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lundi 29 août 2022

(Pr) La Transfiguration, pour nous aussi? - Prédication des 22 et 28 août 2022

Prédication des 22 et 28 août 2022  -  “la transfiguration”

Lectures bibliques: Matthieu 17, 1-8 - Exode 24, 12-18 - Exode 34, 29-35


On trouve dans la Bible des récits surprenants, et qui heurtent le sens commun. Certaines personnes ont envie de les jeter à la poubelle, en décrétant que ces épisodes surnaturels sont impossibles. D’autres, à l’opposé, pensent que nous devons tout accepter, tout croire sans esprit critique, comme si c’était une vérité historique. Je vous invite, vous le savez, à un regard différent: essayer de discerner ce que tel passage étonnant veut nous dire, derrière l’image “naïve” ou qui dérange.

On trouve dans la Bible des récits qui heurtent le sens commun. L’histoire dite de “la transfiguration” en fait partie. Nous avons du mal à imaginer un Jésus étincelant de lumière qui discute avec Moïse et Elie, au sommet d'une montagne! Déjà le fait de nous présenter Jésus dans sa gloire nous pose problème, parce que nous avons plutôt l'habitude de le voir sur la croix, ou en butte à des adversaires!

Mais d’abord, d’où vient ce mot «transfiguration»? La version originale de l’évangile emploie le verbe grec “metamorphozein”. Le Nouveau Testament nous dit donc, ainsi, que Jésus fait davantage que changer d’apparence, et qu’il passe par une sorte de métamorphose, de transformation.

Pour mieux comprendre cet étrange récit, je vous invite à revenir au passage de l'Ancien Testament que nous avons lu en Exode 24 et 34; un passage qui lui ressemble beaucoup: celui de la “métamorphose” de Moïse dans le livre de l'Exode. Lorsque Dieu conclut sa première alliance avec le peuple d’Israël.

L'Exode raconte donc que Moïse s’est fait accompagner par trois hommes pour monter avec lui sur le Sinaï. Un peu plus loin, il mentionne qu’un nuage le couvre (un nuage ou une fumée, c’est le même mot en hébreu), et puis qu’une voix parle à Moïse venant de la nuée.

De la même manière, Jésus choisit trois disciples, Pierre, Jacques et Jean, pour monter sur une hauteur. Et eux aussi verront une nuée au milieu de laquelle une voix se fera entendre.

Ces similitudes entre les deux récits ne sont pas dues au hasard. Elles nous disent ceci, d’emblée: de même que Moïse a reçu de Dieu l’alliance avec Israël, de même, en Jésus, Dieu vient signer une nouvelle alliance avec son peuple.

Vous le savez, quand Moïse est descendu de la montagne avec les tables de la volonté de Dieu, il a eu une mauvaise surprise: il a vu que les Israélites avaient succombé à l'idolâtrie, et qu’ils adoraient un veau d'or. Aïe! aïe! Plein de colère, il a alors brisé les tables de pierre avant de retourner sur le Sinaï.

Et lorsque Moïse en est redescendu une seconde fois, avec les nouvelles tables, les dix paroles de l'alliance, l'Exode nous dit qu’il avait le visage rayonnant de lumière. Le contact direct avec Dieu avait rendu sa peau éclatante, à tel point qu'il devait se mettre un voile sur la tête pour ne pas faire peur aux Israélites (tiens, tiens, diront les plaisantins, l’ancêtre de la burqa?!  Hem!!).

C’est à cause de cet épisode que les statues du Moyen Âge ont souvent représenté Moïse avec... des cornes! Oui, parce qu’en hébreu, le mot “rayon” est le même que celui de “corne”, et c’était une manière très concrète de décrire l’indescriptible, à savoir cette étonnante lumière qui irradiait la face de Moïse avec puissance.




