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dimanche 24 mars 2019

(Li, CF) Il est le Dieu des pauvres (choeur parlé)

   

Rameaux 2007-2
 
- Il est le Dieu des pauvres,
- de celles et ceux qui peinent,
- le Dieu humain et souffrant...


- Il a les mains calleuses et le visage tanné,
- la voix brisée d’avoir trop crié sa souffrance.


- Il est le Dieu qui pleure,
- avec nous,
- tous les jours,


- Il est le Dieu qui a faim,
- qui a peur,
- et qui lutte.


- Il est le Dieu qui pourtant chante et rit,
- avec nous,
- toujours,


- le Dieu qui espère,
- des lendemains meilleurs...
- Il donnerait tout pour que nous soyons heureux!


- Il est le Dieu musique,
- compagnon de nos rêves...


- Il est le Dieu mystique,
- fleur qui s’ouvre,
- blé qui lève...


- Il est:
- Dieu notre ami!


  

JJCorbaz, 28.2.07

    


(Pr) Touche pas à mes potes !

Prédication du 24 mars 2019, « La Passion de Dieu pour nous » 

Lectures:  1 Jean 4, 7-12 (lettre), Jean 18, 2-5 + 10-11 (évangile) 

 
  


J’aime bien la petite histoire presque raciste que voici. Est-ce que vous connaissez la différence entre l’enfer et le paradis? En fait, elle n’est pas très grande. Au paradis, d’abord: les policiers sont anglais (très cool!); les cuisiniers français (mmmh!); l’administration est allemande (et hop là!); les banquiers sont suisses (bien sûr); et puis, mesdames, c’est un Italien qui vous fait la cour.

En enfer? Eh bien, c’est la même chose. La même chose, sauf que tout est mélangé. Alors, m’a-t-on dit, les policiers sont allemands (streng!); les cuisiniers, anglais (gloups!); les banquiers sont italiens (eh, ma!!); l’administration est française (oh, oooh!); et puis, mesdames, il paraît que c’est un Suisse qui vous fait la cour! Hem!

Vous voyez l’importance de mettre les bonnes personnes aux bons postes. Qu’il s’agisse de l’Eglise; ou d’organiser une soupe de Carême; qu’il s’agisse de vivre ensemble, en famille ou en société, en équipe de sports ou en formation musicale, - ou qu’il s’agisse de vivre ensemble sur cette planète... Dans chaque domaine, tout l’art est de faire jouer la complémentarité. Du moment que personne n’est parfait... Ou que les gens parfaits sont difficiles à dénicher!
  
Tiens, ça me rappelle l’histoire de mon ami Marcel. À 44 ans, il est toujours célibataire. Un jour, je lui demande pourquoi? y a pourtant bien des filles qui te tournent autour!? “Eh ben, qu’il m’a répondu, tu comprends: j’ai toujours cherché la femme idéale. Alors...” - “Haha, j’ai fait, bien sûr, tu ne l’as jamais rencontrée,   elle n’existe pas!” - “Oh mais oui, je l’ai trouvée, qu’il répond. Mais euh... elle cherchait... l’homme idéal!”
 


Voilà comment vont les choses sur notre terre, les amis! Il y a juste une personne qui a trouvé l’être idéal! Juste une personne! C’est Dieu! Et savez-vous qui il a trouvé? Mais oui, c’est vous! Chacun(e), nous sommes l’homme idéal, et la femme idéale,  pour Dieu!

Bon, je crois qu’il est un petit peu dingue, mon ami Dieu (pas Marcel!). Quoi, l’homme idéal, et la femme idéale, ces gens mal foutus que nous sommes?

Oui, il est un peu fou, tu sais. Il est fou de nous... Nous sommes sa passion. J’en connais qui sont un peu comme lui, mais juste pour une personne, une personne passionnaimée.

Rien que pour une personne, c’est déjà dément. Plètement ouf. Mais alors, pour toute l’humanité, avec ses tares et ses barres...  Y a que Dieu qui soit comme ça!

