Au fond du bistrot noir.
Je sais, toi aussi, t’es gris
Mais c’est pas d’not’faute, hein, mon vieux?
Ami, j’te paie un verre
J’te connais pas non plus
Mais aujourd’hui, mon pote,
J’fête un truc fabuleux.
J’te paie un autre verre
Et tu m’écouteras, hein, tu m’écouteras?!
Y a 2000 ans, un type qu’on disait fils de Dieu
A fait du vin avec de l’eau. Ça m’a renversé.
Un type qu’était pas né comme nous,
Tout pauvre, à ce qu’on dit,
Et pas fier pour deux ronds, pas mêm’ pour deux ronds d’bière,
Il a guéri des malades, fait des trucs dingues et
Changé d’l’eau en vin.
L’était pas mort comme nous non plus
- Enfin, j’dis nous, on en sait rien, on s’comprend!
Il s’est laissé clouer vivant à une croix
Et on l’a pendu là jusqu’à c’qu’il clamse.
On dit que c’était pour le salut du monde.
C’est quoi, le salut, tu sais, toi?
Peut-être, ouais, peut-être bien
Changer de l’eau en vin.
Jean-Jacques Corbaz, Yaoundé, le 13 décembre 1974
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