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vendredi 19 avril 2019

(Bi, Ré) Jésus est mort parce qu'il prêchait un Dieu insaisissable

COUP DE GUEULE DU VENDREDI SAINT

Jésus aurait sans doute répété qu'il détruirait "Notre Dame et le reconstruirait en 3 jours" et pour cela, on l'aurait épinglé, on lui aurait cloué le bec quelque part en Banlieue, en "zone de non droit". 

C'est pratique un Dieu sédentaire, que l'on assigne à résidence. On sait où le trouver, On l'a à portée de main; on vient le trouver de temps en temps histoire de se rappeler à son bon souvenir (on ne sait jamais !). 

Une grande majorité des propos entendus autour de l'incendie de Notre Dame, qu'ils soient tenus par des agnostiques, des Catholiques pratiquants ou non, des athées, des politiciens, des fétichistes des édifices, ressortent d'une religiosité primitive qui sommeille en chacun de nous. Une religiosité bien lovée dans notre cerveau reptilien: l'homme (et j’en suis un de sorte) ne s'agenouille que devant un Dieu sous la main (pas fou). 

Jésus incarne et prêche un Dieu radicalement autre, un Dieu nomade, que l'on ne peut enfermer ni dans la lettre, ni dans les dogmes, ni dans les crédos, ni dans nos liturgies, ni dans nos institutions. C'est pour sa parole d'homme libre qu'en un jour pareil à aujourd'hui, il a été crucifié hors les murs de Jérusalem. 

Jésus n'a cessé de son vivant de vouloir libérer Dieu de tout ces enrobages dans lequel on le retient captif. Et au moment de sa mort, le voile du temple se déchire : Dieu est libre et il n'est pas là où l'on croit ! Désormais ceux qui le cherchent, le trouve dans l'autre et son visage, et particulièrement dans les petits et les victimes, ceux qui se croient abandonnés de Dieu. Il connaît bien le poids de cette déréliction puisque c'est la dernière chose qu'il a éprouvée de son vivant.

 
Jean-François Ramelet

(le premier titre est de JJC)

 

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