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dimanche 13 octobre 2013

(Ci, Ré) Textes de R. Follereau en dialogue

Je ne résiste pas à l'envie de vous transcrire ces textes de R. Follereau. Ils ont été rédigés il y a plusieurs dizaines d'années, mais restent tellement d'actualité!


JJ: Aimer, c'est aussi partager la même espérance.

S: Allez donc expliquer aux enfants qui meurent de faim ou de soif qu'il y a un bon Dieu, un paradis et une espérance. Ils ont soif, ils ont faim et ils meurent, c'est tout!

JJ: L'espérance, c'est elle surtout qui nous manque. C'est son éclipse qui nous est si cruelle. Si nous ne portons pas aux autres l'espérance, comment oser dire que nous les aimons?

S: Espérer, c'est se mettre à l'écoute de Dieu.

JJ: En supprimant Dieu de la destinée humaine, on a créé la civilisation du dégoût, de l'égoïsme et du désespoir.

S: Livré au matérialisme, le progrès est devenu une immense machine à assassiner.

JJ: A chaque fois que, d'un air pénétré, je dis "tout va mal" en laissant retomber ma voix et mes bras, alors tout va plus mal, à cause de moi.

S: Le secret du bonheur, c'est de tout faire avec amour.
Sans l'amour, rien n'est possible. Mais avec l'amour, rien n'est impossible!

JJ: On ne possède vraiment que le bonheur qu'on donne.





S: Aimer sans agir, cela ne signifie rien, comprenez-vous? On tourne en rond autour de soi-même, c'est stérile et même scandaleux. Une foi qui n'agit pas, est-ce une foi sincère? Je ne me pose pas la question: ce n'est pas une foi sincère, c'est une foi mutilée; une foi qui ne peut pas se satisfaire d'elle-même.

JJ: Agir, pour moi, c'est projeter l'amour que Dieu a mis dans nos coeurs; le projeter au service de nos frères, au service de ces trois quarts de l'humanité qui aujourd'hui souffrent de faim et de misère.

S: Fuyez les douceurs lâches de l'anonymat. Chaque être a un destin unique. Accomplissez le vôtre, les yeux ouverts, exigeants et loyaux. S'il manque quelque chose à votre vie, c'est parce que vous n'avez pas regardé assez haut!

JJ: Ne dites pas "qu'est-ce que je peux, moi? C'est si peu." Une goutte d'eau qui tombe fait monter l'océan. Soyez cette goutte d'eau.

JJ: Refusez de mettre votre vie au garage!

S: Mais refusez aussi l'orgueil, s'il a plus de place que le service!

JJ: Tout sera sauvé, si vous savez aimer.

S: Aimer, pas un jour, en passant; mais très fort, très longtemps... Et tous les jours. Toujours.

JJ: N'écoutez pas ceux qui disent que ça ne sert à rien.

S: Riez au nez des sceptiques, des prudents, de ceux qui mettent leur vie en conserve et commencent leur retraite au biberon. Ne soyez jamais indifférents, passifs, résignés. Faites quelque chose de votre vie.

JJ: Vous cherchez un but à votre vie? Il manque 3 millions de médecins dans le monde.

S: Devenez des médecins.

JJ: Deux humains sur trois ne mangent pas à leur faim: devenez des semeurs, et faites des terres incultes surgir les récoltes qui les rassasieront.

S: Plus d'un milliard d'humains ne savent ni lire ni écrire: devenez des enseignants!

JJ: Je ne suis qu'un vieillard. Regardez-moi: vous avez devant vous le visage d'un homme qui a toujours été parfaitement heureux. Ce n'est pas que nous n'ayons jamais eu des coups durs. Vous vous imaginez bien, cette vie-là, elle a été  difficile. On a eu des accidents, des pannes, des maladies, des choses embêtantes; mais nous ne nous sommes jamais endormis sans penser que, peut-être grâce à nous, quelques visages avaient souri; quelques larmes s'étaient séchées. C'est ça, voyez-vous, le secret du bonheur.






JJ: Le mal du siècle, c'est l'argent. Moins par le pouvoir qu'il exerce que par la dévotion dont on l'entoure. Le billet de banque est devenu le fétiche même du bonheur. On ne connaît plus d'autre chemin pour être heureux que de s'efforcer d'être riche.

