de Jean. Il s’agit précisément d’un message de testament dans le but d’affermir et de consoler face au départ annoncé. Ce que vous demanderez dans la continuité à ma vie, à mes oeuvres, dit le Christ, ce que vous demanderez en vous plaçant à ma suite, donc en vous ouvrant au Saint-Esprit que le Père enverra en mon nom, eh bien, je le ferai, conclut-il.

Autrement dit: mon oeuvre continuera à travers vous, grâce au Saint-Esprit. Mon témoignage et ma mission ne sont pas terminés, c’est vous qui allez prendre le relais!
 
 

Et voilà que ce que nous avions pris, à première lecture, pour des promesses exagérées devient un engagement, certes, mais dans les deux sens du mot engagement: Jésus s’engage à faire continuer son oeuvre; mais en même temps il nous engage pour y travailler! Il nous embauche!

C’est dans ce sens, et dans aucun autre, qu’il nous faut comprendre l’affirmation première de notre passage, peut-être trop connue pour être facilement comprise: «Je suis le chemin, la vérité et la vie», dit Jésus. Et un chemin, c’est fait pour être parcouru! Et une vérité, c’est fait pour être crue! Une vie, c’est fait pour être vécue!

En nous quittant, Jésus nous appelle à marcher; à croire; à vivre. Le chemin n’est pas un livre d’histoire à contempler, il sollicite un engagement, une démarche de la part des croyants. La vérité n’est pas un enseignement, une parole qu’on pourrait connaître (ou pire, qu’on pourrait posséder); la vérité est une personne, le Christ; une personne à suivre. Et la vie n’est pas à saisir après la mort; elle est à remplir, ici-bas, avec son coeur, ses tripes… et avec le Saint-Esprit!
  


Une dernière remarque. Trop de chrétiens se sont gargarisés du Saint-Esprit, le décrivant comme une force qui permet de faire des miracles, de réaliser des prodiges.

Or ce n’est pas du tout de cela qu’il s’agit dans l’évangile de Jean: «celui qui doit vous aider, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous fera ressouvenir de tout ce que je vous ai dit» (v. 26). Jean attribue donc deux fonctions au Saint-Esprit: (1°) enseigner et rappeler ce que Jésus a dit; et puis (2°), être ce consolateur, ce secours, ce soutien qui ranime la joie. D’ailleurs, dans l’évangile de Jean, l’Esprit Saint est toujours destiné à une communauté, et jamais à des individus!

C’est ainsi que ce testament de Jésus, écrit quelque 60 ans après sa mort pour une communauté qui souffre, nous aide à mieux comprendre notre propre engagement de chrétiens, dans un monde où l’absence du Christ est tout aussi douloureuse qu’il y a 1900 ans!

Jean nous appelle à éviter autant l’individualisme protestant que la tendance catholique à considérer l’Église, ou les apôtres, ou le Pape comme successeur du Christ. Son évangile nous invite à vivre de l’Esprit, ensemble, pour continuer l’oeuvre de Jésus, pour interpréter la partition de sa mission!  Et pour ainsi rendre Dieu présent dans ce monde qui en a tant besoin. Les chrétiens ne sont pas des archéologues, mais plutôt des musiciens!

Et de même que la veuve du moribond de Brel sera entourée et consolée par Émile et le curé, de même les croyant(e)s, vous et moi, ensemble, seront régénérés par le Saint-Esprit pour continuer de chanter le Christ, chemin, vérité et vie en nous. Amen

Jean-Jacques Corbaz   

 



vendredi 4 juin 2021

(Re) le bonheur, c'est comme un ballon...

Un professeur a amené des ballons à l’école et a demandé aux enfants de les gonfler. Et que chacun écrive son nom sur un ballon.

Ils ont jeté tous les ballons dans le couloir et le professeur les a mélangés d’un bout à l’autre.

Ensuite le professeur leur a donné 5 minutes pour trouver le ballon avec leur nom dessus. Les enfant allaient dans tous les sens, regardant frénétiquement, mais quand le temps a été écoulé, personne n’avait trouvé son propre ballon.

Puis le professeur leur a dit de prendre le ballon le plus proche d’eux et de le donner à la personne dont le nom est écrit dessus. En moins de 2 minutes chacun avait son propre ballon.

À la fin, après que les élèves aient pu s’exprimer sur ce qu’ils apprenaient de cette expérience, le professeur a dit ceci:
« Les ballons sont comme le bonheur. Personne ne le trouvera s’il cherche le sien seulement. Au lieu de cela, si tout le monde se soucie les uns des autres, chacun trouvera son propre bonheur plus aisément. »

Trouvé sur internet