Pentecôte pour les nuls
La fête de Pentecôte célèbre le jour où le “Saint Esprit” a été donné aux apôtres, les disciples de Jésus qui ont ensuite apporté sa parole dans le monde connu de l’époque.
Le livre des Actes des Apôtres décrit cet événement (Actes 2, 1-13). Il le situe le 50 ème jour après Pâques (la résurrection de Jésus).
La religion juive connaissait déjà la fête de la Pâque (sans “s”) et celle de Pentecôte, 50 jours après.
-La première célébrait la sortie d’Egypte: des esclaves, menés par Moïse, s’étaient enfuis du pays où ils étaient opprimés, avec l’aide de Dieu, dont ils découvrent alors la dimension libératrice.
-La seconde était une fête des récoltes, principalement des moissons. On y remerciait Dieu pour la nourriture qu’il permettait d’obtenir du sol (un sol souvent sec, pas toujours très fertile).
Le parallèle entre la Pâque et la résurrection de Jésus est facile à faire: Dieu montre les deux fois son projet de liberté, de vie et de joie pour chacun.
La Pentecôte chrétienne se réfère peut-être aux paroles de Jésus: “La moisson est grande, et il y a peu d’ouvriers”, qui évoquent de manière imagée l’importance d’annoncer la bonne nouvelle de l’amour passionné de Dieu au plus grand nombre de personnes possible.
Le “Saint Esprit”
Qu’est-ce que c’est? Beaucoup de croyants sont peu au clair à ce sujet, confondant le “Saint Esprit” avec une force magique, ou surhumaine.
Dans l’Ancien Testament, on parle parfois de l’Esprit de Dieu dans ce sens. “Être saisi par l’Esprit” peut signifier entrer en transes, ou être agité par des mouvements désordonnés incompréhensibles rationnellement.
Le Nouveau Testament garde dans certaines circonstances ce sens-là. Et on voit, dans le christianisme primitif, se développer des cultes de type “charismatique” (= où l’on se complaît dans des agitations ou des transes de toutes sortes, qu’on attribue à Dieu): guérisons; danses extatiques; paroles enflammées; et “parler en langues”, c’est-à-dire transes verbales (on parle de manière anarchique, ce ne sont plus des mots connus, mais des syllabes en liberté, dans n’importe quel ordre). Des études scientifiques ont été menées à ce sujet, et on n’a jamais pu montrer un sens objectif à ce “parler en langues” (des personnes prétendent pouvoir les interpréter, mais trois interprétations du même discours enregistré donneront trois résultats tout à fait différents...), ni une efficacité mesurable à ces guérisons en-dehors d’un effet “placebo” évident.
Mais le plus souvent, le Nouveau Testament donne une autre valeur au “Saint Esprit”. Chaque fois que Jésus en parle, il rejoint cette deuxième dimension: une force intérieure, spirituelle (le mot spirituel vient d’ailleurs d’esprit), liée à la relation avec Dieu. Le rôle du “Saint Esprit” est de:
- relier à Dieu;
- rappeler la vie et les paroles de Jésus;
-stimuler notre engagement dans la mission chrétienne;
-donner davantage de courage, de sérénité et de forces intérieures face aux tâches que Dieu nous confie ou face aux difficultés (comme les persécutions);
- rassembler les croyants, les relier les uns aux autres, les rendre solidaires, mais également faire de ces personnes imparfaites des éléments d'un ensemble harmonieux: le peuple de Dieu, ses bien-aimés;
- en bref, donner de la joie, du pep, de l’enthousiasme! Et je rappelle que ce dernier mot signifie en grec “avoir Dieu en soi”!
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