Je dirai le pays lourd et lent de ma terre,
Je le dirai pour y trouver le repos.
Je le dirai si calme, sans hâte, sans folie,
Je le dirai longtemps, fort et vrai, mon pays.
Je dirai la campagne éparpillant ses fermes,
Fermement accrochées aux collines, au coteau,
Ses chemins serpentant et collés à la terre,
Je le dirai aimant, généreux, mon pays.
Je dirai le pays qui porte le village
Groupé vers les fontaines aux longs bassins carrés,
Avec ses chars de foin qu’on rentre avant l’orage
Je le dirai l’été, si chaud, mon pays.
Je dirai le pays qui façonne les gens,
Rythmé par les saisons, porteur de tant de vie,
Ses vols d’oiseaux, ses bourgeons, ses enfants,
Je le dirai gonflé d’espoir, mon pays.
Je dirai ma campagne, une bouche, un visage,
Riche et rond, c’est un sein qui nous parle d’amour,
Ses bêtes et ses fruits, et ses champs, ses labours,
Je le dirai fécond, puissant, mon pays.
Je dirai le pays que je ne sais chanter,
Mes mots maladroits, mon amour, humble hommage,
Mes racines, sa glaise lourde à mes souliers,
Je le dirai discret, mais mien: mon pays.
Jean-Jacques Corbaz, 4 juillet 1974
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire