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dimanche 17 novembre 2013

(Pr, Hu) Culte 17 novembre, Grandson: “Si on semait?”

Photo DM
Culte du 17 novembre 2013, Grandson

(accueil)

Chaque fois que je préside un culte missionnaire, je repense à ce pasteur d’autrefois qui partait outre-mer, évangéliser des cannibales. En prenant congé de ses paroissiens en Europe, il leur dit: “Chers amis, priez pour que je sois cru... sinon je suis cuit!”

Eh bien, Dieu aussi nous dit cela. À quelle sauce sera-t-il mangé? Cuit ou cru? La réponse, c’est chacun(e) qui va la donner, dans toute sa vie!


(introduction aux lectures)

Chaque année, le Département Missionnaire et l’Entraide Protestante nous proposent un thème pour leur “campagne d’automne”. Or, pour 2013, c’est la première fois que ce slogan est le préféré des catéchumènes récalcitrants! En effet, notre thème, “Si on semait?” est le leitmotiv des ado peu motivés quand ils commencent une rencontre qu’ils croient barbante. Ils se disent: “Si on semait?”



Matthieu 13, 1-9; Luc 10, 1-2; Ephésiens 4, 11-16

Un vieil arabe était parti pour le Far West - je veux dire qu’il avait émigré aux USA... Un jour, il veut planter des pommes-de-terre dans son jardin. Hélas, le sol est trop dur, et ses bras n’ont plus la force de retourner la terre... Alors il envoie un message par internet à son fils, resté au pays; il lui dit: “Si tu étais ici, tu pourrais labourer pour moi!”

Le fils de notre arabe lui répond aussitôt, également par courrier électronique; il écrit: “Surtout, ne touche pas au jardin, c’est beaucoup trop dangereux, avec ce que j’y ai caché!”

Deux heures plus tard, voilà que la police des E-U débarque, avec la CIA et l’armée... Ils envahissent le jardin de notre homme avec des machines, des outils, des chiens... Ils retournent le sol de fond en comble... mais ils ne trouvent rien.

Le lendemain, le fils envoie un nouveau courriel à son père: “Maintenant, tu peux planter tes pommes-de-terre: le sol doit être parfaitement labouré!”

                                                                       *           *
J’aime cette histoire parce qu’elle me parle de Dieu et de nous! Je me dis que c’est un peu ainsi que Dieu travaille, dans notre monde, pour défricher son jardin. Pour semer aussi, et faire pousser entre nous des relations plus humaines, plus amicales et solidaires. Pour venir en aide à celles et ceux qui en ont besoin. Pour que nous nous respections mieux les uns les autres.

Il n’a pas d’autres mains que les nôtres pour lutter contre le mal? Alors, il nous embauche! Il nous utilise, parfois de manière aussi inattendue que le père et le fils de notre histoire emploient la police et l’armée américaines!

C’est ainsi en tout cas que Jésus a conquis l’Ouest sauvage de son temps; je veux parler de l’Empire romain. Puisque son Père n’avait pas de bras pour planter l’évangile en Europe, le Fils a mis en route des hommes - et même des femmes, ce qui était presque un scandale pour l’époque. On les appelle apôtres, ce sont Paul, Barnabas, Pierre, Silas; Lydie, Philippe... Des gens comme vous et moi!

Bien sûr, ils ne cherchaient pas des bombes, ni des armes de destruction massive. Au contraire: ils portaient sur eux une espèce d’”arme de reconstruction massive”! Ils ont traversé les contrôles aux frontières, ils ont passé les détecteurs des aéroports (euh, j’adapte, bien sûr!), et cela sans se faire stopper. Car cette arme de reconstruction massive, vous l’avez deviné, c’est le pardon de Dieu, sa passion infinie pour nous! C’est son message étonnant: le Créateur veut le bien de chacun(e), sa liberté, sa paix!

