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dimanche 23 décembre 2012

(Vu, FA, Pr) 6 "QuestionDieu" et 6 réponses

1.  Je me pose des questions sur l'Ancien Testament. L'image de Dieu n'y correspond pas du tout à celle d'un Dieu d'amour. Je sais que ces textes ont été écrits il y a longtemps, mais que peuvent-ils nous apporter?
 

Je comprends votre réserve à la lecture de certains textes de l'Ancien Testament; pris à la lettre, ils pourraient conduire à des attitudes de violence religieuse (ils ont d'ailleurs servi à la justification des pires horreurs, notamment le régime de l'apartheid en Afrique du sud!). C'est vrai, l'image de Dieu véhiculée par certains textes peut être en désaccord avec Jésus qui parle d'un Dieu d'Amour et d'Accueil sans condition.

Il est donc toujours important de "hiérarchiser" les textes bibliques. Pour un chrétien, la Révélation du Dieu d'Amour en Christ doit être le point à partir duquel on lit et interprète tous les textes. On ne met pas sur le même pied le Lévitique et l'évangile de Jean, par exemple.

Alors, pourquoi continuer à lire ces textes antiques, et que peuvent-ils nous apporter? D'abord, le NT, la figure du Christ, sa position par rapport à la Loi ou au Temple, sa fonction messianique, tout ça ne peut pas être compris hors de l'histoire de l'AT. Les premiers chrétiens y ont vu comme un accomplissement, un accomplissement qui opère des modifications (par ex. l'image du peuple élu étendue au monde entier, ou le Messie qui n'est plus le vainqueur violent, mais le Souffrant, etc...). Tout ça ne peut se comprendre qu'à la lecture de l'Ancien Testament.

Il est important aussi de replacer les textes dans leur contexte, et de voir les questions en débat: il y a vraiment une évolution de la Révélation: l'AT n'est pas monolithique: on voit par exemple le livre de Job lutter contre une théologie simpliste de la Rétribution qui existe pourtant dans d'autres parties de l'AT.

Enfin, je dirais qu'on peut aussi faire une lecture "psychologique" de l'AT: cette figure de Dieu archaïque qui a été transformée par le Christ est aussi en chacun de nous. Il faut reconnaître ces archaïsmes en nous et les prendre en considération pour "épurer" en quelque sorte notre conception de Dieu, des autres et de nous-mêmes! Par exemple l'appel à l'amour des ennemis dans le Sermon sur la Montagne, quand il est lu à partir de certains textes de l'AT où les ennemis sont exterminés, doit nous faire prendre conscience que les ennemis existent, que nous ne vivons pas dans un monde tout rose; ça nous permet alors un cheminement intérieur qui transforme notre désir de vengeance en bienveillance active. L'AT peut nous y aider.



2.  Mon fils de 7 ans a été très étonné quand je lui ai dit que Jésus attendait certainement de lui qu'il travaille bien à l'école. Pourriez-vous m'aider à étayer mon affirmation, ou me détromper si nécessaire ?
 

Je comprends l'étonnement de votre fils de 7 ans... Il est sûrement un fin théologien en herbe!

Je comprends aussi votre désir de placer le Christ au milieu des préoccupations quotidiennes, c'est très beau! Le problème, selon moi, c'est que vous placez sur Jésus une attente qui est la vôtre, en tant que parents, comme s'il était là pour renforcer votre désir, par ailleurs tout à fait légitime, pour votre enfant... Le risque de cette identification est que vous placez Jésus du côté de l'exigence de réussite... Comment fera votre fils si tout d'un coup il a un passage à vide, devient un peu "flemmard" ou a des mauvais résultats scolaires... Ne risque-t-il pas de croire alors que Dieu lui en veut de ne pas réussir? et donc de culpabiliser encore plus... Ne risque -t-il pas de se faire une conception de Dieu hyperexigeant et de ne jamais alors se sentir à la hauteur...ce qui pourrait lui faire passer à côté du Dieu de grâce qui nous aide, nous relève, nous pardonne....

C'est aussi ce qui peut arriver quand on dit à un enfant: "Fais attention, Dieu voit tout ce que tu fais"... (sous-entendu de mal). Il y a là une pression terrible d'où peuvent naître des images de Dieu néfastes pour l'épanouissement spirituel.

Mieux vaut donc dire à votre enfant que vous souhaitez en tant que parents le meilleur pour lui, et que le travail scolaire en fait partie, mais sans trop y associer Jésus... si ce n'est comme "guide", "aide", "soutien" de l'enfant, qqn à qui il peut toujours s'adresser quand les choses ne vont pas... mais pas comme d'une instance qui renforce l'exigence!



3.  Je dois animer le thème que voici "Comment provoquer l'intervention de Dieu dans sa vie?".  Pouvez-vous m'aider?


Qui a eu l'idée saugrenue de vous donner ce thème ? On ne peut pas provoquer l'intervention de Dieu dans notre vie! Pourquoi? Parce que Dieu ne serait plus Dieu! Pour être Dieu, il Lui faut être maître de toutes choses; donc totalement libre. Si je pouvais provoquer son intervention dans ma vie, il ne serait pas libre d'agir comme bon lui semble: d'intervenir ou de ne pas intervenir.

