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lundi 28 décembre 2020

(Bi) Fin décembrrrrr !

  

L’année a pris un coup de vieux. Elle avance, fatiguée, vers sa fin. Elle est devenue plus frileuse, plus sombre; ses yeux souvent humides. Résignation, nostalgie: la Passion, elle ne la vivra plus.

Et c’est dans ce temps morose que l’Église rappelle l’étonnante nouvelle: justement là, au plus creux de nos « humâneries », Dieu est venu. Enfance, lumière, vie; rire, tendresse, espoir: tout cela, Il vient nous l’offrir.

Pas sur un plateau, bien sûr !  Pas les fruits, tout cuits. Mais plutôt les semences, pour que nous puissions mesurer l’importance de ce long accompagnement; maturation, soucis, espérance. On aime et on respecte avant tout ce qu’on a aidé à faire grandir.

Et c’est aussi dans ce temps usé et froid qu’il nous invite à aller les uns vers les autres. À nous offrir, à son image: lumière, sourire, chaleur; humour, tendresse, proximité...

Voilà ce que voudrait être notre foi chrétienne: un carrefour où nous puissions recevoir ces cadeaux du Christ, toujours en train de naître au milieu de nous; et aussi ces cadeaux les uns des autres. Pour que notre fin d’année prenne un peu plus les couleurs du printemps !

Avec vous, dans la joie de la fête de Noël, toute récente, et dans l’espérance et la prière pour l’année qui vient


Jean-Jacques Corbaz, pasteur


vendredi 25 décembre 2020

(Co, Pr, Hu) conte de Noël: mouton, hérissons et Cie, la distance de la paix

Narration du 24 décembre 2020, Plein Soleil et Ollon
Pour ces temps où la «distance sociale» est si importante, voici un conte mâtiné d’humour, voire de «piquant» (!) à l’intention des enfants que nous sommes tous, peu ou prou, à Noël: comment un hérisson a enseigné la paix au roi.


“La paix… piquante du roi”


Lectures bibliques: Michée 4, 1-4; Ephésiens 2, 12-17; Luc 2, 1-14 


Le roi Henri aimait la guerre. Quel bonheur pour lui quand il pouvait partir en campagne contre les pays voisins, qui étaient toujours soit trop près, et qui le menaçaient; soit trop loin, et qui n’en voulaient rien.

Le roi Henri aimait la guerre. Sentir l’excitation qui gagnait ses troupes, pendant les préparatifs. Jusqu’à son cheval, qui piaffait, les naseaux grands ouverts. Les camps. L’approche de l’ennemi. Et surtout les batailles: frapper, tuer, et voir les autres s’enfuir, remplis d’épouvante.

Le roi Henri aimait la guerre. Quand il en revenait, aussi: glorieux, vainqueur. Les troubadours qui chantaient ses louanges. Les foules qui l’acclamaient. Et le regard muet des jeunes filles, où se mêlaient la crainte et l’admiration.

Le roi Henri aimait la guerre. Mais si j’en parle au passé, c’est qu’il a, pourtant, dû changer de chanson. Un jour, lors d’une bataille acharnée, il a reçu contre le duc Gontran un vilain coup d’épée. Qui lui a coupé le bras droit. Et abîmé le gauche. Plus moyen de se battre! Sauf… de battre en retraite!

Du coup, plus de gloire. Plus de victoires. Plus de louanges ni d’acclamations. Plus de crainte ni d’admiration. Le roi, retraité par force (ou plutôt par faiblesse), le roi a dû chercher d’autres joies, d’autres promesses.

Comme il lui restait ses jambes, Henri s’est mis alors à courir la campagne. Chemins de terre, forêts, collines, il passait ses journées à aller - venir - aller - venir encore, avec toute l’énergie qu’il ne dépensait plus à faire la guerre. C’était moins passionnant que de se battre, mais, au moins, ça défoulait!


C’est ainsi qu’un jour, alors qu’il s’est arrêté au pied d’un vieux chêne pour manger un croûton de pain tiré de sa besace, Henri entend une petite voix qui lui dit «Bonjour!». Etonné, le roi se retourne et voit un… un hérisson! Tout petit, tout mignon.