                                                                      *           *
Depuis 2000 ans, ces apôtres sillonnent la planète, pour semer cet évangile. Ils ont accepté l’invitation de Dieu, et son appel: si on semait?! À l’île Maurice ou en Inde, comme en Europe ou en Afrique, ils ont fait germer la graine d’une vie plus heureuse, en Christ.

Quelques mots sur l’Eglise presbytérienne de Maurice d’abord. Elle célébrera en 2014 le 200ème anniversaire de l’arrivée dans l’île du premier missionnaire protestant; qui s’appelait Jean Lebrun.

Derrière lui, c’est toute une foule de croyant(e)s qui ont cultivé la vie avec Dieu sur cette terre. Malheureusement, l’Eglise presbytérienne de Maurice (EPM) a de la peine à survivre aujourd’hui. Elle ne compte plus qu’~ 1000 membres, disséminés au milieu de nombreux hindouistes, musulmans et catholiques.

Plutôt que d’accepter son sort, l’EPM a réagi et décidé de retrousser ses manches: si on semait?! Elle a initié un programme d’évangélisation qui lui redonne vie, en partenariat avec la CEVAA (communauté d’Eglises en mission). C’est un véritable printemps des croyant(e)s de cette île perdue au milieu de l’Océan Indien.

Vous avez peut-être entendu parler du pasteur vaudois Alain Monnard, nouveau résident de Crêt-Bérard, qui a travaillé plusieurs années à ce programme missionnaire:
- L’EPM a créé de nouveaux lieux de formation pour les adultes.
- elle a aussi amélioré la qualité des cultes en renouvelant leur musique et en faisant participer davantage les fidèles.
- elle a multiplié les groupes de maison, pour favoriser le partage et le soutien entre voisins; discussions, prières, mais aussi par exemple un ciné-club! Il s’agit de s’adapter aux conditions locales davantage que ne l’ont fait les premiers missionnaires. Par exemple, comme la nuit tombe très tôt, vers 18h, et que l’éclairage est rare, on ne peut pas demander aux gens de se déplacer sur de longues distances; il est plus stimulant de les inviter à rencontrer leurs proches voisins, et d’entrer en dialogue avec eux.
- L’EPM  s’est tournée également vers les jeunes.
- et enfin, elle a développé des actions concrètes en faveur des plus pauvres: repas pour les affamés, programmes contre la violence dans les rues, ou l’alcoolisme, ou la drogue...
Tout cela commence à porter des fruits, quel plaisir! Mais les ressources financières de l’EPM sont limitées, hélas. Et c’est pour cela qu’ils ont besoin de notre appui d’aujourd’hui. De nos prières et de nos dons.

                                                                      *             *
Photo EPER
Quelques mots maintenant sur l’Inde. Un pays immense et plus contrasté que l’Europe entière!

L’Inde n’est pas un pays pauvre. Son économie est en plein boum, un peu comme le Brésil ou la Chine. Hélas, ce développement ne profite qu’à une toute petite partie de la population, tandis que la grande majorité s’enfonce dans la pauvreté. Surtout dans les campagnes. Ici aussi, le principe de Lavoisier se vérifie: “rien ne se perd, rien ne se crée”. La richesse d’un petit nombre sort de la poche d’une quantité de défavorisés - à part qu’ils n’ont souvent pas de poche!

Une petite question: est-ce que vous pourriez vivre avec moins de 90 centimes suisses par jour? Eh bien, c’est le lot du quart de la population de l’Inde, soit 340 millions de personnes. C’est terrible!

Beaucoup de problèmes dans ce pays viennent du système des castes, que vous connaissez. Pourtant, les lois interdisent toute discrimination basée sur les castes; hélas, les mentalités n’évoluent guère, surtout dans les zones rurales, et les traditions de rejet perdurent. Les “sans caste”, ou “intouchables” sont exploités par les autres et maintenus dans la misère.