Déjà à la création du monde, ça a commencé, cette passion. Quand il a fabriqué notre terre, comme le raconte la vieille histoire légendaire qu’on peut lire au tout début de la Bible, eh bien chaque fois qu’il créait quelque chose, Dieu disait que c’était bon. Paf, la pluie pendant les vacances: “c’est très bon!”. Paf, les bêtes féroces qui te bouffent tout cru: “mais c’est très bon!”. Paf, les humains pires que les bêtes féroces: “yes, c’est très bon!”... Mais il est ciré, mon ami Dieu!


  
dessin Zeljko Vladetic

Et puis, ça a encore empiré avec l’âge! Car à l’époque de Jésus, les Romains voulaient convertir tout le monde à leur djihad, et ils trucidaient ceux qui refusaient de se prosterner devant leur empereur Allah noix... Tu sais ce qu’il a dit, Dieu, à propos des Romains? “Touche pas, c’est mes potes, aussi! Respecte les Romains qui te zigouillent autant que toi-même”. Non mais allô, quoi!?!

Il les a même laissés faire du petit bois avec son propre fils.  Croix de bois, croix de fer, les Romains l’ont emmené en enfer. Et Lui, il a lassé faire. Tellement il est passionné par toute l’humanité.

C’est pour ça, d’ailleurs, qu’on appelle ce temps du Carême (juste avant l’anniversaire de cette mise à mort, à Vendredi Saint et Pâques), on l’appelle, vous savez comment? Le temps de la Passion. Passion au sens fort: pas un simple hobby, non. Une vraie passion, c’est un amour fou, qui nous prend entièrement, impossible de penser à autre chose. Un amour qui fait mal, parfois, quand il est contrarié, tellement il nous monopolise.

C’est ainsi que Dieu nous aime, les amis! Et ça lui a fait mal, sur la croix, quand l’humanité l’a rejeté. Passion. Oui, pas le chef-lieu du Valais: pas Sion!
  

Le Carême, c’est donc quarante jours pour nous souvenir de l’amour fou de Dieu. Pour nous. Pour toi. Pour moi, même.

Quarante jours pour réaliser cet amour fou de Dieu, et puis, qui sait, pour essayer de devenir un peu comme lui? Un peu plus passionné(e)s par notre terre? Aimer à la folie (un petit peu, déjà!) cette humanité ratée. Devenir un peu plus dingues de la nature, de ce qu’il y a autour de nous. Se laisser transformer comme Jésus l’a fait?

C’est ce à quoi nous invite le calendrier que nous avons commencé à feuilleter hier avec les catéchumènes; ce calendrier de Carême offert gratuitement à chacun(e). “En route pour un monde meilleur”, nous dit-il dans son titre. En route pour mieux réfléchir à l’essentiel, et essayer de le faire s’épanouir, comme une fleur précieuse.
  


Mais c’est quoi, pour vous, l’essentiel? À quoi voulez-vous donner la priorité, dans votre vie?

Pour vous permettre d’y réfléchir un peu, nous sommes heureux de vous offrir ce calendrier de Carême. Il nous propose de prendre un peu de temps, un chouïa de recul, pour mettre nos meilleures forces à ce que nous choisissons comme essentiel, pour nous. Ce printemps, comme chaque année.

Et hier, bien sûr, j’ai aussi posé la question aux catéchumènes: c’est quoi, pour toi, le plus important, l’essentiel?

La plupart d’entre eux m’ont répondu “la famille”. Certains ont dit “la nature”, en pensant inévitablement aux problèmes du climat... Mais savez-vous: aucun ne m’a répondu que l’essentiel, pour lui, pour elle, c’était l’argent. Bravo et merci, les jeunes! Ce qu’il doit se sentir terriblement seul, ce directeur d’une grande banque suisse, dont le journal d’hier donnait le salaire pour 2018: 12,7 millions en une année!
  

Carême 2019. Passion. “En route pour un monde meilleur”. Oui, et si nous nous mettions en route pour que notre terre devienne un peu mieux accueillante, souriante, pour qu’il y fasse bon vivre, davantage qu’aujourd’hui?

Rassurez-vous, je ne vais pas vous faire la morale en vous priant de mieux respecter la terre, l’humanité et le climat. Vous savez bien ce qu’il faudrait faire, -et que nous ne faisons que trop peu, parce que... eh bien, ce n’est pas facile de changer nos habitudes.

Ce que je vous dis aujourd’hui, dans ce temps de la Passion, Passion de Dieu, et, peut-être, passion de notre part, ce que je vous dis c’est: souvenez-vous que Carême = Dieu t’aime. À la folie.