- Bonjour, petit hérisson! Comment t’appelles-tu?

- Je ne suis pas petit, répond l’animal, fermement.

- «Je ne suis pas petit»? C’est comme ça que tu t’appelles? Quel drôle de nom!

- Mais non, réplique le hérisson, piqué au vif. Je m’appelle Barbapic. Mais je ne suis pas petit, je te dis, puisque j’ai déjà le droit de sortir tout seul. Et mon papa me répète tous les jours que je suis son grand trésor! Et que je sais bientôt autant de choses que lui!

- Eh bien, Barbapic, mon grand, puisque tu es si savant, peux-tu m’aider à trouver une réponse? J’en ai tant besoin.

- Euh… oui?

- Peux-tu me dire quelle est la plus belle chose du monde, à part la guerre?

- Je ne peux pas te répondre, fait le hérisson, pensif. Pas tout à fait. Parce que moi, je ne trouve pas, mais pas du tout, que la guerre soit belle.

- Mais pourtant, se battre, gagner, taper sur les autres, remporter la victoire… faire peur… c’est excitant, non?

- Et puis se faire taper dessus, se faire blesser, s’enfuir en perdant son sang… avoir peur… tu aimes? Au fait, où est ton bras droit??

- Euh, je l’ai perdu contre le duc Gontran, par traîtrise! Mais je serai vengé. Moi, je ne peux plus me battre. Mais mes sujets, oui! C’est pour ça… il faut que je trouve autre chose, pour remplacer la guerre!

- Ah bon, toi, manchot, tu es un roi! Habillé comme un pingouin, tu es donc un manchot… royal, hihihi!

- Ne te moque pas, Barbapic, je suis si malheureux.
 


- Eh bien, je ne voulais pas aider le roi. Mais aider un homme malheureux, alors oui, j’ai envie d’essayer. Ecoute: sais-tu ce que j’aime faire, pendant les longues soirées d’hiver?

- Euh, non?

- Eh bien, je joue à la chaleur, avec Maman.

- À la chaleur?? Mais kesskeucé?

- Ecoute: quand je suis trop loin d’elle, j’ai froid. Alors je me rapproche. Je me rapproche encore. Un peu plus. Mais aïe! Si je viens trop près, je me pique! Ses aiguilles traversent les miennes, et ma peau. Alors, je m’éloigne un peu. Un tout petit peu. Mais si je vais trop loin, j’ai froid… Et je recommence à m’approcher, doucement. Et puis, comme elle, elle bouge aussi, pour trouver la bonne distance avec Papa, je dois toujours m’adapter; venir plus près; aller plus loin… C’est un jeu de tendresse, un peu comme une danse!

- Oui, fait le roi Henri. C’est joli. Mais ce n’est pas pour les humains. Je n’ai pas de piquants, moi!

- Toi? Tu n’en as pas?!? Mais quand tu veux faire la guerre, tuer, massacrer, épouvanter, ce ne sont pas des piquants? Et quand tu as besoin de quelqu’un comme maintenant pour parler, parce que tu es malheureux, ce n’est pas de la chaleur?

Le roi Henri reste longtemps silencieux. Puis il rentre chez lui, mais lentement, lentement, en réfléchissant…

Et quand, trois jours plus tard, au cours de la fête de Noël, quand un enfant lit les paroles des anges, dans le récit de la naissance de Jésus, ces paroles qu’il a si souvent entendues, si souvent qu’il ne les écoutait plus (vous savez: «Paix sur la terre aux hommes qu’il aime, paix sur la terre aux hommes de bonne volonté»)… Alors, Henri se transforme.              

Son visage s’illumine. Et il dit: «Finalement, c’est beaucoup plus difficile de faire la paix que la guerre! Bien plus passionnant, aussi! Je veux essayer!»

Le roi Henri, depuis ce jour, joue avec les pays voisins. Il joue «à la chaleur». Se rapprocher. S’éloigner. Trouver la bonne distance.

