La nuit tombe
Lentement
Pour ne pas brusquer la nature.
Silencieuse, respectueuse,
Soucieuse de ne pas déranger
C’est la première nuit de l’été.
La nuit tombe
Et le ruisseau chuchote toujours
Son refrain d’amour,
Attentif à mon coeur,
Respirant le repos.
La nuit tombe
Le vent reprend son souffle
Les nuages s’étirent
Comme un moelleux duvet.
Le ciel nous prépare un sommeil paisible
C’est la première nuit de l’été.
Arbres, fleurs, herbes,
Tremblants de ce fragile bonheur,
Terre, mer, pierres,
Savourant la fraîcheur,
Jardins, chemins,
S’ouvrant comme un coeur
Murmurent à mes yeux:
C’est la première nuit de l’été.
*
La nuit tombe
Doucement
Pour calmer l’humanité,
Attentive, offerte,
Telle un amour qui va nous envelopper,
C’est la première nuit de l’été.
La nuit tombe
Et le promeneur attardé se reprend à rêver
Et le vieux général se remet à aimer.
Les villas qui s’endorment
Vont bercer les espoirs les plus fous.
La nuit tombe, et mon coeur s’ouvre
Lentement, frissonnant, comme une fleur,
Sur mes épaules le temps conspire
Et soudain je sais que je t’attends.
Mon coeur s’ouvre
Doucement
Sous les pommiers en fleurs,
Ma vie reprend
Et je t’attends
C’est la première nuit de l’été.
*
La nuit tombe
Et la nature m’enlève,
Je ne suis plus moi-même
Mais un pistil tremblant,
Une goutte chantante au ruisseau,
Une ombre de la nuit.
Et je tombe avec elle
Et je t’espère,
Attentif à ton coeur,
Respirant le repos.
Mon coeur s’ouvre
Attiré par le ciel, il s’élance en avant
Tout est calmé, ma vie est pure
Et je t’aime, et je t’attends.
La nuit tombe
Le temps soupire une chanson d’amour.
Reprends ton souffle:
C’est la première nuit de l’été.
Jean-Jacques Corbaz, 12 août 1975
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