Alors, si ça vous donnait envie de vous lâcher un petit peu plus, de devenir un peu plus fous, vous aussi. Fous de notre terre, comme Greta Thunberg; ou encore fous des gens qui l’habitent, comme Mère Teresa... eh bien, il ferait du coup un peu meilleur sur notre planète.
  
Ça pourrait donner à plus de monde (et même à Dieu, et même à vous) ça pourrait donner à plus de monde une vieille essoreuse. ... Pardon? Faudra que je me rachète des lunettes. Non, je voulais dire: une vieillesse heureuse! Amen                                          

Jean-Jacques Corbaz  




dimanche 17 mars 2019

(Pr) "Nous, une secte??"

Prédication du 17.3.19 -  L'offrande, l'argent

Lectures: 2 Corinthiens 8, 1-5 + 8-9; Matthieu 25, 34-40



Une paroissienne me disait un jour: "Pour moi, ce qui caractérise une secte, c'est qu'elle demande de l'argent..."

Oups! J'ai souri... un peu jaune, en pensant à quel point notre Église a besoin de la générosité des siens aujourd'hui.  Nous sommes  de moins en moins soutenus par l'État, et donc nous devons solliciter de plus en plus le porte-monnaie, ou plutôt le porte-feuille de chacun(e). Vous souvenez-vous de ce joli dessin de Burki, paru dans 24Heures il y a 10 ans?
 



L'Église Évangélique Réformée du Canton de Vaud (EERV) a été longtemps une institution dans notre pays. Les pasteurs étaient salariés par l'État, et les lieux de culte ou les salles de paroisses étaient entièrement pris en charge par les communes. Nous avons pris l'habitude de ce train de vie confortable.

Or aujourd'hui, la situation a bien changé. Je souhaite vous en parler ce matin, pas tellement pour faire pression sur vous et vous inciter à donner davantage (ce qui serait très peu évangélique!), mais pour que vous puissiez mieux comprendre le pourquoi de nos sollicitations financières. J'aimerais que vous puissiez entendre cette prédication sans culpabiliser. À titre d'information. Et pour cela, je vous invite d'abord à faire un peu d'histoire récente.
  
Quatre docteurs de l'Église catholique représentés avec les attributs des quatre Évangélistes : saint Augustin avec un aigle, saint Grégoire le Grand avec un taureau, saint Jérôme avec un ange, saint Ambroise avec un lion ailé. Panneau central d’un retable de l’église San Giovanni di Prè (Gênes)
Pier Francesco Sacchi (vers 1485–1528)

En 1970, le peuple vaudois a accepté le "statut des catholiques". Ce statut stipulait que l'État se charge du salaire d'autant de prêtres de l'Église catholique que de pasteurs protestants, en proportion de la population des deux confessions. C'était très équitable.

Mais ce système nous a joué un sale tour! Car nos frères catholiques n'ont jamais reçu la totalité de ce à quoi ils avaient droit. En effet, ils n'avaient pas assez de prêtres pour occuper tous les postes que l'État devait leur payer. Le Canton a ainsi économisé environ 36 salaires pendant une trentaine d'années!

Or quand la nouvelle Constitution vaudoise est entrée en vigueur, le statut a été modifié: les Églises reçoivent non plus les salaires de X postes, mais des subventions globales. La somme totale versée par l’État aux deux Églises sur les dernières années a alors été répartie, toujours en proportion de la population des deux confessions. Attention, la somme totale versée, donc sans les 36 postes catholiques reconnus mais non occupés.

Par conséquent nous, réformés, avons perdu ainsi les salaires de 18 pasteurs, juste parce que les catholiques n'utilisaient pas l'entier de la dotation à laquelle ils avaient droit... Et cela, alors que la population du canton, même des protestants, augmente régulièrement. Et que les besoins spirituels croissent eux aussi de manière importante. Ne nous reste que le choix de payer nous-mêmes ces postes, ou de les supprimer...
  