L’Entraide Protestante (l’EPER) a développé un programme d’aide pour ces plus pauvres, surtout les femmes. On leur apprend à utiliser des semences locales, et à garder une partie des graines récoltées pour les semailles suivantes. On encourage l’usage d’engrais naturels et faciles à obtenir, comme par exemple le compost avec des lombrics. On leur remet de petits poulaillers ou des chèvres, pour survivre. Un des slogans de ces programmes m’a frappé: “L’oppression des femmes est un signe d’ignorance. Si tu déprécies ta meilleure moitié, tu te déprécies toi-même.” - Je vous laisse déguster!

L’EPER soutient aussi les peuples de la forêt, qui ont été très souvent dépouillés de leurs territoires, un peu comme les Indiens d’Amérique. L’EPER les aide à connaître leurs droits, et aussi à faire valoir ces droits; par exemple par des démarches auprès des pouvoirs publics. Grâce à l’EPER, bien des villages de la forêt peuvent dorénavant garder la possession de leur coin de terre, et en tirer de quoi vivre.

Les personnes que vous pouvez voir sur l’affiche de la campagne de cet automne, ainsi que sur le petit dépliant que vous avez reçu à l’entrée, sont parmi les bénéficiaires de ces programmes. Il s’agit notamment de la famille Bhumula, en Inde du sud. Ils vous disent à la fois “merci!” et “SVP!”, vous l’avez deviné!!

                                                                       *           *
Si on semait?! Avec des graines locales, bien entendu! Si on semait l’évangile, la bonne nouvelle de l’espoir? La solidarité, l’amour que Dieu nous a déjà donné?!

En écoutant nos trois passages bibliques, vous avez remarqué la richesse des images, pour parler du rôle des croyants: nous sommes invités à devenir des semeurs, qui répandent l’évangile. Mais nous sommes aussi la graine elle-même, voire la terre, plus ou moins propice à une bonne culture. Nous sommes également parfois moissonneurs, pour aider le Père. Et, dans la lettre aux Ephésiens, nous sommes invités à grandir, à germer, à pousser; et à le faire ensemble, comme un corps, uni par l’Esprit saint; le corps du Christ, appelé à progresser dans la foi.

Si on semait?! Vous le savez, il y a encore du pain sur la planche. Et des kilos et des kilos! La conquête de l’Ouest sauvage n’est de loin pas terminée, vous le voyez! La joyeuse nouvelle de Jésus, l’arme de reconstruction massive de Dieu, (elle) a encore bien du chemin à faire, pour être visible et vraie sur notre terre, à l’est comme à l’ouest - au nord comme au sud! Entre nous; et en nous. Ici, à Grandson, aux Tuileries, à Orges ou Giez! Et en moi, d’abord.

Et cette progression, elle est notre affaire à tous, gens du pays! C’est notre tour: de nous laisser parler d’amour!! C’est ensemble que nous pourrons mieux semer; germer; et croître!

Ne restons pas au bord de la route à attendre l’arrivée de super-apôtres. C’est nous que Dieu appelle à nous mettre en chemin. C’est nous que Dieu invite à devenir, nous aussi, ambassadeurs d’évangile; laboureurs de sa mission, semeurs de son pardon.

(Même sans en être conscients, comme la CIA de nos arabes!). Amen

                                                                                                          Jean-Jacques Corbaz


photo jjc

(après la prédication)

Il restera de toi...
Il restera de toi
ce que tu as donné.
Au lieu de le garder dans des coffres rouillés.

Il restera de toi de ton jardin secret,
Une fleur oubliée qui ne s'est pas fanée.
Ce que tu as donné
En d'autres fleurira.
Celui qui perd sa vie
Un jour la trouvera.

Il restera de toi ce que tu as offert
Entre les bras ouverts un matin au soleil.
Il restera de toi ce que tu as perdu
Que tu as attendu plus loin que les réveils,
Ce que tu as souffert
En d'autres revivra.
Celui qui perd sa vie
Un jour la trouvera.

Il restera de toi une larme tombée,
Un sourire germé sur les yeux de ton coeur.
Il restera de toi ce que tu as semé
Que tu as partagé aux mendiants du bonheur.
Ce que tu as semé
En d'autres germera.
Celui qui perd sa vie
Un jour la trouvera.

Simone Veil 

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