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dimanche 5 janvier 2014

(Pr) De l'argent facile au bonheur: choisis la vie

Lecture biblique: Deutéronome 30, 15-19

Il y a quelques années, une réclame dans un journal disait ceci: “Faites fortune en un temps record! Le secret de la richesse vous sera révélé! Contre le versement de 500.- sur le compte X, vous recevrez par retour du courrier la recette garantie pour gagner très facilement des quantités d’argent!”

Ceux qui versaient la somme demandée recevaient la fameuse recette; elle tenait en trois mots: “Faites comme moi!!”
                                                                   *                  *
Des méthodes qui promettent la réussite, eh bien, les journaux en sont pleins. Et la TV, et internet, ô combien, et les pub’, les magasins... Partout, on nous promet que nous serons heureux! Et dans ce foisonnement, il y a mille fois plus d’attrape-nigauds que de vraies solutions, c’est évident. Il y a même des gaillards qui disent que la foi chrétienne, c’est justement une de ces techniques pour le succès...

Est-ce que le fait de croire en Dieu, c’est une méthode pour être heureux? Le Deutéronome répond résolument “non”. Pendant 30 chapitres, il explique jusque dans les petits détails comment Dieu veut que nous vivions. Il y a les 10 commandements, et des milliers d’autres...

Le passage que nous avons entendu en est la conclusion: ces lois, dit Moïse, elles ne sont pas inaccessibles. Ce ne sont pas des recettes ésotériques. Elles ne réclament pas des super-performances de foi, ni des convictions de saints ou de saintes... Ces lois ne sont pas l’apanage de quelques élus au-dessus de la moyenne. Non, elles nous concernent tous, au ras des pâquerettes. Chacun peut s’engager dans la direction qu’elles indiquent. Elles nous appellent, tous, à une obéissance on ne peut plus ordinaire.

Mais attention, là, de ne pas partir dans une fausse direction. Nous avons la manie (et les protestants plus encore que les catholiques), nous avons la manie de lire la Bible comme si Dieu nous parlait à nous, personnellement, aujourd’hui. Or, ce grand discours de Moïse, à la fin du Deutéronome, il s’adresse à l’ensemble du peuple d’Israël. Dans les autres traductions que “français courant”, on lit: “devant toi... choisis la vie”. Merci aux traducteurs de “français courant” de mettre “vous”!

Car quand Moïse dit “tu”, il ne parle pas à une personne isolée, mais à une communauté rassemblée: au peuple d’Israël.

Ce passage du Deutéronome ne s’adresse pas à Boris, à Monique ou Michèle. Il interpelle l’Eglise entière, la communauté des croyants. C’est elle qui peut choisir la vie plutôt que la mort; le bonheur plutôt que la malédiction. C’est ensemble que nous allons marcher sur les chemins de Dieu ou sur ceux qui s’en écartent. L’enjeu n’est pas tellement la vie ou la mort d’une personne, mais celle de tout un peuple!

Cette précision permet de ne pas nous tromper sur ce mot de “vie”. Il ne s’agit pas de préserver l’existence d’un individu à tout prix. Ici, la vie, c’est la solidarité. Quand une personne arrive au terme d’une maladie incurable, la vie dont parle la Bible, ce n’est pas forcément l’acharnement thérapeutique, la lutte pour nous prolonger à tout prix. Le décès peut être un choix plus vivant que la poursuite d’une existence de souffrances sans espoir.

“Choisis la vie”, ça veut donc dire: les 30 chapitres précédents, qui expliquent en long et en travers la volonté de Dieu pour vous, c’est cela le chemin du bonheur. En avançant sur cette voie, jour après jour, solidaires, vous le verrez: vous serez authentiquement vivants; animés du souffle même de Dieu, de sa Vie majuscule, qui transfigure les nôtres!

La foi n’est pas une méthode, mais un choix fondamental, qui s’opère, en communauté (en Eglise), et qui se vérifie dans la pratique toute quotidienne de l’amour les uns des autres.

Pas pour faire plaisir à Dieu! Pas pour prouver que nous sommes de bons croyants! Mais: pour que nous soyons heureux! Parce que ce chemin de la foi, c’est ce qui nous permettra de vivre le mieux ensemble: ne pas tuer, ne pas voler ou frauder, respecter ses parents, c’est cela qui permet à un peuple de garder de bonnes relations internes.

Attention donc: la “mort” ou la malédiction dont on parle ici, ce ne sont pas des punitions que Dieu nous infligerait pour nos désobéissances. Quel mal ont fait de telles interprétations! Non, la “mort” ou la malédiction sont ici les conséquences logiques des violences humaines.

Vous le voyez, le Deutéronome pense que la loi est bonne et utile! “C’est pour ton bien!” On est très loin des commandements légalistes des pharisiens contemporains de Jésus.
                                                               *                  *
Aujourd’hui encore, le Deutéronome nous l’affirme: si tu veux parvenir au bonheur, il n’y a pas de truc miracle ou de recette infaillible. Tu n’y arriveras ni en payant, ni en souffrant; ni en restant les bras croisés!

Le seul chemin, il est à parcourir ensemble. Reliés. Solidaires. Aimer son prochain, respecter ce qu’il possède; chercher à l’écouter, à le comprendre avant de le critiquer ou de le démolir... Ensemble, vous verrez que ce chemin permet d’être merveilleusement vivants, même dans la souffrance ou dans la mort.

Un dernier mot: cet humble chemin, c’est exactement celui qu’a parcouru Jésus. Lui seul a été jusqu’au bout de l’amour des autres. Ça l’a mené sur la croix: il a choisi la Vie, dans la mort, pour qu’avec lui nous soyons réellement vivants!     Amen

                                                                                                            Jean-Jacques Corbaz 

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