Juges 16, 23-31; Matthieu 5, 38-45; 1 Corinthiens 2, 1-5
(si vous avez le temps, il sera sans doute profitable de lire toute l’histoire de Samson, dans Juges 13 à 16)
Dans le journal “Libération” du 8 septembre 2003 (donc trois jours avant un sinistre anniversaire...), l’ancien chef des services secrets israéliens qualifiait Samson de “premier kamikaze de l’histoire”... - Parce qu’il s’était tué par désespoir. Que faut-il en penser?
Un kamikaze, par définition, c’est quelqu’un qui se sacrifie pour son peuple, ou pour sa patrie, ou ses idées. Sa mort trouve un sens dans un idéal politique ou religieux; le kamikaze imagine, en offrant sa vie, faire avancer la cause qu’il soutient. Et souvent, il espère être récompensé dans l’au-delà. Ainsi, au Proche-Orient, des mères se glorifient de ce que leurs enfants kamikazes obtiendraient une place de choix au paradis...
Or, il est intéressant de noter que la prière de Samson n’entre pas dans une telle logique. Ni la manière dont sa fin de vie est rapportée. Ce qu’il exprime apparaît d’abord comme un cri de désespoir. Samson ne cherche pas à justifier (par un idéal de guerre sainte ou un désir de salut pour son peuple) sa prière qui appelle à la vengeance. Seul compte pour lui de punir les Philistins pour le mal qu’ils lui ont fait. De frapper plus fort encore qu’il n’a été blessé.
En cela, Samson ressemble assez peu aux kamikazes de nos guerres modernes (les Japonais des années 40, ou les extrémistes musulmans d’aujourd’hui).
De plus, remarquez que son acte ne sera pas justifié par des raisons religieuses. En effet, nulle part, dans notre passage, on ne voit Dieu intervenir. Bien qu’il soit fortement interpellé dans la prière de Samson, le Seigneur ne réagit pas. Pourtant, dans les épisodes précédents, on mentionnait souvent que l’Esprit de Dieu s’emparait de Samson pour lui faire accomplir des exploits mémorables!
Que signifie cette absence de réaction? Est-ce que Samson n’a récupéré sa force que parce que ses cheveux ont repoussé? (c’est ce que sous-entend le verset 22, tandis qu’au verset 20, on nous disait au contraire que le Seigneur s’était retiré de lui)...
Notre histoire oscille donc entre une conception quasi-magique de la force de Samson, et une compréhension plus religieuse où les capacités de l’être humain dépendent de sa relation avec Dieu. Parfois, on est tout proche d’Astérix et des Gaulois, et de leur fameuse potion! Et d’autres, on chemine déjà en direction d’une spiritualité plus moderne, davantage basée sur l’amitié et la confiance...
La force retrouvée de Samson est-elle le signe que Dieu approuve son projet? En tout cas, la tragédie finale ne donne ni raison, ni tort, pas plus à Samson qu’aux Philistins.
On voit donc qu’on ne peut pas s’appuyer sur ce passage pour justifier d’éventuels kamikases, chrétiens ou juifs. Dieu ne nous appelle pas à la vengeance directe, comme le confirme Jésus, spécialement dans l’évangile selon Matthieu.
J’ouvre ici une parenthèse, parce que cette parole du Christ a souvent été mal comprise. En effet, en nous disant de tendre l’autre joue, Jésus ne nous demande pas de nous laisser faire violence, passivement, sans réagir. D’ailleurs, ce n’est pas ainsi qu’il a agi lui-même. Ne pas répondre à la violence par la violence, ça oui, bien sûr! Mais ne pas réagir du tout, rester passifs, céder; alors non, ce n’est pas ce que dit le Christ.
La violence est partout, nous le savons. Il est important, vital, de ne pas l’amplifier. Sinon c’est la loi de la jungle, la volonté du plus fort qui l’emporte. Il faut contenir la violence, la dresser comme une bête féroce qui cherche à vous sauter dessus. Pour sortir du cercle vicieux, il faut être plus fort que les agressions, les brutalités, la haine...
Être plus fort: non pas passifs, mais actifs. Ne pas baisser les bras, mais les utiliser au mieux. Non pas ne rien faire, mais... tendre l’autre joue.
