Ils sont plus de cent près du débarcadère
Ou de l’embarcadère?
Quelques notes égrenées, là-haut, estompées par la rumeur
Deux-trois gouttes de pluie, mélangées aux embruns
Et ce mouchoir qui vole
Et ces mains qui s’agitent…
Dis, mais qu’ont-ils donc tous à parler de grand jour?
Ils sont plus de cent vingt, et le vieux ponton craque
Et eux ne sont que deux, devant, les joues un peu plus roses
Ces gouttes sous leurs yeux, est-ce pluie ou embrun?
Dis, mais qu’ont-ils donc tous à parler de départ?
Tout devant, trois ou quatre plus graves
Cheveux gris, regards paisibles, juste un peu fatigués
Dont les bras se tendraient s’ils se laissaient aller.
Dis, mais qu’ont-ils donc tous à tant parler d’amour?
Un jour, moi aussi j’étendrai mes voiles
Je m’en irai sans bruit courtiser les étoiles
Et le me pencherai
Pour mieux caresser l’eau.
Maintenant je suis seul
Ils sont deux sur le bois, et cent vingt sur la rive
Dis, mais qu’ont-ils donc tous à parler de bateau?
Jean-Jacques Corbaz, août 1978
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