Regretter le passé ne nous avancera pas. Et revenir en arrière est impossible. Essayons plutôt de trouver du positif dans ce qui nous arrive. Car cette entrée choc dans le 21è siècle peut nous amener à progresser dans quatre dimensions (au moins!): elle peut faire grandir en nous la reconnaissance à l’égard de Dieu; elle peut nous faire progresser en responsabilité; elle peut susciter en nous davantage d'enthousiasme et de vigueur missionnaire; et enfin elle peut nous faire croître spirituellement.

Reprenons l'un après l'autre ces quatre bénéfices (si j'ose dire... Oui, j'ose: bénéfices!).

1. D'abord, ce changement de régime financier peut faire grandir en nous la reconnaissance à l’égard de Dieu. Lui nous a tout donné, en Christ, particulièrement à Vendredi saint et à Pâques. Puissions-nous, dans ce Carême en particulier, méditer sur ce cadeau majuscule offert par le crucifié ressuscité: c’est de lui que découle toute générosité humaine. Tout appel de fonds n’existe que par sa grâce.

2. Ensuite, cette nouvelle donne au niveau financier peut nous enrichir en responsabilité. Il est devenu impossible, aujourd'hui, d'entrer dans l'Église comme dans un hôtel tout confort. Ce que vivait un petit nombre d’engagés autrefois, nous aurons besoin que cela se généralise. Chacun des membres de nos paroisses sera invité  à retrousser ses manches. Soit en les soutenant financièrement de manière substantielle. Soit en assumant davantage de responsabilités dont certaines étaient autrefois du ressort des pasteurs, comme le catéchisme; ou les visites; les papillons ou les affiches; ou quantités de démarches que peuvent bien mesurer les membres d'un conseil paroissial. Autrement dit, si nous voulons que l'Église vive, ce sera à nous de lui en donner les moyens, sans compter d'abord sur les autres.

(Et entre parenthèses, c’est l’occasion de dire toute notre reconnaissance aux personnes qui acceptent de s’engager concrètement dans notre paroisse, en finances ou en actes, et bien sûr tout spécialement aujourd’hui à celles et ceux qui acceptent de former notre nouveau Conseil paroissial, que nous élirons tout-à-l'heure. Un immense MERCI!)
  
Conseil paroissial de Grandson, 2014

3. Troisième bénéfice, ces changements peuvent susciter en nous davantage de vigueur missionnaire et d'enthousiasme. En effet, nous gagnerons à être plus nombreux à partager ces tâches et ce soutien. Il s'agira d'intéresser plus de monde à nos actions, à notre message. Nous apprendrons à mieux communiquer, à mieux mettre en évidence nos valeurs, nos points forts. Par exemple des promesses de l'évangile vécues dans le respect de chacun(e), sans jugement ou exclusion; par exemple aussi la priorité du spirituel sur le matériel; un amour reçu sans conditions.

Nous aurons avantage à nous présenter comme des artisans de changement, porteurs de projets pour notre société. Cela nous démarquera du préjugé que certains ont aujourd’hui, qui nous considèrent comme des gens qui perpétuent un ronron légèrement désuet.

4. Et puis, en faisant cela, nous retirerons automatiquement le quatrième bénéfice, celui de grandir spirituellement. Car nous devrons nous remettre en question; ne rien considérer comme acquis; chercher toujours à nous rapprocher des vérités de l'évangile; à mieux répondre à l’attente de Dieu pour nous.

Nous deviendrons plus pauvres au sens des Béatitudes, c'est-à-dire mieux conscients de nos fragilités; donc plus disponibles à la proximité de Dieu et à ses promesses.

Voilà, je suis convaincu que le grand virage que nous avons pris en ce début de siècle peut devenir une chance. Celle de former une communauté chrétienne vivante et rayonnante, pétillante, stimulante pour davantage de gens autour de nous.

Jésus disait à ses disciples: "Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement!" Pourrons-nous encore vivre notre foi ainsi, ces prochaines décennies? Je l'espère. À mon sens, il serait regrettable de devoir faire passer les familles à la caisse pour un baptême, un mariage ou un service funèbre. Et ce sera toujours un "plus" pour nous de réaliser l'énorme gratuité du cadeau que Dieu nous offre. Ses promesses de pardon, de salut. Le fait que, chacun(e), nous sommes pour lui infiniment précieux.