L’autre joue: savez-vous que le Nouveau Testament, écrit en grec, exprime là quelque chose d’intraduisible en français? Pour dire “autre”, il y a en grec deux mots: “allos” et “heteros”. “Heteros” (d’où vient le terme “hétérosexuel”, par exemple), c’est l’autre parmi deux choses, ou deux personnes; quand il n’y a que deux possibilités. “Allos”, c’est l’autre parmi plus de deux objets ou personnes. Ainsi, quand je dis: “Mes parents sont malades: l’un a la grippe, et l’autre une bronchite”, l’autre, c’est “heteros”, car je n’ai que deux parents. Par contre, pour “Un de mes paroissiens est à Bâle, un autre est resté chez lui”, l’autre, ce sera “allos”, puisqu’ils sont en tout plus que deux!
Tout ça pour vous dire que: dans “tendre l’autre joue”, pour “l’autre”, ce n’est pas “heteros” qui est employé par l’évangile (alors qu’on n’a que deux joues, pourtant); ce n’est pas “heteros”, c’est “allos”. Présenter l’autre joue, c’est donc tendre une autre joue, une joue différente. C’est réagir d’une manière nouvelle, qui aide à sortir du cercle vicieux de la violence.
Vous l’avez tous expérimenté: de répondre à l’agressivité par l’agressivité, ça engendre l’escalade de la violence. Mais à l’opposé, un mot, un geste, un acte à contre-courant peut tout changer; désamorcer l’agression, dés-armer la haine.
Je ferme la parenthèse pour revenir à l’histoire de Samson, dont l’intérêt, pour moi, réside dans deux thèmes: celui de la prière; et puis cette forte image des colonnes.
D’abord la “prière”. Car cette histoire, pour moi, illustre le fait que nous pouvons tout dire à Dieu. Jusqu’à nos désirs de vengeance, jusqu’à nos cris de bête blessée, lorsque nous sommes comme Samson incapables de comprendre ni de supporter ce qui nous arrive. Même si ma prière, qui sort des tripes, demande quelque chose de contraire à la volonté de Dieu, eh bien, lui, il m’écoute. Plein de tendresse. Il comprend. Il ne porte aucun jugement sur mes imprécations. Il sait qu’un être humain humilié a besoin de retrouver une force, très profondément, qui le relie au Ciel, et aux autres, et à lui-même.
Bien sûr, Dieu ne va pas nous aider à mener nos vengeances, grosses ou minimes; mais il reçoit nos cris avec son infinie affection. On peut tout lui dire! ... Je pense même que de crier à la violence, et la remettre presque entre les mains de Dieu peut devenir salutaire: de telles prières pourraient nous éviter peut-être de passer à l’acte...
L’intérêt de cette parole biblique, pour moi, réside aussi dans l’image forte des colonnes.
Nous parlions tout-à-l’heure des Gaulois d’Astérix. Vous savez qu’ils ne craignaient qu’une chose: c’est que le ciel ne leur tombe sur la tête. Ne serait-ce pas, d’une certaine façon, ce qui arrive aux Philistins, lorsque Samson fait s’écrouler sur eux le toit de leur temple païen?
Pour comprendre cette image, je vous invite ainsi à (re)découvrir cette histoire des Juges comme un récit plus proche des films d’action saupoudrés d’humour -ou des bandes dessinées- que du sérieux qu’on prête trop souvent à la Bible. Relisez-la chez vous (Juges 13 à 16), avec ses ennemis aussi entêtés que Gargamel... ses conquêtes féminines rocambolesques... ses développements inattendus... On n’est pas loin de James Bond, Lucky Luke ou San Antonio!
Mais arrêtons-nous sur un détail du tableau: justement les deux colonnes, qui soutiennent le toit du temple philistin, dédié au dieu Dagon. Ces piliers sur lesquels Samson va s’appuyer; puis qu’il va entraîner dans sa chute, pour faire s’écrouler tout l’édifice dans un carnage épouvantable, digne du 11 septembre!
Car, à quoi servent ces deux colonnes? À porter le toit du temple. Dans cet édifice, solidement soutenu par ces piliers, les Philistins se sentent forts. Tellement puissants qu’ils s’autorisent à user de leur prisonnier comme bon leur semble. Ils jouent avec lui comme avec une bête de foire, ils l’humilient, pour célébrer leur victoire. Voilà la première image que nous présente notre passage de Juges 16: un peuple sûr de lui, qui croit à la solidité des colonnes de son temple; et de son culte; qui croit à la solidité aussi de son système de compréhension du monde; de ses valeurs; de sa foi.
Face à cette assurance, il y a la faiblesse de Samson. Pour lui, les colonnes ne servent plus à élever, à construire, à soutenir un peuple en fête: elles servent de point d’appui, pour éviter la chute. Cet homme bafoué, ridiculisé, tourmenté à la mort peut s’adosser sur ces piliers, comme on offre une béquille à un handicapé.