S: Je ne suis pas féroce pour l'argent. Je suis féroce pour l'emploi qu'on fait de l'argent. Je suis féroce pour la religion de l'argent.

JJ: Il y a un stade, un palier dans la richesse et dans la puissance, où l'homme n'est plus lui-même, où il n'est plus ni anglais ni américain ni français; où il n'est plus ni protestant ni catholique ni israëlite ni bouddhiste... S'il est riche, il est puissant. Et ça devient sa philosophie, ça devient sa morale, sa raison d'être. À ce moment-là, je dis non, holà!

S: L'argent, à ce moment-là, déshumanise l'homme. Tout comme le manque d'argent! La richesse et la grande pauvreté arrachent à l'homme ce qu'il y a de plus précieux en lui: sa dignité d'homme.

JJ: Lorsqu'on a faim; qu'on a toujours eu faim; lorsqu'on avait faim avant de naître, il est très difficile de comprendre certaines choses. Par exemple Dieu. Saint Vincent de Paul disait aux filles qu'il envoyait: "Avant d'apprendre aux pauvres qu'ils ont une âme, mettez-les dans des conditions matérielles qui leur permettent de s'en apercevoir!"

S: Une société de produits pharmaceutiques a détruit 14 millions de doses de vaccin antipolio. Motif: trop chères! Elles ne se vendaient pas. Mais personne, personne n'a songé à les donner. Personne n'a pensé que ce geste aurait pu sauver des millions d'enfants qui deviendront, demain, de petits pantins disloqués avec de grands yeux qui supplient. Quand l'amour déserte le monde, les crimes collectifs sont légalisés.

JJ: Un jour que j'étais en Asie, j'ai été appelé au chevet d'une lépreuse qui allait mourir. Elle avait 22 ans, d'une taille au-dessus de la moyenne. Je l'ai vue, impuissant, quitter cette vie. Lorsqu'elle fut morte, je fus pris du terrible désir de la peser. Sur la bascule, la lépreuse de 22 ans ne pesait que 20 kg. Vous savez maintenant de quoi elle est morte...
Parce que j'en fus horrifié, révolté, et parce que je l'ai crié, les gens repus dont je troublais le repos m'ont dit: "Mais, mon pauvre ami, c'est ainsi depuis que le monde est monde! Vous n'y changerez rien, c'est impossible!"
Impossible? La seule chose impossible, c'est que nous, les gens terriblement heureux, nous puissions continuer de manger, de dormir, de rire, alors qu'à chaque minute de notre vie meurent des jeunes femmes de 22 ans parce qu'elles pèsent 20 kg!
C'est vrai: il y a toujours eu des pauvres. Il y a toujours eu des guerres. Mais jamais autant de guerres! Jamais autant de pauvres!
La misère, avec la haine, nous emporte comme une avalanche.
... Dire que le contenu d'une seule de nos poubelles aurait permis à cette femme de ne pas mourir de faim...


 

JJ: Depuis Vendredi saint et Pâques, nous savons que la mort ne tue plus!

S: Noël! Cette nuit-là est né le Pauvre dont l'amour devait bouleverser le monde.
Noël! Depuis cette nuit-là, personne n'a le droit d'être heureux tout seul.

JJ: Moi, je vois Dieu dans tout ce qui chante.

S: Non, je n'ai pas peur de Dieu. Non, je ne crois pas à ses colères. Dieu, c'est le bon Dieu, celui qui veut nous pardonner sans fin. Celui qui, sur terre, sera notre dernier ami...

JJ: Non, vous ne serez jamais seuls. Quelqu'un vous aime. Et vous parle en vous, si vous voulez l'entendre. Quelqu'un qui est jeune depuis le début du monde. Quelqu'un qui a 20 ans pour l'éternité. Il est toujours disponible, toujours prêt à vous accueillir, vous éclairer, vous consoler. Il est votre énergie et votre tendresse.
Il ne vous demande rien, sauf de vous laisser aimer. Afin qu'il vous inspire d'aimer les autres. Comme il les aime. Comme il vous aime.

S: Tout amour semé, tôt ou tard fleurira.



(Tiré de "Raoul Follereau: AIMER?"  -  éd. Ouverture)



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