  

Vous l'imaginez, cela va peut-être changer de manière importante notre manière de vivre l'offrande. Nos engagements financiers pour notre paroisse, notre Église, pourraient être repensés. Et, pourquoi pas, stimulés (je l'espère!)... Je repense à ce pasteur du Midi qui lançait à ses ouailles, avant l'offrande: "Dieu ne s'intéresse pas à ce que vous donnez, mais à ce que vous gardez"!

Bien sûr, il y a (toujours!) la tentation du repli. La tentation de nous dire qu'au fond, nous pourrions diminuer nos versements à la caisse cantonale, à Lausanne, et que tant que notre paroisse fonctionne, c'est l'essentiel...
  

Mais ce serait ignorer que la caisse cantonale de l'EERV, c'est nous aussi. Par exemple, l'État nous laisse maintenant gérer les ministres et autres personnes employées par l'Église. Cela signifie établir les contrats de travail; calculer les fiches de paie, verser les salaires; remplir les formulaires pour l'AVS, pour les assurances accident, pour les impôts; trouver des remplaçants quand c'est nécessaire, pour les postes vacants, les maladies ou autres arrêts de travail; organiser la desserte la meilleure possible du canton, en tenant compte des particularités de tous...

Pour accomplir ces tâches administratives qui étaient autrefois assumées par l'État, il faut salarier plusieurs personnes. C’est aussi un des effets de la nouvelle Constitution (laquelle a eu d’autre part beaucoup de conséquences bénéfiques, comprenez-moi bien!).

Et puis, les paroisses ne peuvent pas tout faire. Il y a de plus en plus de tâches qui doivent être empoignées au niveau cantonal ou au niveau régional: le journal Réformés; les sites internet; la présence dans les EMS, les hôpitaux et autres institutions (ça, c’est énorme!); les aumôneries de jeunesse, des gymnases ou des Hautes Ecoles, qui font un superbe boulot pour la nouvelle génération; la préparation de matériel attractif pour les enfants et les catéchumènes, c'est important pour l’Église de demain. Sans oublier les animations comme celles de St-François ou de Crêt-Bérard, qui sont suivies par un large public, pas toujours celui de nos paroisses... Il y en a encore des ratapées! Tout cela, ce sont nos contributions à la caisse de l'EERV qui le permettent.

Enfin, n'oublions pas la solidarité, qui se développe continuellement, puisque les misères augmentent encore plus vite! Centre Social Protestant, entraides, Terre Nouvelle, réfugiés... Notre Église trouve essentiel de vivre sa foi aussi dans la dimension de la générosité pour les plus fragiles, les démunis, qui sont la présence du Christ parmi nous, selon l'évangile. “Chaque fois que vous avez été généreux avec un des plus fragiles, qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait”, dit le Christ dans l’évangile selon Matthieu.

Oui, les besoins sont immenses. Et notre Église est sans cesse confrontée à l'impossible défi de vouloir d'une part être présente et agissante au mieux, le plus largement possible; et en même temps de "faire avec" les contributions des paroisses, et leurs pauvretés. Sachez-le: notre Église essaie d’accomplir le maximum avec ce qu'elle reçoit, et elle traque le gaspi partout où elle peut!
  

Pour terminer, laissez-moi revenir à la paroissienne qui disait: "Ce qui caractérise une secte, c'est qu'elle demande de l'argent." Qu’est-ce que je pouvais lui répondre? Il m’est venu de lui parler de l'Église Libre que j'ai connue dans mon enfance. Elle n'était pas du tout soutenue par les pouvoirs publics, elle dépendait de la seule générosité de ses fidèles. Malgré cela (ou à cause de cela, peut-être?), elle a été un terreau extraordinairement fertile de conviction ouverte; d'engagement responsable; de mission enthousiaste et de rayonnement évangélique. Tout cela, sans le moindre esprit sectaire! Amen
                                     
Jean-Jacques Corbaz 






jeudi 14 mars 2019

(An) Soupe de Carême à Rueyres




La solidarité est dans le bol!


  
Venez partager la
SOUPE DE CARÊME
  

dimanche 24 mars à midi
au Casino de Rueyres

Merci !

 

----> offrande au profit de Pain pour le prochain 

et 

Action de Carême 

Solidarité avec les pays pauvres!