Mais, qu’elles soient porteuses d’arrogance ou de fragilité, ces colonnes vont être renversées toutes les deux. Pour devenir, paradoxalement, non plus un soutien, mais un instrument d’écrasement, et de vengeance. Elles détruisent ici un royaume de puissance et d’arrogance; mais, dans cette fin, Samson ne peut qu’être entraîné lui-même, puisqu’il fonctionne lui aussi dans cette logique de mort et d’écrasement. Notre parole biblique est donc en fait une description réaliste de l’écroulement littéral qui se produit quand nous entrons dans le cercle vicieux des vengeances et des contre-vengeances.
(si vous avez le temps, il sera sans doute profitable de lire toute l’histoire de Samson, dans Juges 13 à 16)
Dans le journal “Libération” du 8 septembre 2003 (donc trois jours avant un sinistre anniversaire...), l’ancien chef des services secrets israéliens qualifiait Samson de “premier kamikaze de l’histoire”... - Parce qu’il s’était tué par désespoir. Que faut-il en penser?
Un kamikaze, par définition, c’est quelqu’un qui se sacrifie pour son peuple, ou pour sa patrie, ou ses idées. Sa mort trouve un sens dans un idéal politique ou religieux; le kamikaze imagine, en offrant sa vie, faire avancer la cause qu’il soutient. Et souvent, il espère être récompensé dans l’au-delà. Ainsi, au Proche-Orient, des mères se glorifient de ce que leurs enfants kamikazes obtiendraient une place de choix au paradis...
Or, il est intéressant de noter que la prière de Samson n’entre pas dans une telle logique. Ni la manière dont sa fin de vie est rapportée. Ce qu’il exprime apparaît d’abord comme un cri de désespoir. Samson ne cherche pas à justifier (par un idéal de guerre sainte ou un désir de salut pour son peuple) sa prière qui appelle à la vengeance. Seul compte pour lui de punir les Philistins pour le mal qu’ils lui ont fait. De frapper plus fort encore qu’il n’a été blessé.
En cela, Samson ressemble assez peu aux kamikazes de nos guerres modernes (les Japonais des années 40, ou les extrémistes musulmans d’aujourd’hui).
De plus, remarquez que son acte ne sera pas justifié par des raisons religieuses. En effet, nulle part, dans notre passage, on ne voit Dieu intervenir. Bien qu’il soit fortement interpellé dans la prière de Samson, le Seigneur ne réagit pas. Pourtant, dans les épisodes précédents, on mentionnait souvent que l’Esprit de Dieu s’emparait de Samson pour lui faire accomplir des exploits mémorables!
Que signifie cette absence de réaction? Est-ce que Samson n’a récupéré sa force que parce que ses cheveux ont repoussé? (c’est ce que sous-entend le verset 22, tandis qu’au verset 20, on nous disait au contraire que le Seigneur s’était retiré de lui)...
Notre histoire oscille donc entre une conception quasi-magique de la force de Samson, et une compréhension plus religieuse où les capacités de l’être humain dépendent de sa relation avec Dieu. Parfois, on est tout proche d’Astérix et des Gaulois, et de leur fameuse potion! Et d’autres, on chemine déjà en direction d’une spiritualité plus moderne, davantage basée sur l’amitié et la confiance...
La force retrouvée de Samson est-elle le signe que Dieu approuve son projet? En tout cas, la tragédie finale ne donne ni raison, ni tort, pas plus à Samson qu’aux Philistins.
On voit donc qu’on ne peut pas s’appuyer sur ce passage pour justifier d’éventuels kamikases, chrétiens ou juifs. Dieu ne nous appelle pas à la vengeance directe, comme le confirme Jésus, spécialement dans l’évangile selon Matthieu.
J’ouvre ici une parenthèse, parce que cette parole du Christ a souvent été mal comprise. En effet, en nous disant de tendre l’autre joue, Jésus ne nous demande pas de nous laisser faire violence, passivement, sans réagir. D’ailleurs, ce n’est pas ainsi qu’il a agi lui-même. Ne pas répondre à la violence par la violence, ça oui, bien sûr! Mais ne pas réagir du tout, rester passifs, céder; alors non, ce n’est pas ce que dit le Christ.
La violence est partout, nous le savons. Il est important, vital, de ne pas l’amplifier. Sinon c’est la loi de la jungle, la volonté du plus fort qui l’emporte. Il faut contenir la violence, la dresser comme une bête féroce qui cherche à vous sauter dessus. Pour sortir du cercle vicieux, il faut être plus fort que les agressions, les brutalités, la haine...
