Titillé par le défi de Nanette Scheder, qui m'a occupé quelques tranches de la soirée d'hier, je vous propose un exercice semblable, mais avec des écrivain-e-s romand-e-s! Le réservoir est moindre, donc c'est un peu plus facile, même si quelques-un-e-s sont peut-être peu connu-e-s.
Dans le texte ci-dessous se cachent les noms de 25 écrivain-e-s romand-e-s. Saurez-vous les retrouver ?
Tais-toi !
« Tais-toi, Jacquot, tais-toi », dit Constantin à son perroquet roux, perché sévèrement sur le lustre. Jacquot n’avait rien d’un rat muet, encore moins d’un rat de bibliothèque. Gros, bête, illettré, il éructait sa babille pareil à un prêcheur de carnaval au ton cathodique, éreintant.
Constantin le fit descendre, armé d’un manche à balai. Hurlant de rire, le perroquet s’envola, lourd, bancal d’asymétrie, jusqu’au long couloir d’entrée.
Là, il ne se percha pas sur la rambarde de l’escalier, comme d’habitude, mais resta en l’air. Il y paraissait plus grand, sombre, menaçant.
Constantin repensa à sa mère, quand on la contrariait. Secrète, angoissée, elle lui faisait peur. Il arriva à grand-peine à glisser cette réminiscence sous le tapis. Son père y était pour beaucoup.
La boule rousse aux griffes grises se posa enfin, comme un pacha sa tâche terminée. Du coup, Constantin se réveilla, et, rassuré, il contempla la bête immobile. Empaillée. Il vit qu’elle tenait au bec un rameau d’olivier.
P.S. Mes excuses à Marc Voltenauer, je n’ai pas réussi à glisser son nom !!
Jean-Jacques Corbaz
Un indice... |
Et voici le premier défi, dont je ne connais pas l'auteur:
Un petit exercice de culture littéraire
Dans le texte, se cachent les noms de trente écrivains de langue française. Saurez-vous les retrouver ?
Confiné, il racontait ce qu’il ferait une fois libre, d’ici un mois, dans ces eaux-là. Ce moment semble si dur à surmonter… mais les mots, lierre de la pensée, permettent de s’évader un moment, de laisser fuir des maux passants.
Près de la fontaine dont les flots bercent l’oreille distraite, des oiseaux volent, terre, et racines semblent endormis. Les oiseaux sont là, souverains, beaux, jeunes encore.
Une tribu goguenarde qui boit l’eau et la bénédiction du soleil qui couvre leur air novice.
Le rabot de l’air ne les épuise pas : ils n’en font cas, mus par la douceur du jour.
Mus, c’est le mot, mais sans le mouvement : ils se posent, l’arbre vert ne bouge presque pas.
Du mât naturel, ils regardent au loin, plus ou moins anges, peu ou prou statues.
Braves bêtes, la becquée te les rend grands mais où est le bec aujourd'hui ?
Le héros poursuit son chemin rêvé. Les ronces ardentes frôlent ses pieds.
Il avance, doucement, cherchant une aide, blonde, brune, rousse, au hasard.
Il a beau voir toute cette splendeur, il ne s’y trompe pas.
Il a beau marcher par l’esprit, il ne bouge pas en réalité pas.
C’est la force des poètes : se promener sans mouvement, sans de grands efforts.
Voir la vie en beau malgré tout, malgré les épreuves.
L’esprit est une gare : y passent mille idées qui s’enfuient et nous entraînent.
Toujours l’art a gonflé cette voile humaine, cette force : tenir bon, jusqu'au prochain voyage.
(anonyme)
...et un autre! |
Voir les solutions à la page:
http://textesdejjcorbaz.blogspot.com/2020/04/hu-solutions-aux-trois-jeux-des.html
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