Ils sont trop près, ils me menacent? Je m’éloigne, mais pas trop, juste ce qu’il faut.

Ils sont trop loin, trop inconnus? Je me rapproche, mais pas trop, juste ce qu’il faut.

Le roi Henri joue à la chaleur, et Barbapic le hérisson est devenu son meilleur conseiller.

Amen


Jean-Jacques Corbaz   


(adapté en français d’après une nouvelle inédite du célèbre dramaturge yougoslave Naej-Seuqcaj Zabroc, rédigée sous la dictature de Tito, et qui a longtemps circulé sous le manteau. Naej-Seuqcaj Zabroc l’avait créée d’abord pour ses enfants, dont le cadet avait une affection particulière pour les manchots et les pingouins).



 

 

 

 

 

 

J’ajoute une jolie image (se non è vero, è ben trovato!): le mouton dont vous voyez la photo ci-dessous s'est échappé d'une ferme et a passé 6 ans dans les montagnes. Il a fabriqué 30 kg de laine.
Les loups ont essayé de le manger, mais leurs dents ne pouvaient pas pénétrer sa toison.
Belle métaphore! Et si on faisait comme lui? Inutile de devenir dur pour survivre aux loups: soyez juste vraiment, vraiment doux et moelleux. 

















(Li, Po) Le rêve d’En-Haut


Le rêve de Dieu 

A pris corps cette nuit, 

Si léger, si petit 

Que beaucoup n’auront rien compris. 

✧ ✧ 

Le rêve du Ciel : 

S’arrêter au cœur de la vie, 

Se faire tendre, charnel, 

Se laisser enfin toucher, embrasser, 

Unir fini et infini, 

Mortel et éternel, 

Corps et esprit 

Pour que nos cœurs s’ouvrent à sa magie. 

✧ ✧ 

Le rêve de Dieu, 

Vous savez, celui qui galope plus rapide que le vent ! 

Celui qui va plus vite que nos espoirs les plus déments, 

Le rêve de Dieu s’est posé sur le bord de nos fenêtres. 

Saurons-nous lever la tête ? 

✧ ✧ 

Le rêve du Ciel, 

Tremblant comme un amoureux 

Peu sûr de lui, 

Pourtant devient peu à peu, 

En ces jours de Noël, 

Champ de vie 

Et chemin de passion infinie. 

✧ ✧ 

Sens-tu sa force et son appel ?  

 

Jean-Jacques Corbaz, Noël 2020

 

 

mercredi 23 décembre 2020

(Re) Diminuez votre QI!! - Un "truc" radical pour atrophier l'intelligence!

′′ Le QI moyen de la population mondiale, qui a toujours augmenté de l'après-guerre à la fin des années 90, est en baisse au cours des vingt dernières années...

C’est le retournement de l'effet Flynn.
 
Il semble que le niveau d'intelligence mesuré par les tests diminue dans les pays les plus développés.
 
Beaucoup de choses peuvent être les causes de ce phénomène.
L’une d'entre elles pourrait être l'appauvrissement du langage.
 
Plusieurs études montrent en effet la diminution de la connaissance lexicale et l'appauvrissement de la langue : il ne s'agit pas seulement de la réduction du vocabulaire utilisé, mais aussi des subtilités linguistiques qui permettent d'élaborer et de formuler une pensée complexe.
 
La disparition progressive des temps (subjonctif, imparfait, formes composées du futur, participe passé) donne lieu à une pensée presque toujours au présent, limitée actuellement : incapable de projections dans le temps.
 
La simplification des tutos, la disparition des majuscules et de la ponctuation sont des exemples de "coups mortels" à la précision et à la variété de l'expression.
 
Juste un exemple : supprimer le mot ′′jeune fille′′ (désormais désuet) ne signifie pas seulement abandonner l'esthétique d'un mot, mais aussi promouvoir involontairement l'idée qu'il n'y a pas de phases intermédiaires entre une enfant et une femme.
 
Moins de mots et moins de verbes conjugués impliquent moins de capacité à exprimer les émotions et moins de possibilités d'élaboration d'une pensée.
 
