Après Pentecôte
Traditionnellement, pour les chrétiens*, le temps qui suit Pentecôte est appelé temps de l’Eglise. Pas tellement dans le sens de l’Eglise-institution (laquelle d’ailleurs n’a guère la cote aujourd’hui). Mais plutôt avec l’accent sur la communauté rassemblée par le Christ vivant. Sur les disciples d’hier et d’aujourd’hui, voire de demain, qui font corps autour de la fabuleuse nouvelle de Jésus, mort par passion pour nous, mais vivant à tout jamais de cette passion même.
En effet, le jour où le Saint-Esprit est donné aux apôtres, que nous célébrons à Pentecôte, est aussi le jour où sont mentionnées pour la première fois les réunions des croyants, mangeant ensemble et priant leur amour, rayonnant la joie de la communion, à la suite de l’émotion suscitée par ce souffle étonnant qu’ils ont reçu. Mais aussi vivant une solidarité stupéfiante (« ils vendaient leurs propriétés et leurs biens et répartissaient l’argent ainsi obtenu entre eux tous, en tenant compte des besoins de chacun »).
Aujourd’hui, n’aurions-nous pas besoin d’un petit grain de cette folie communautaire et solidaire ?
Plus que jamais, en ces temps d’individualisme exacerbé ; en ces jours de confinement, de contacts restreints et de gestes barrière imposés par la situation sanitaire ; en ce siècle où tant de forces mauvaises tendent à nous séparer les uns des autres, plus que jamais il me semble essentiel de cultiver en nous cette dimension « sociale » de l’Eglise. Nous rapprocher les uns des autres, spirituellement quand ce n’est pas possible physiquement ! Nous embrasser, nous serrer dans les bras mutuellement, au moins par le regard et les paroles, en respectant bien sûr les distances quand la pandémie nous interdit de passer à l’acte ! Tenir compte des besoins de chacun. Si nous pouvons communier avec Jésus dans la prière, sans qu’il soit présent, pourquoi ne ferions-nous pas de même avec les croyants qui sont à quelques mètres de nous ?
Pentecôte, côte à côte (et cette proximité, elle, elle a la cote !). Un temps pour grandir ensemble au soleil de Dieu.
Jean-Jacques Corbaz
* merci de rajouter tous les « e » qu’il vous plaira pour rendre mes lignes épicènes !
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