Dans l'évangile, Jésus devient, lui aussi, rayonnant de lumière. Rappel, ainsi, de la Première alliance. Pourtant, cette fois-ci, Jésus ne va pas redescendre de la montagne avec une Loi gravée dans la pierre. Il descend avec une parole adressée aux humains, une parole que Dieu prononce sur lui, le Christ: ”Celui-ci est mon Fils bien-aimé, celui que j’ai choisi. Ecoutez-le !”.

Ainsi Jésus ne porte pas la Parole de Dieu inscrite sur des tables de pierre, mais c'est sa propre parole qui devient le commandement nouveau de la nouvelle alliance. Il n'a aucun objet matériel à offrir aux croyants; pas de fétiche ou d’icône, mais il va leur donner sa parole! Avant de se donner lui-même, son corps et son sang, sur la croix. Avant ensuite de s’en aller dans la lumière de Pâques, fulgurante là aussi, en ne laissant pas d’autre souvenir concret qu’un tombeau... vide!

La nouvelle alliance que Dieu conclut avec les hommes est donc une alliance du cœur! Une alliance de l’absence et de la responsabilité partagée. Absence qui a besoin de nous pour être habitée! Ce récit de la transfiguration, comparé avec l'Exode et le don de la Loi au Sinaï, en devient le signe.




L'Ancien Testament nous permet aussi de mieux comprendre pourquoi on voit Moïse et Elie sur cette montagne, en train de parler avec Jésus. Tous deux représentent l’ancienne alliance qui accueille la nouvelle: Moïse symbolise la Loi, et Elie les prophètes; ils témoignent que toute la foi d’Israël vient s'accomplir maintenant dans la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ.

Les disciples, Pierre, Jean et Jacques, sont les témoins privilégiés de cette scène. Tout ce qui se passe là est fait pour eux, et pour leur témoignage. En effet, bientôt ils vont être confrontés à l’arrestation de leur maître, à sa crucifixion, à la peur, aux persécutions, au deuil et à la mort. Il est important, face à tout cela,  de les assurer que Jésus est de toute manière vainqueur éclatant sur toute la ligne! La transfiguration est donc, en fait, comme une injection de vitamines pour aider les disciples à supporter l’épreuve de la croix.


Une autre remarque. Lorsque le Christ appelle Pierre, Jean et Jacques à l'écart pour l'accompagner sur la montagne, il recherche avec eux un temps mis à part, un moment de recul par rapport à ce monde et à leurs préoccupations quotidiennes. Un temps, comme parfois nous pouvons nous en offrir, de retraite spirituelle et de contemplation.

Et Pierre aimerait le prolonger, ce moment hors du temps : “Si tu veux, je vais dresser ici trois tentes…”. Camping sauvage, dirait mon plaisantin! Pierre aimerait faire durer cet instant privilégié en haut de la montagne. Il voudrait rester “là-haut” le plus longtemps possible. Dans un sens, il a raison: pour lui comme pour nous, il est essentiel de prendre le temps de méditer, au calme; de vivre un ressourcement, et une communion avec Dieu. Sinon, nous perdons le but, la direction et le sens de la mission confiée à chaque disciple.

Pourtant Jésus incite ses amis à se relever pour descendre de la montagne. Et nous aussi, Dieu nous invite à nous relever - donc à commencer à ressusciter, ici-bas déjà (car en grec, c’est le même mot)! Nous aussi, Dieu nous appelle à vivre notre foi dans le monde, au contact des autres, dans la réalité de chaque jour; porteurs de la Parole qu’il a lui-même portée jusqu’à nous! Et pas seulement dans des retraites contemplatives.

On ne peut donner et partager que ce que nous avons nous-mêmes reçu. S’arrêter, contempler; puis repartir, aller de l'avant pour mieux rejoindre les autres. C'est à cela que nous invite cet étrange récit de la transfiguration. Avancer. Oui. Sans peur et sans crainte, en s'appuyant sur notre foi. Gardant toujours courage, à cause de la lumière éclatante qui rayonne du ressuscité! Et qui peut émaner aussi de chacun(e) des croyant(e)s.