Être plus fort: non pas passifs, mais actifs. Ne pas baisser les bras, mais les utiliser au mieux. Non pas ne rien faire, mais... tendre l’autre joue.
L’autre joue: savez-vous que le Nouveau Testament, écrit en grec, exprime là quelque chose d’intraduisible en français? Pour dire “autre”, il y a en grec deux mots: “allos” et “heteros”. “Heteros” (d’où vient le terme “hétérosexuel”, par exemple), c’est l’autre parmi deux choses, ou deux personnes; quand il n’y a que deux possibilités. “Allos”, c’est l’autre parmi plus de deux objets ou personnes. Ainsi, quand je dis: “Mes parents sont malades: l’un a la grippe, et l’autre une bronchite”, l’autre, c’est “heteros”, car je n’ai que deux parents. Par contre, pour “Un de mes paroissiens est à Bâle, un autre est resté chez lui”, l’autre, ce sera “allos”, puisqu’ils sont en tout plus que deux!
Tout ça pour vous dire que: dans “tendre l’autre joue”, pour “l’autre”, ce n’est pas “heteros” qui est employé par l’évangile (alors qu’on n’a que deux joues, pourtant); ce n’est pas “heteros”, c’est “allos”. Présenter l’autre joue, c’est donc tendre une autre joue, une joue différente. C’est réagir d’une manière nouvelle, qui aide à sortir du cercle vicieux de la violence.
Vous l’avez tous expérimenté: de répondre à l’agressivité par l’agressivité, ça engendre l’escalade de la violence. Mais à l’opposé, un mot, un geste, un acte à contre-courant peut tout changer; désamorcer l’agression, dés-armer la haine.
Je ferme la parenthèse pour revenir à l’histoire de Samson, dont l’intérêt, pour moi, réside dans deux thèmes: celui de la prière; et puis cette forte image des colonnes.
D’abord la “prière”. Car cette histoire, pour moi, illustre le fait que nous pouvons tout dire à Dieu. Jusqu’à nos désirs de vengeance, jusqu’à nos cris de bête blessée, lorsque nous sommes comme Samson incapables de comprendre ni de supporter ce qui nous arrive. Même si ma prière, qui sort des tripes, demande quelque chose de contraire à la volonté de Dieu, eh bien, lui, il m’écoute. Plein de tendresse. Il comprend. Il ne porte aucun jugement sur mes imprécations. Il sait qu’un être humain humilié a besoin de retrouver une force, très profondément, qui le relie au Ciel, et aux autres, et à lui-même.
Bien sûr, Dieu ne va pas nous aider à mener nos vengeances, grosses ou minimes; mais il reçoit nos cris avec son infinie affection. On peut tout lui dire! ... Je pense même que de crier à la violence, et la remettre presque entre les mains de Dieu peut devenir salutaire: de telles prières pourraient nous éviter peut-être de passer à l’acte...
L’intérêt de cette parole biblique, pour moi, réside aussi dans l’image forte des colonnes.
Nous parlions tout-à-l’heure des Gaulois d’Astérix. Vous savez qu’ils ne craignaient qu’une chose: c’est que le ciel ne leur tombe sur la tête. Ne serait-ce pas, d’une certaine façon, ce qui arrive aux Philistins, lorsque Samson fait s’écrouler sur eux le toit de leur temple païen?
Pour comprendre cette image, je vous invite ainsi à (re)découvrir cette histoire des Juges comme un récit plus proche des films d’action saupoudrés d’humour -ou des bandes dessinées- que du sérieux qu’on prête trop souvent à la Bible. Relisez-la chez vous (Juges 13 à 16), avec ses ennemis aussi entêtés que Gargamel... ses conquêtes féminines rocambolesques... ses développements inattendus... On n’est pas loin de James Bond, Lucky Luke ou San Antonio!
Mais arrêtons-nous sur un détail du tableau: justement les deux colonnes, qui soutiennent le toit du temple philistin, dédié au dieu Dagon. Ces piliers sur lesquels Samson va s’appuyer; puis qu’il va entraîner dans sa chute, pour faire s’écrouler tout l’édifice dans un carnage épouvantable, digne du 11 septembre!
