Regarde les choses:
Le monde qui tourne son surplace,
Ma maison, bateau qui flotte au milieu de la nuit,
L’oeil rond de l’église qui fixe l’éternité.
Regarde le vent,
Le vent qui tombe, et ça fait un grand creux,
Le vent qui troue le temps quand il s’en va,
Un calme immense où tout se fond.
Regarde les hommes,
Paisibles angelots déchus détendus pour la trêve,
Polissons endormis méconnaissables
Mais rêvant leurs peurs et leurs désirs.
Regarde leurs rêves,
Le général qui joue à saute-mouton tout seul,
Le copain qui grandit jusqu’à crever la terre
Et le petit berger qui devient loup-garou.
Regarde minuit:
Le jour change alors que tout est immobile,
Le jour marmonne, liturgie incompréhensible,
Et le veilleur fait signe de dormir.
Regarde la nuit:
Les prophètes reprennent leur souffle,
Le futur s’en vient, lentement,
Le chemin ne sera jamais plus comme avant.
Regarde,
Paupières closes,
Tu ne peux pas dormir?
Dans l’heure chose
S’ouvre ton avenir.
Veux-tu être émerveilleur?
Jean-Jacques Corbaz, 9.12.1976
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