 

 

dimanche 10 mars 2019

(Pr) Brebis ou boucs émissaires? Le (par)don de Dieu

Prédication du 10 mars 2019 "À quoi ça sert, le Carême? - un (par)don à recevoir"

Lectures bibliques: Lévitique 16, 20-25; Lévitique 23, 26-29; Matthieu 18, 12-14; Romains 3, 21-24


On n’ose plus tellement, aujourd’hui, parler de pardon, et de péché. À part dans le cadre du culte, peut-être! J’ai parfois l’impression que beaucoup de gens se sentiraient ridicules de nommer ces choses-là en public  - sauf si on est pasteur, évidemment!

C’est le retour de manivelle: on en a tant parlé aux générations précédentes, on a culpabilisé les croyants d’hier si bien qu’aujourd’hui on a envie de ranger aux oubliettes ces notions de pardon, de faute; de confession. Vous avez dit: indigestion?!
 


Pourtant, je crois que la culpabilité, moins on en parle, et plus elle pèse! Le pardon: plus on l’affirme haut et clair, plus il libère! La nature a horreur du vide, c’est connu. Alors, si les chrétiens désertent certains domaines, comme la question du péché, eh bien ces domaines se font envahir par une religion sauvage, païenne, infiniment plus oppressante et destructrice, parce qu’elle reflète nos peurs les plus profondes!

La culpabilité est aussi vieille que le monde. Seules changent les méthodes pour la traiter ou la contrôler.

Alors parlons-en, de quelques-unes de ces méthodes.

À l’époque de l’Ancien Testament, une cérémonie spéciale revenait chaque année. Au milieu de la foule rassemblée, sur le parvis du temple de Jérusalem, le grand-prêtre posait les mains sur la tête d’un bouc. Dans cette position, il confessait les péchés du peuple d’Israël et les transférait, disait-on, dans l’animal, l’animal qui devenait ainsi le bouc émissaire.

Après cela, ce dernier, chargé symboliquement de toutes les désobéissances des juifs, était envoyé à la mort dans le désert, ou parfois jeté du haut d’une falaise. Par son sacrifice, les Israélites obtenaient ainsi le pardon de Dieu. Cette cérémonie solennelle s’appelait le “yom hakkipourim”, ou encore le “yom kipour”; le jour du Pardon.


Depuis la destruction du temple de Jérusalem, les juifs ne peuvent plus célébrer de sacrifice. Ce rite du bouc émissaire a donc cessé, et il a été remplacé par deux prières chaque jour. “Pourquoi chaque jour?” demandait un étudiant à son rabbin. “Eh bien, répondit le maître, parce qu’il faut faire pénitence le jour avant ta mort”. “Mais, dit l’étudiant, comment puis-je connaître le jour de ma mort?” “Tu ne peux pas, reprit le rabbin. C’est pour cela qu’il faut faire pénitence chaque jour. De cette manière, à l’heure de ta mort, tu seras libéré de tout péché”.

Cependant, Israël célèbre aujourd’hui encore le “yom kipour”. Les juifs, réunis dans la synagogue, debout devant le Seigneur, énumèrent la liste de tous les péchés du monde, et ils les confessent comme s’ils les avaient tous commis. Mais pourquoi donc?

Parce que, répondent les rabbins, les Israélites sont solidaires les uns des autres; garants de leurs frères. Si l’un succombe au péché, toute la communauté est responsable, parce qu’elle ne l’a pas aidé au moment où il en avait besoin. Ses péchés sont aussi les miens!

Dernière précision sur le pardon chez les juifs: savez-vous que la réconciliation avec son prochain est prioritaire par rapport à  la réconciliation avec Dieu. Parce que, selon les rabbins, le “yom kipour” apporte le pardon du Seigneur de façon quasi automatique, alors que l’offense faite à autrui ne peut se passer du pardon, qui rétablit la relation entre les deux personnes!
Changeons d’époque. Vous connaissez les avatars du pardon au Moyen Âge, en particulier avec les fameuses indulgences: les chrétiens devaient payer en argent pour effacer leurs péchés. Autre dérive: dans le catholicisme, la pratique de la confession individuelle, qui est toujours une manière de monnayer la grâce de Dieu (même si ce n’est plus pour de l’argent), et qui aussi efface le rôle de la communauté, la solidarité entre croyants.