Car, à quoi servent ces deux colonnes? À porter le toit du temple. Dans cet édifice, solidement soutenu par ces piliers, les Philistins se sentent forts. Tellement puissants qu’ils s’autorisent à user de leur prisonnier comme bon leur semble. Ils jouent avec lui comme avec une bête de foire, ils l’humilient, pour célébrer leur victoire. Voilà la première image que nous présente notre passage de Juges 16: un peuple sûr de lui, qui croit à la solidité des colonnes de son temple; et de son culte; qui croit à la solidité aussi de son système de compréhension du monde; de ses valeurs; de sa foi.
Face à cette assurance, il y a la faiblesse de Samson. Pour lui, les colonnes ne servent plus à élever, à construire, à soutenir un peuple en fête: elles servent de point d’appui, pour éviter la chute. Cet homme bafoué, ridiculisé, tourmenté à la mort peut s’adosser sur ces piliers, comme on offre une béquille à un handicapé.
Mais, qu’elles soient porteuses d’arrogance ou de fragilité, ces colonnes vont être renversées toutes les deux. Pour devenir, paradoxalement, non plus un soutien, mais un instrument d’écrasement, et de vengeance. Elles détruisent ici un royaume de puissance et d’arrogance; mais, dans cette fin, Samson ne peut qu’être entraîné lui-même, puisqu’il fonctionne lui aussi dans cette logique de mort et d’écrasement. Notre parole biblique est donc en fait une description réaliste de l’écroulement littéral qui se produit quand nous entrons dans le cercle vicieux des vengeances et des contre-vengeances.
* *
Et nous, aujourd’hui, sur quelles colonnes construisons-nous notre compréhension du monde, et notre manière d’y vivre? Qu’est-ce qui nous fait tenir debout? Quels piliers érigeons-nous pour nous sécuriser?
Il y en a beaucoup, de ces colonnes que nous nous fabriquons. Vous en connaissez: le pouvoir; l’argent; l’admiration des autres; voire peut-être notre foi, notre religion... Cette parole biblique nous invite à relativiser la solidité de nos piliers pour nous retrouver comme face à Dieu: sans qu’il n’y ait de colonnes pour faire croire qu’on tient debout (ou pour prouver quelque chose à ceux qui regardent); dans une relation de confiance et de sincérité.
Dans cette spiritualité-là, l’évangile nous offre un autre genre de pilier; ou plutôt une “non-colonne”: c’est la croix! Une croix qui n’est plus là pour asseoir nos certitudes, ni pour consolider nos arrogances (bien sûr); même pas pour porter nos faiblesses vers le haut. Mais elle est là pour nous aider à découvrir, au creux des questions sans réponses ou de nos ébauches de solidarités, que Dieu est infiniment proche, puisqu’il est descendu au plus bas de nos souffrances.
C’est là tout un chemin de vie, pas facile. Un apprentissage du mystère, en somme.
Comment allons-nous rester debout, dans un monde où la violence est si fortement tolérée... si fortement qu’elle en devient presque encouragée? Aïe, il nous faudra relire encore tout le Sermon sur la montagne!
À tous, je nous souhaite bon voyage! Amen
Jean-Jacques Corbaz
Et nous, aujourd’hui, sur quelles colonnes construisons-nous notre compréhension du monde, et notre manière d’y vivre? Qu’est-ce qui nous fait tenir debout? Quels piliers érigeons-nous pour nous sécuriser?
Il y en a beaucoup, de ces colonnes que nous nous fabriquons. Vous en connaissez: le pouvoir; l’argent; l’admiration des autres; voire peut-être notre foi, notre religion... Cette parole biblique nous invite à relativiser la solidité de nos piliers pour nous retrouver comme face à Dieu: sans qu’il n’y ait de colonnes pour faire croire qu’on tient debout (ou pour prouver quelque chose à ceux qui regardent); dans une relation de confiance et de sincérité.
Dans cette spiritualité-là, l’évangile nous offre un autre genre de pilier; ou plutôt une “non-colonne”: c’est la croix! Une croix qui n’est plus là pour asseoir nos certitudes, ni pour consolider nos arrogances (bien sûr); même pas pour porter nos faiblesses vers le haut. Mais elle est là pour nous aider à découvrir, au creux des questions sans réponses ou de nos ébauches de solidarités, que Dieu est infiniment proche, puisqu’il est descendu au plus bas de nos souffrances.
C’est là tout un chemin de vie, pas facile. Un apprentissage du mystère, en somme.
Comment allons-nous rester debout, dans un monde où la violence est si fortement tolérée... si fortement qu’elle en devient presque encouragée? Aïe, il nous faudra relire encore tout le Sermon sur la montagne!
À tous, je nous souhaite bon voyage! Amen
Jean-Jacques Corbaz
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