Les riches et les pauvres (conte oriental)
C’était la famine. Mais mal partagée, bien sûr: les riches avaient bien rempli leurs greniers, tandis que les pauvres manquaient de tout.
Khadija dit alors à Nasreddine, son mari:
- C’est insupportable. La moitié du village meurt de faim, tandis que l’autre moitié possède largement de quoi vivre à l’abri du besoin. Toi qui es respecté de tous, ne pourrais-tu pas les convaincre de partager?
Nasreddine accepta, et sortit. Il ne revint que le soir, complètement épuisé.
- Alors, demanda Khadija, tu as réussi?
- À moitié.
- Comment ça, à moitié?
- Oui, j’ai réussi à convaincre les pauvres...
Parabole de Nasreddine Hodja, figure de l’humour et de la sagesse chez les Arabes, les Turcs et les Persans depuis le 13è siècle, citée dans «Les philofables», de Michel Piquemal et Philippe Lagautrière (Albin Michel).
Nous regardons les autres comme à travers une vitre. Mais si on ajoute de la peinture d’argent sur le verre, il devient un miroir. Ainsi, l’argent nous empêche de voir les autres, nous n’apercevons plus que nous-même.
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