Car nous pouvons tou(te)s devenir des Moïse, nous les amis de Jésus. Savez-vous que les auréoles ont été inventées, au Moyen Âge, pour montrer que les chrétiens (et tous les chrétiens!) étaient habités d'une lumière vive, reçue d'En-Haut, et qui rayonnait autour d'eux? Ce disque lumineux autour de la tête voulait dire: "Voilà quelqu'un qui a su laisser vivre en lui (en elle) la Clarté majuscule de Dieu, et qui sait aussi la diffuser autour de lui (autour d'elle) par ses paroles ou par ses actes".

Aller de l'avant, ce n’est pas foncer tête baissée! Nous devons sans cesse repenser Dieu, revenir en haut de la montagne, nous arrêter, prendre du recul et regarder le monde, pas seulement le changer!




Cela vaut tout spécialement pour les sujets controversés d’aujourd’hui: par exemple l’énergie et sa possible pénurie. Les problèmes d’épidémie et les restrictions qui les accompagnent. L’écologie et le respect de la Création. Je pense aussi aux relations avec les étrangers; avec les jeunes; les femmes; les musulmans; les incroyants. À la délinquance. À la violence...

Sur tous ces thèmes, nous pouvons nous situer ou bien en haut de la montagne avec Jésus, contemplant bien au chaud la gloire divine à la place de Pierre, Jacques ou Jean; ou bien en bas, impuissants, avec le sentiment d’être éloignés de l’amour de Jésus. Chacun(e) connaît ces moments de doute où l’on scrute le ciel et le monde autour de nous, sans pour autant y déceler la présence de Dieu.

Dans un cas comme dans l'autre, le message de Dieu est clair; il nous désigne Jésus en nous disant: ”Celui-ci est mon Fils bien-aimé, celui que j’ai choisi. Ecoutez-le!”.

Se mettre à l'écoute de Jésus, c'est prier, c'est se réunir en Eglise; mais c'est avant tout et surtout se mettre à l'écoute de sa Parole, la lire, la méditer afin de la transmettre. Pour qu'elle nous métamorphose à notre tour. Ni toujours en haut, à camper dans les jardins du Seigneur; ni toujours en bas, à se démener pour sauver le monde. Mais, à l’invitation de Jésus: tantôt en haut, pour nous ressourcer, nous faire du bien; tantôt en bas, pour apporter plus loin la force et le sens qu’il nous a donnés.

Ecouter Jésus, c’est devenir rayonnants à notre tour, rayonnants de joie et de paix, rayonnants de foi, d'espérance et d'amour. Comme Pierre, Jacques ou Jean, nous sommes appelés à devenir les témoins de l'alliance que Dieu conclut avec ses enfants, en Christ. Et grâce à l'Esprit de Dieu, à la lecture de sa Parole, nous pouvons commencer à être transfigurés, nous pouvons devenir des signes visibles de cette Nouvelle Alliance qui sauve et rend lumineux!

Nous sommes invités à aller de l'avant, à sortir de nos tentes et de nos temples, pour être des témoins de l'Amour majuscule du Père. Et nous sommes invités aussi à prendre le temps de la méditation, de l'écoute et de la prière, afin d'être nourris par l'Evangile et pouvoir ainsi apporter un peu de tendresse à notre monde.

Dans la prière ou dans l’action, tout proches de Dieu en Christ. Amen


 Jean-Jacques Corbaz



vendredi 26 août 2022

(Bi, Ré) Si Dieu existait…

Si Dieu existait…

Un de mes collègues, chez le coiffeur, parle de son métier tout en se faisant raccourcir la tignasse.

“Pasteur? fait le figaro. Mais Dieu n’existe pas! Voyez tout ce qui ne va pas dans le monde: maladies, enfants morts de faim, guerres, injustices…”

Le ministre renonce à argumenter, par gain de paix. Mais quand il sort de la boutique, il change d’avis en apercevant dans la rue un homme hirsute, mal rasé, cheveux longs et sales… Il rentre dans le salon et lance au patron: “Vous savez, les coiffeurs n’existent pas!”

