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samedi 30 mars 2024

(Pr) Pâques: Dieu n’a pas effacé

Prédication du 30 mars 2024 

 Lectures bibliques: Marc 15, 42 - 16, 8; 2 Corinthiens 4, 14-15

L’histoire se passe au temps des galères. On y envoyait ramer les grands repris de justice et les criminels irrécupérables. Un jour, le roi de Naples Louis VI décide d’aller les visiter. Et on annonce qu’il va rendre la liberté à l’un des forçats. Un seul!

Quand le roi arrive, il se met à parler avec les galériens. Bien entendu, chacun d’eux  cherche à être l’heureux élu qui sera libéré. Chacun se prétend innocent, et dit qu’il a été condamné par erreur.

Pourtant, Louis VI finit par tomber sur un forçat qui tient un autre discours. «Effectivement,  dit-il, j’ai volé et tué, j’ai été condamné, je le mérite». «Misérable, répond le roi, toi qui as volé et tué, mais que fais-tu ici au milieu de tous ces innocents? Tu vas les contaminer! Dépêche-toi de sortir!» Et c’est cet homme qui a été libéré.  

                         

J’aime beaucoup cette petite histoire. En particulier parce que, si on remplace le roi Louis VI par Dieu, nous ne sommes pas loin de ce dit l’évangile à propos du pardon donné en Christ et de la fête de Pâques. Nous n’avons pas à faire semblant d’être innocents. Dieu nous sauve malgré nos fautes. Ou plutôt à cause d’elles!

Et puis notre anecdote nous aide à comprendre aussi que la résurrection de Jésus n’est pas un grand coup de gomme donné sur ses souffrances et sur sa mort sur la croix. Elle ne signifie pas que Dieu a effacé Vendredi saint.

Car oui, Jésus a été condamné injustement. Oui, il été torturé, il a souffert, il a été exécuté d’une manière épouvantable. Oui, il est mort. Tout cela a eu lieu et ne doit pas être oublié.

La résurrection n’est pas une façon de faire comme si rien de tout ça ne s’était passé. La résurrection, c’est bien plutôt l’approbation de Dieu. Il approuve la cohérence de Jésus. Il reconnaît son fils dans cet homme abaissé, torturé sur la croix. Il reconnaît un être divin dans cet homme resté non violent et aimant tout au long de son supplice. Resté pardonnant.

Pâques ne signifie donc pas «Tout cela n’était qu’un mauvais rêve, le rejet qu’a subi Jésus, sa mort, la croix, ce n’était pas si grave que ça». Non! Jésus est totalement mort de notre mort humaine. La résurrection n’abolit pas ce qui s’est passé. 

Au contraire, la résurrection c’est l’approbation de tout cela. Au matin de Pâques, Dieu dit ainsi: «Oui, la croix, c’est un échec apparent. Mais ce n’est pas un échec véritable.» Ou plutôt: «C’est un échec, mais qui pourtant peut conduire à l’authentique réussite!». La croix, c’est bien le chemin, la manière voulue par Dieu de vivre son pouvoir.

Ce Jésus qui a été crucifié, Dieu l’a ramené à la vie. Le ressuscité n’est donc pas un être céleste, c’est un homme qui a vécu concrètement, y compris la mort et la torture. Et il ne s’est pas relevé de la tombe tout seul, non, c’est le Créateur qui lui a donné cette vie nouvelle. Signe qu’il nous la donnera à nous aussi, le jour venu.  

 

On me demande parfois comment cette résurrection a été possible. Ou qu’est-ce qui s’est passé, concrètement.

Les évangiles ne disent rien à ce sujet. Quand les femmes arrivent au tombeau, il est déjà vide. Jésus n’est plus là. Il nous échappe! Ce que mettra encore en évidence le récit de l’Ascension, 40 jours plus tard.

Disons-le: les récits des évangiles à propos de Pâques ne se veulent pas historiques ou journalistiques. D’ailleurs, à l’époque de leur rédaction, on n’avait pas la même conception de la vérité historique que nous aujourd’hui. Les récits des évangiles à propos de Pâques sont bien plutôt une proclamation, une confession de foi et d’espérance.

L’important n’est pas de savoir ce qui s’est passé concrètement. Mais plutôt ce que cela éveille en nous. Comment cela nous ressuscite, nous aussi, derrière le Christ! L’important, c’est la confiance dans la puissance de Dieu que nous pouvons recevoir à travers l’évènement de Pâques, la puissance de Dieu qui est infiniment plus fort que tout ce que nous pouvons imaginer ou comprendre. 

Dieu est tellement créateur de vie que même la mort de Jésus devient en lui source de vie! Dieu est tellement créateur de vie que même l’échec peut ouvrir sur la victoire! Dieu est tellement créateur de vie que même la fin de tout (ce qu’on croyait être la fin de tout) peut ouvrir sur l’impossible!

Cet homme, Jésus de Nazareth, qui a été crucifié, Dieu l’a approuvé en lui donnant la vie éternelle. Et grâce à lui, à nous aussi! À nous aussi.
Amen

Jean-Jacques Corbaz



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