Vous allez dire que la prière devrait pouvoir provoquer son intervention. Mais il faut aussi concevoir la prière dans le cadre de cette liberté de Dieu totale. Il est libre de répondre comme bon lui semble à ma prière. Celle-ci ne possède aucun pouvoir.

Peut-être demandez-vous, avec cette question, comment ne pas passer à côté de ce que Dieu nous donne, comme on le fait si facilement et comme nombre de nos contemporains le font si aisément. C'est que Dieu intervient, en effet, de mille manières dans nos vies; discrètement. Parfois par les interpellations de ses témoins (bibliques, «historiques» ou actuels). Demandons-lui alors de Le reconnaître à l'oeuvre. Demandons-lui d'éclairer notre lanterne de sorte que nous puissions discerner ce qui, dans ce que nous vivons, est sa parole et ce qui ne l'est pas, puis demandons-lui le courage et l'intelligence de le mettre en pratique.



4.  Quel est le sentiment des protestants sur les autres religions (chrétiennes ou pas) quand au salut ?
 

Je pense que par "salut", vous entendez "salut éternel": Pour les Eglises protestantes, ce "salut" n'appartient qu'à Dieu! Nous croyons en la justification par seule grâce! C'est un don gratuit de Dieu, et aucun être humain ni aucune Institution ne peut se mettre à la place de Dieu pour "juger" du salut d'autrui! Nous ne pouvons que témoigner de cette grâce, reçue en Jésus-Christ, et espérer pour tous et prier pour tous, sans spéculer sur le salut de tel ou tel!

Donc, nous réservons à Dieu le "jugement dernier" sur toute vie! Cela dit, "salut" peut avoir dans la Bible un sens plus "concret": nous sommes sauvés en effet de l'angoisse, de la peur, des superstitions dès maintenant! Dans ce sens, il nous est possible de discerner:
-les "religions"  qui favorisent une libération de tout ce qui nous oppresse,
-de celles qui accentuent la peur et l'angoisse, le sentiment de péché et qui pèsent sur l'être humain. Mais attention, il y a des dérives "opprimantes" dans chaque confession!


 

5.  Comment aimer Dieu quand on vit dans la souffrance?
Aimer Dieu "de tout son cœur, de toute son âme et de tout son esprit", ça paraît compliqué quand on ne vit que dans la souffrance. Comment aimer un créateur qui semble ne vous avoir créé que pour vous voir souffrir? Pourtant, dans la bible, on parle d’un homme qui est resté fidèle à Dieu malgré ses malheurs.


Merci pour votre question et votre témoignage. Vous imaginez bien qu'il ne peut y avoir de réponses générales sur ce thème, car chaque souffrance est unique et incomparable! Avant tout, je ne peux que vous témoigner ma compassion.

Mais je tente quand même des pistes de réflexion: D'abord, l'homme dans la Bible resté fidèle à Dieu malgré ses malheurs: c'est Job, dans l'Ancien Testament...Et si vous lisez ce livre, vous verrez que Job certes reste fidèle à Dieu, mais qu'il exprime sa souffrance, voire sa révolte! Il dit des paroles terribles à Dieu qu'il ne comprend plus...Ses amis essaient de le raisonner en prenant la défense de Dieu, en tentant d'expliquer ses malheurs...Mais Job ne supporte pas ce discours; il continue à protester de son innocence, il trouve ses souffrances injustes... A la fin du livre, Dieu donne raison à Job contre les amis. Il a été fidèle à travers sa protestation et sa révolte! Donc, méfions-nous des théories toutes faites sur Dieu (pour ne pas ressembler aux amis). N'hésitez pas à exprimer face à Dieu tout ce qui vous fait mal. L'essentiel n'est pas de vouloir expliquer la souffrance, ni de parler de Dieu, mais de parler à Dieu au coeur même de la souffrance.

Une autre piste dans le NT: Nous arrivons dans le temps de la Passion qui rappelle les souffrances de Jésus. Cela signifie pour moi que Dieu en Jésus entre profondément dans la souffrance du monde, qu'il la partage avec nous pour que nous ne la vivions pas tout seuls. Mieux, il nous offre à l'horizon Pâques, qui est la délivrance de toute souffrance. Pour moi, ça signifie qu'il ne faut pas envisager Dieu comme origine de la souffrance et des maux qui m'arrivent (vous avez raison, comment aimer un tel Dieu?), mais qu'il faut le découvrir comme celui qui est avec moi dans la souffrance, qui m'aide à la traverser et qui m'en libère... Alors, oui, un tel Dieu, je peux l'aimer.... Mais quand on est au creux de la souffrance, il est bien difficile de garder cet horizon d'espérance!



 

6.  L'enfer existe-t-il?
 
Les seuls enfers qui existent (oui, il faut malheureusement les mettre au pluriel!) ce sont ceux que que les humains eux-mêmes créent sur cette terre, dans des crimes collectifs contre l'humanité dont notre histoire est pleine (par ex. l'inquisition et la Shoah), dans des actes qui bafouent l'amour du prochain. Toute autre image d'un prétendu «enfer» dans l'au delà de cette terre n'est que superstition.

Par contre, il y a aussi sur terre des petits coins de paradis, et des anges qui nous aident à y croire.    Comme dans ce récit vécu, que j'aime beaucoup, et qui sera notre conclusion:
(Voir texte "Renseignements, SVP" du 20 décembre 2012) 


(D'après le site "www.questiondieu.com")

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