Surpris, le figaro demande: “Comment pouvez-vous dire une chose pareille? J’existe, vous le savez bien, je viens de vous couper les cheveux!”

“Pourtant, reprend le pasteur, regardez ce passant, sur le trottoir. Si les coiffeurs existaient, il n’y aurait pas d’homme aussi mal soigné!”

“Hé, réplique le figaro, c’est parce qu’il n’est pas venu chez moi ou chez un de mes collègues!”

“Exact, fait le ministre. C’est la même chose pour Dieu: il existe, mais, s’il y a tant de choses qui ne vont pas sur terre, c’est parce que beaucoup de gens ne vont pas vers lui et ne veulent rien apprendre de lui.”

À méditer, n’est-ce pas? 


jeudi 11 août 2022

(Bi, Re) L'homosexualité, un péché?

Comment pouvez-vous dire que l’homosexualité n’est pas un péché alors que c’est écrit dans ce verset de la bible ?

Par : pasteur Marc Pernot

Deux femmes âgées jardinant joyeusement ensemble - Photo by Centre for Ageing Better on https://unsplash.com/photos/jlqMsdTFR0s

Question d’un visiteur :

Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme. C’est une abomination. » (Lévitique 18:22)

Salutations Pasteur! Je voudrais comprendre comment pouvez-vous dire que l’homosexualité n’est pas un péché alors que c’est décrit dans ce verset de la bible. Que les choses soient claires je n’ai aucune haine envers les homosexuels, car je crois pour ma part vu que nous sommes tous pêcheurs, ça n’aurait aucun sens de haïr d’autres pêcheurs!!!

 

Réponse d’un pasteur :

Bonjour

Bravo de lire la Bible, de l’étudier, et de réfléchir comment vivre bien, en paix les uns avec des autres comme des frères et sœurs, dans le respect.

Il y a effectivement 2 ou 3 versets sur les 31’102 versets que compte la Bible, qui sont cités par les personnes qui entendent dire que l’homosexualité serait un péché.

D’abord, ce verset que vous citez ne parle pas d’un couple de personnes qui s’aiment et fondent ensemble un couple uni et fidèle pour leur vie entière. Les spécialistes de la culture de l’époque disent que cela concerne plutôt l’abus de maîtres sur leurs jeunes esclaves mâles, et de professeurs sur leurs élèves, ce qui est tout autre chose.

Mais même si ce verset disait très clairement que l’homosexualité devait être condamnée, ce n’est pas pour autant qu’il ne faudrait pas réfléchir avant d’utiliser ce verset n’importe comment.

Par exemple, dans le très important livre du Deutéronome, il existe un texte qui commande de lapider un enfant rebelle à ses parents (Deutéronome 21:21). Que diriez vous d’une église qui dirait qu’un chrétien doit absolument faire cela quand son fils est difficile, que c’est écrit dans la Bible et que c’est la parole de Dieu ? ! Personnellement, je dirais que c’est une folie de lire la Bible aussi stupidement, que cela pousse au crime. Heureusement, il n’y a quand même pas grand monde pour lire ce verset comme cela, depuis toujours les commentateurs ont suspendu l’application de cette peine. Mais hélas, l’application du verset de Lévitique 18:22 aux personnes homosexuelles fait là, effectivement, des vrais morts : des morts spirituelles de personnes qui perdent confiance en Dieu à cause de cela, des morts sociales avec des parents très engagés dans la foi qui harcèlent et chassent leur enfant homosexuel, et des morts physiques avec des jeunes qui se suicident.

