Neige sur la ville
Il neige sur la ville
Sur la ville affairée
Il neige tranquillement
- Et la ville est bien embêtée.
Les autos ralentissent
C'est la pagaille aux carrefours
Il neige sur la ville en mars
Les enfants sortent pour jouer.
Les flocons ventrus planent calmement
Et s'accumulent dans les rues en pente.
Les autos sont paniquées
Et les anges rient silencieusement.
Il calme sur la ville
Il calme sur la ville en mars
Et c'est comme un souffle de Dieu qui passe
Et repasse - à froid.
La paix vient sur la ville
Les gens sont las de s'énerver
Rentrons chez nous ma mie
Nous pourrons nous aimer.
Il neige sur la ville
Les gens s'en vont à pied
Ils se remettent à sourire
Il fait bon se saluer.
Les gens marchent et se voient enfin
Ils entrent au petit magasin du coin
L'épicière a un beau sourire!
Les gens marchent et se parlent enfin
Sale temps, disent-ils, avec un clin d'oeil complice
Sale temps
Ça fait du bien!
Grand-père se souvient des Noëls de son enfance
- Voyons, Grand-père, on est en mars!
Les anges rient silencieusement
Et Grand-père rit de même.
Le gros voisin tout d'un coup réalise
Qu'il n'a plus chanté depuis... oh! depuis...
Il n'avait plus le temps
Le gros voisin chante à tue-tête sur son balcon
Et les gens rient, silencieusement.
Il a neigé sur la ville
Il neige toujours sur la ville en mars
Il neige dans les coeurs d'une ville d'enfants
Les anges se sentent inutiles.
Ne pensons pas que demain, tout va recommencer
Folle course, vacarme et fumée
Les anges reviendront sur la ville en juillet.
Il faudra tout recommencer.
Mais
Jusqu'à demain la ville
Dans sa couverture, dans son duvet
Respirera, tranquille
Dormez, dormez en paix.
La paix vient dans nos vies
Une trêve est signée
Rentrons chez nous ma mie
Nous pouvons nous aimer.
JJ Corbaz, mars 1974
Photo Christa Henzer. Merci! |
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