Mais au fond, dites-moi: chez nous, dans le protestantisme, est-ce que cette solidarité existe davantage, sur la question du pardon? La communauté nous aide-t-elle à nous libérer, et à réaliser la gratuité de la grâce? J’en doute un peu...

N’avons-nous pas trop tendance à laisser la culpabilité nous rendre malheureux, par peur de l’évoquer les uns auprès des autres?

Pour aujourd’hui, il me semble primordial de retrouver des gestes, des paroles, des fêtes qui renouent avec les racines de notre foi: prendre au sérieux nos besoins de pardon et de réconciliation, face à Dieu et aussi les uns envers les autres. Prendre au sérieux, ensemble, nos culpabilités, et les déposer aux pieds du Christ, lui qui s’est offert comme bouc émissaire pour tous nos péchés. Je me dis parfois qu’en notre temps, il n’y a plus guère que les psy qui font ce genre de travail!
  

Les 40 jours avant la Semaine sainte, l’Eglise vit le Carême; ou la Passion. N’est-ce pas justement là le lieu où nous pouvons privilégier ces démarches? À savoir reconnaître nos péchés, nos manquements, nos insuffisances; et puis, demander pardon à qui de droit; et puis, essayer de corriger le tir, de mieux répondre aux attentes de Dieu? Voilà un joli programme pour ces semaines de mars et d’avril, qu’en pensez-vous?

Mais. Mais en n’oubliant jamais, de grâce! (c’est le cas de le dire) en n’oubliant jamais que Dieu ne veut pas la mort du pécheur, il désire plus que tout qu’il change et qu’il vive. Toujours, Dieu veut nous sauver, il court tous les risques pour nous rechercher, nous les brebis perdues. Il veut passionn’aimant nous délivrer de nos péchés, même s’il doit pour cela y laisser sa peau.
 

Passion. Carême. Temps de Dieu qui nous aime. Temps du (par)don. La dernière partie de cette prédication, c’est vous qui allez la faire! Je vous invite, je nous invite, dans le silence qui va venir, à prendre au sérieux nos culpabilités, et à les déposer aux pieds du crucifié. Je nous invite à prendre au sérieux nos besoins de pardon et de réconciliation, et à laisser Dieu y répondre.

Le silence qui va venir sera plus long que d’habitude, j’espère que ça ne vous mettra pas mal à l’aise. Il me semble en effet que nous avons besoin de plus que 20 secondes pour prendre au sérieux nos culpabilités, les déposer au pied du crucifié avec nos besoins de (par)don, et à laisser Dieu y répondre. Amen


Jean-Jacques Corbaz           



(Li, Po, CF) Pour Dieu, tout être humain est infiniment précieux

  

Pour Dieu, tout être humain est infiniment précieux,
À ses yeux, chacun(e) nous avons la plus grande valeur du monde!

Tel est l'essentiel de la foi chrétienne,
Telle est la promesse de l'évangile,
Et tel est l'appel qu'il nous adresse.

Pour Dieu, je suis, tu es, nous sommes un trésor infini.
Ce qui veut dire que jamais le Créateur ne va nous faire de mal,
Qu'il refuse toute violence et toute punition, contrairement à ce que tant d'entre nous ont cru.
Toujours, il veut nous faire progresser dans le bonheur,
la sécurité, le bien-être et la liberté.

À ses yeux, chacun(e) est infiniment digne d'attention
et de tendresse,
Par conséquent, celles et ceux qui adhèrent à ses valeurs
sont invités, eux aussi, à regarder les autres ainsi.

Tel est le coeur de notre vie chrétienne.
Et tel est le comportement qu'il espère faire grandir en nous:
tout nous est permis,
avec la consigne de toujours rechercher le bien des autres;
de nous abstenir de tout jugement, de toute violence;
de devenir toujours mieux sourire de son sourire, main tendue de sa générosité, présence aimante à cause de Son amour.


Jean-Jacques Corbaz     
   


vendredi 8 mars 2019

(Hu, Bi) Tout va bien

Nos braves décideurs, politiques et économiques, restent hélas inactifs sur les questions d'environnement et de climat.
Ils me font penser à ce gars qui tombe de la Tour Eiffel (ou Bel-Air), et qui, à chaque étage, proclame: "Jusqu'ici, tout va bien".