Autres exemples, il est considéré comme épouvantable dans ces pages du Lévitique de porter un vêtement en fibres mélangées (Lévitique 19:19 et Deutéronome 22:11) ou de manger des crevettes (traitées d’abomination à pas moins de 4 reprises en Lévitique 11:10-12). La plupart des chrétiens considèrent que ces commandements pourtant très clairs et insistants n’ont pas lieu d’être observés par le chrétien. Tant qu’à faire de ne pas garder TOUS les commandements de la Loi de Moïse, pourquoi ne pas garder ceux qui interdisent les fibres mélangées et les crevettes (qui nous demandent certes un petit effort à nous), et de suspendre avec prudence l’application de Lévitique 18:22 à une autre personne que moi-même (et que je sais gravement blesser en le faisant) ?

Dernier exemple : quand Jésus commande solennellement dans l’Evangile « mais moi je vous dit de ne pas résister au méchant » (Matthieu 5 :39), ce verset est très très clair, il est de la bouche même de Jésus (pas dans le très antique livre du Lévitique ou de la pensée complexe de Paul), que penseriez-vous d’une église qui prêcherait qu’un chrétien ne doit pas fermer sa maison, ni défendre ses enfants si un méchant attaque pour les prendre, les violenter ? Nous n’accepterions pas d’écouter l’enseignement de cette église. Comment alors peut-on accepter ces discours qui mettent en avant ces deux ou trois versets prétendument condamner l’homosexualité comme étant un péché, offensant profondément des personnes, brisant des familles, poussant au suicide des personnes ?

Le péché : c’est refuser Dieu, c’est l’oublier, c’est salir le nom de Dieu. Cela n’a rien à voir avec le fait d’être plutôt attiré par les hommes ou par les femmes.

Les péchés : c’est quand nous agissons en faisant du mal à son prochain ou à soi-même, au lieu d’aimer son prochain, de le respecter, de prendre souci de lui, et de le servir si possible. L’homosexualité n’est pas un choix de la personne, au contraire même car la personne homosexuelle doit subir l’homophobie de la part de certaines personnes, du fait de leur spécificité très minoritaire (seulement quelque pourcents de la population). L’homosexualité, au sens d’un couple aimant et fidèle, ne fait de mal à personne, ne se sert de personne abusivement. Par contre l’homophobie, elle, est un choix et fait effectivement beaucoup de mal, comme le racisme, comme la xénophobie.

Jésus n’a jamais dit un mot contre le fait que deux personnes du même sexe fondent un couple. Cela, au moins, pourrait conduire à la prudence les personnes qui veulent avoir un avis sur la question. Et encore plus de prudence avant de désigner certaines personnes comme intrinsèquement désordonnées, pécheresses, ce qui ne peut manquer de blesser profondément ces personnes, et faire effectivement des morts avec de tels prêches. Hélas.

Au contraire, il me semble que l’on peut lire dans l’appel à aimer son prochain que Jésus met en avant un appel à se soucier de son prochain qui souffre de racisme, d’homophobie, de xénophobie. D’en prendre soin au nom même de l’Evangile du Christ. Dans sa parabole du « bon samaritain » en Luc 10, Jésus met en avant, précisément, un Samaritain, c’est à dire un homme qui était pour les Judéens comme ostracisé. Ce détail de la parabole de Jésus comprend donc un appel à ne pas nous laisser aller à ces jugements hâtifs, à ces rejets qui viennent des humains et non de Dieu, même si ce rejet est enseigné par de grands prêtres en chef et des spécialistes de la Bible.

L’apôtre Paul développe, lui, très justement, une vision de l’humanité comme « corps du Christ », riche de la diversité de ses membres (Romains 12 et 1 Corinthiens 12). L’unité du corps du Christ ne se faisant pas par l’identité des membres, mais par l’Esprit Saint, et par le souci que les membres ont les uns des autres. Et Paul remarque que, dans ce corps du Christ, nul ne devrait pouvoir dire à un autre membre : parce que tu n’es pas comme moi tu ne fais pas partie du corps. Et que nul ne puisse être amené à penser de soi-même que parce qu’il n’est pas comme tel autre membre il n’est pas digne de faire partie du corps du Christ.

Il me semble que nous avons là une vision bien inspirante, et très pratique pour vivre mieux, par l’Esprit.

Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : pasteur Marc Pernot