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jeudi 11 août 2022

(Bi, Re) L'homosexualité, un péché?

Comment pouvez-vous dire que l’homosexualité n’est pas un péché alors que c’est écrit dans ce verset de la bible ?

Par : pasteur Marc Pernot

Deux femmes âgées jardinant joyeusement ensemble - Photo by Centre for Ageing Better on https://unsplash.com/photos/jlqMsdTFR0s

Question d’un visiteur :

Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme. C’est une abomination. » (Lévitique 18:22)

Salutations Pasteur! Je voudrais comprendre comment pouvez-vous dire que l’homosexualité n’est pas un péché alors que c’est décrit dans ce verset de la bible. Que les choses soient claires je n’ai aucune haine envers les homosexuels, car je crois pour ma part vu que nous sommes tous pêcheurs, ça n’aurait aucun sens de haïr d’autres pêcheurs!!!

 

Réponse d’un pasteur :

Bonjour

Bravo de lire la Bible, de l’étudier, et de réfléchir comment vivre bien, en paix les uns avec des autres comme des frères et sœurs, dans le respect.

Il y a effectivement 2 ou 3 versets sur les 31’102 versets que compte la Bible, qui sont cités par les personnes qui entendent dire que l’homosexualité serait un péché.

D’abord, ce verset que vous citez ne parle pas d’un couple de personnes qui s’aiment et fondent ensemble un couple uni et fidèle pour leur vie entière. Les spécialistes de la culture de l’époque disent que cela concerne plutôt l’abus de maîtres sur leurs jeunes esclaves mâles, et de professeurs sur leurs élèves, ce qui est tout autre chose.

Mais même si ce verset disait très clairement que l’homosexualité devait être condamnée, ce n’est pas pour autant qu’il ne faudrait pas réfléchir avant d’utiliser ce verset n’importe comment.

Par exemple, dans le très important livre du Deutéronome, il existe un texte qui commande de lapider un enfant rebelle à ses parents (Deutéronome 21:21). Que diriez vous d’une église qui dirait qu’un chrétien doit absolument faire cela quand son fils est difficile, que c’est écrit dans la Bible et que c’est la parole de Dieu ? ! Personnellement, je dirais que c’est une folie de lire la Bible aussi stupidement, que cela pousse au crime. Heureusement, il n’y a quand même pas grand monde pour lire ce verset comme cela, depuis toujours les commentateurs ont suspendu l’application de cette peine. Mais hélas, l’application du verset de Lévitique 18:22 aux personnes homosexuelles fait là, effectivement, des vrais morts : des morts spirituelles de personnes qui perdent confiance en Dieu à cause de cela, des morts sociales avec des parents très engagés dans la foi qui harcèlent et chassent leur enfant homosexuel, et des morts physiques avec des jeunes qui se suicident.

Autres exemples, il est considéré comme épouvantable dans ces pages du Lévitique de porter un vêtement en fibres mélangées (Lévitique 19:19 et Deutéronome 22:11) ou de manger des crevettes (traitées d’abomination à pas moins de 4 reprises en Lévitique 11:10-12). La plupart des chrétiens considèrent que ces commandements pourtant très clairs et insistants n’ont pas lieu d’être observés par le chrétien. Tant qu’à faire de ne pas garder TOUS les commandements de la Loi de Moïse, pourquoi ne pas garder ceux qui interdisent les fibres mélangées et les crevettes (qui nous demandent certes un petit effort à nous), et de suspendre avec prudence l’application de Lévitique 18:22 à une autre personne que moi-même (et que je sais gravement blesser en le faisant) ?

Dernier exemple : quand Jésus commande solennellement dans l’Evangile « mais moi je vous dit de ne pas résister au méchant » (Matthieu 5 :39), ce verset est très très clair, il est de la bouche même de Jésus (pas dans le très antique livre du Lévitique ou de la pensée complexe de Paul), que penseriez-vous d’une église qui prêcherait qu’un chrétien ne doit pas fermer sa maison, ni défendre ses enfants si un méchant attaque pour les prendre, les violenter ? Nous n’accepterions pas d’écouter l’enseignement de cette église. Comment alors peut-on accepter ces discours qui mettent en avant ces deux ou trois versets prétendument condamner l’homosexualité comme étant un péché, offensant profondément des personnes, brisant des familles, poussant au suicide des personnes ?

Le péché : c’est refuser Dieu, c’est l’oublier, c’est salir le nom de Dieu. Cela n’a rien à voir avec le fait d’être plutôt attiré par les hommes ou par les femmes.

Les péchés : c’est quand nous agissons en faisant du mal à son prochain ou à soi-même, au lieu d’aimer son prochain, de le respecter, de prendre souci de lui, et de le servir si possible. L’homosexualité n’est pas un choix de la personne, au contraire même car la personne homosexuelle doit subir l’homophobie de la part de certaines personnes, du fait de leur spécificité très minoritaire (seulement quelque pourcents de la population). L’homosexualité, au sens d’un couple aimant et fidèle, ne fait de mal à personne, ne se sert de personne abusivement. Par contre l’homophobie, elle, est un choix et fait effectivement beaucoup de mal, comme le racisme, comme la xénophobie.

Jésus n’a jamais dit un mot contre le fait que deux personnes du même sexe fondent un couple. Cela, au moins, pourrait conduire à la prudence les personnes qui veulent avoir un avis sur la question. Et encore plus de prudence avant de désigner certaines personnes comme intrinsèquement désordonnées, pécheresses, ce qui ne peut manquer de blesser profondément ces personnes, et faire effectivement des morts avec de tels prêches. Hélas.

Au contraire, il me semble que l’on peut lire dans l’appel à aimer son prochain que Jésus met en avant un appel à se soucier de son prochain qui souffre de racisme, d’homophobie, de xénophobie. D’en prendre soin au nom même de l’Evangile du Christ. Dans sa parabole du « bon samaritain » en Luc 10, Jésus met en avant, précisément, un Samaritain, c’est à dire un homme qui était pour les Judéens comme ostracisé. Ce détail de la parabole de Jésus comprend donc un appel à ne pas nous laisser aller à ces jugements hâtifs, à ces rejets qui viennent des humains et non de Dieu, même si ce rejet est enseigné par de grands prêtres en chef et des spécialistes de la Bible.

L’apôtre Paul développe, lui, très justement, une vision de l’humanité comme « corps du Christ », riche de la diversité de ses membres (Romains 12 et 1 Corinthiens 12). L’unité du corps du Christ ne se faisant pas par l’identité des membres, mais par l’Esprit Saint, et par le souci que les membres ont les uns des autres. Et Paul remarque que, dans ce corps du Christ, nul ne devrait pouvoir dire à un autre membre : parce que tu n’es pas comme moi tu ne fais pas partie du corps. Et que nul ne puisse être amené à penser de soi-même que parce qu’il n’est pas comme tel autre membre il n’est pas digne de faire partie du corps du Christ.

Il me semble que nous avons là une vision bien inspirante, et très pratique pour vivre mieux, par l’Esprit.

Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : pasteur Marc Pernot

 


 

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