Un mendiant chinois avait découvert la foi chrétienne et priait chaque jour.
Pourtant, sa situation matérielle était toujours aussi précaire. Pire, on se moquait de lui. «Qu’as-tu gagné avec ce Jésus? Tu pries, mais rien ne change. Ton Dieu est sourd!»
Il répondait: «Non, Dieu n’est pas sourd, il m’entend. Mais il y a quelque part un chrétien qui, lui, est sourd car il n’entend pas quand Dieu lui demande de partager avec moi».
* *
Jolie histoire, qui m’aide à comprendre le sens de la foi. Lorsque nous prions: «souviens-toi, Seigneur, des victimes», pensons-nous sérieusement que Dieu puisse les oublier? Qu’elles ne lui fassent pas cent fois plus mal qu’à nous, ces scènes de famine, de massacres, de misère?
Non, Dieu n’est pas sourd, ni insensible; son grand âge ne lui cause aucun trou de mémoire. Mais certains chrétiens (nous, moi…) pourraient bien oublier la détresse. Ou se blinder contre elle.
Ne priez pas, de grâce, pour renvoyer les problèmes à Autrui. Mais pour les vivre avec Dieu. Lui qui n’a pas d’autres mains que les nôtres, pas d’autre voix, pas d’autre porte-monnaie…
Quand nous lui disons «que ta volonté soit faite», je crois qu’il a parfois envie de répondre: «Eh bien, faites-la!»
Comme Saint-François, prions avec conviction: «Seigneur, fais de nous des ouvriers de paix, des bâtisseurs d’amour.»
Jean-Jacques Corbaz
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