Les études ont démontré que la violence dans les sphères publiques et privées provient directement de l'incapacité à décrire ses émotions à travers les mots.
 
Pas de mots pour construire un raisonnement, la pensée complexe est rendue impossible.
 
Plus le langage est pauvre, plus la pensée disparaît.
 
L'histoire est riche en exemples et de nombreux livres (Georges Orwell - ′′ 1984 "; Ray Bradbury - ′′ Fahrenheit 451 ′′) ont raconté comment tous les régimes totalitaires ont toujours entravé la pensée, par une réduction du nombre et du nombre de sens des mots.
 
S'il n'y a pas de pensées, il n'y a pas de pensées critiques. Et il n'y a pas de pensée sans voix.
 
Comment peut-on construire une pensée hypothétique déductive sans conditionnel ?
 
Comment peut-on envisager l'avenir sans conjugaison avec l'avenir ?
 
Comment peut-on capturer une tempête, une succession d'éléments dans le temps, qu'ils soient passés ou futurs, et leur durée relative, sans une langue qui distingue ce qui aurait pu être, ce qui a été, ce qui est, ce qui pourrait être, et ce qui sera après que ce qui aurait pu arriver, est-il vraiment arrivé ?
 
Chers parents et enseignants : faisons parler, lire et écrire nos enfants, nos élèves. Enseigner et pratiquer la langue sous ses formes les plus différentes. Même si ça semble compliqué. Surtout si c'est compliqué.
Parce que dans cet effort il y a la liberté.
 
Ceux qui affirment la nécessité de simplifier l'orthographe, de purger la langue de ses ′′ défauts ", d'abolir les genres, les temps, les nuances, tout ce qui crée la complexité, sont les vrais artisans de l'appauvrissement de l'esprit humain.
 
Il n'y a pas de liberté sans nécessité.
Il n'y a pas de beauté sans la pensée de la beauté.
 
Sources
Christophe Clavé
Diplômé de Sciences-Po Paris, titulaire d’un MBA, coach professionnel, Christophe Clavé a passé 25 ans en entreprise, en tant que DRH puis Directeur Général. Il a également été chargé du cours Stratégie et Politiques d’Entreprise à HEC Paris pendant 5 ans.
 
 

jeudi 17 décembre 2020

(An) prochaine prédication



--> ma prochaine prédication sera donnée
 
jeudi 24 décembre, 23h, Ollon, veillée de Noël (SLSSLP)*:
“La paix… piquante du roi” ,
conte de Noël, à propos de la «distanciation sociale».
Adapté en français d’après une nouvelle inédite du célèbre dramaturge yougoslave Naej-Seuqcaj Zabroc, rédigée sous la dictature de Tito, et qui a longtemps circulé sous le manteau. Naej-Seuqcaj Zabroc l’avait écrite d’abord pour ses enfants, dont le cadet avait une affection particulière pour les manchots et les pingouins). 😉

* = Si la situation sanitaire le permet




jeudi 10 décembre 2020

(Bi, Re) Pour la Saint-Nicolas : AU FOU !



L'affaire date des années 60. Les journaux rapportent l'étrange attitude d'un gaillard qui estimait avoir trop d'argent... eh oui, ça existe !

 

Alors, pendant le temps des Fêtes, il s'était mis à distribuer clandestinement des billets de banque dans certaines boîtes aux lettres. Les destinataires étaient choisis parmi les plus démunis, ou les plus fragiles.

 

On n'avait jamais vu ça. La police, mobilisée, repéra vite ce Saint-Nicolas moderne, l'arrêta, l'interrogea et l'expédia chez un psychiatre. Ce dernier trouva l'homme parfaitement normal...

 

Entassez des billets, on vous admirera. Partagez-les, on vous tiendra pour fou !

 

Puissions-nous mieux développer ce genre de folie. C'est elle qui nous rendra plus heureux, profondément. Et Dieu avec nous ! Parce que vous le savez bien : c’est ainsi que Lui nous aime, en Jésus. Passionnément. À la folie !

 

 

Jean-Jacques Corbaz