La Venoge, notre région
La région 5 de l'Eglise Réformée Vd, terre d'origine du grand Jean-Villard-Gilles, porte aussi le nom d'un de ses poèmes, sans doute le plus connu jusqu'au milieu du monde!!Alors qu'elle va fusionner avec le Gros-de-Vaud, et pour qu'en subsiste un souvenir vivant, je me permets un clin d'oeil à cette oeuvre célébrissime. Que les puristes du grand poète me pardonnent ce pastiche!
On a une bien jolie région:
des caveaux, des alpages, de la vigne à Gollion;
de la culture! Un président,
paysan à Cuarnens;
un musée du cheval...
Et même un conseiller synodal!
Or l'autre jour, un Lausannois
déplorait la lenteur des Vaudois:
Permettez qu'on vous interroge:
où sont les diacres, en ce canton?
... Il oubliait notre région!
La Venoge!
Car: des diacres, on en a des pellées,
on aime, on ne veut plus changer!
En postes régionaux, pour Solidarité,
et puis pour la jeunesse et le caté!
Même GiBi, le MCO,
qu'on partage avec le Gros-de-Vaud!
On en a en paroisse, aussi,
à La Sarraz; à Cossonay;
Même à Cuarnens, tout près d'ici,
deux diacres occupent le seul plein-temps!
Pour eux, il faut que nos R.H. dérogent
à leurs sacro-saints règlements!
Elle sait vivre avec son temps,
la Venoge!
Elle commence au pied du Jura:
alpages, villages, maisons foraines;
forêts de buis, sapins et chênes...
Mais, en venant par La Sarraz,
tout de suite un nouveau visage
vient surprendre le promeneur:
on voit des zones de villas,
des usines de 4 étages,
des trax et des excavateurs...
Certains quartiers résidentiels
semblent vouloir gratter le ciel!
Elle offre un monde pluriel,
et quelques vrais palais de doge,
la Venoge!
Faut un rude effort, entre nous,
pour la connaître de bout en bout,
tant elle est riche et variée,
tant elle a de faces cachées:
des artisans, des ouvriers,
- ceux des anciennes câbleries
font des armées de retraités! -
d'excellentes boulangeries,
des moulins, un funiculaire,
des musiciens, des pendulaires,
de vieux métiers comme sellier,
scieur, hongreur, charron, vanier...
Paysans bio, hommes d'affaire,
informaticiens, missionnaires,
Terrespoir, Magasins du Monde
- car on sait voir loin à la ronde! -
Il y en a pour tous les goûts.
La communauté de Saint-Loup,
les diaconesses, six EMS,
des théâtres, le TCS,
un restaurant de haut niveau
à Cossonay, chez Carlo,
et j'en oublie, et des kilos,
- mais il me faut bientôt finir
pour ne pas tous vous endormir
au troisième tour de l'horloge! -
C'est un petit Eldorado,
la Venoge!
En plus modeste, évidemment!
Elle offre aussi des noms charmants.
Tenez: la Tine de Conflens,
Dizy, "la Seringue" à Vufflens,
Le poulailler à Compondu!
Les Mousses, le Moulin Bornu,
Pompaples, le milieu du monde
- dont on parle loin à la ronde -
... Sarclo, seigneur de Senarclens,
et les épéclées d'Eclépens!
Chienboeuf, Mauraz, Villars-Bozon,
les tombes celtes du Mormont...
... Votre visage s'ensoleille
en la contemplant dans sa loge,
à L'Isle, au pays des merveilles,
la Venoge!
Pour conclure, évoquons un peu
quelques travers des gens du lieu:
un peu chenoilles, un peu entiers,
prompts à piorner ou à bouéler,
aimant faire la tchète et la noce,
ruper du caïon, des bélosses,
faut pas marcher sur leurs arpions
ni les prendre pour des modzons!
Entre Montricher et Daillens,
patrie de Jean-Villard-Gilles,
notre région, près de la ville,
se sentirait au paradis...
Mais seulement, elle regrette
que EAV ne l'ait pas faite
assez vaste, côté midi,
- c'est ma foi tout à son éloge -
pour pouvoir, amoureusement,
enlacer son prince charmant,
bien entendu: le Bleu Léman!
la Venoge!
JJCorbaz, merci à Gilles !
La rivière chère à Gilles
se hâte, amoureuse et tranquille,
conductrice, comme un fil,
entre les bourgs de notre région.
Pour Penthalaz et Cossonay,
Ferreyres, Vufflens-la-ville,
La Sarraz, Moiry, Cuarnens, L'Isle,
elle s'offre comme un pont.
Autrefois, elle actionnait
moulins, scies, pressoirs à huile,
transportait grumes et tuiles,
tonneaux - et messieurs - bien ronds...
Aujourd'hui, on la sait fragile.
Dégâts, détritus, pollution:
elle souffre dans son lit.
N'en jetez plus, gens de la ville!
Approchez-la avec respect,
repartez avec vos déchets,
si vous voulez qu'en l'an trois mille
y vivent encore quelques poissons
- avec deux "S", j'ai bien dit!
- avec deux "S", dans son lit.
JJCorbaz
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