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mercredi 3 avril 2024

(Vu, FA, SB) L’amorale morale

«Dans une religion où la chair est maudite» (Simone de Beauvoir).

Tu es dure, Castor, mais tu n’as pas tout à fait tort. Surtout quand on sait que face à toi sévissait encore fort un catholicisme rigoriste. Tout en reconnaissant que les Réformés n’ont pas toujours été mieux inspirés!

Comment en est-on arrivé là? Aujourd’hui, j’ai envie de dessiner deux regards sur le même écueil.

D’abord, la forme et le fond. Quand des missionnaires évangélisent (ou pis: veulent imposer une foi), il est nettement plus facile d’annoncer et surtout de contrôler la forme que le fond. Avant de former des chrétiens libérés en Christ et vivant son pardon, on promeut, voire parfois impose une morale sociale, et plus encore familiale et sexuelle. De plus, se voyant porteurs d’un message qu’ils considèrent comme supérieur, les missionnaires ont fâcheusement tendance à considérer leurs normes éthiques, voire leurs coutumes, comme supérieures aussi à celles des évangélisés. C’est parfois le cas, bien sûr (sacrifices humains, violences familiales…) mais pas toujours (individualisme, matérialisme, non-respect de la nature…)!

Dieu, que le 20è siècle a mis long à advenir! Il a fallu de fortes secousses de la société pour que les Eglises lâchent un peu de lest et laissent davantage de responsabilités à leurs ouailles. Mais nous sommes encore loin de considérer les croyants comme des adultes quant à leur éthique.

Deuxième regard, «tu dois faire comme moi». Certains grands hommes (mais étaient-ils vraiment grands?), certains mystiques profonds ont cru que s’ils pouvaient s’abstenir volontairement de certaines choses par la foi, par leur énergie intérieure, tout le monde pouvait (ou devait) en faire autant. On a fini ainsi par légiférer sur ces abstentions volontaires, ce qui est un comble!

Par exemple, les missionnaires arrivant en Afrique se sont presque toujours empressés d’interdire de fumer et de consommer de l’alcool, cela avant même d’annoncer la bonne nouvelle de la libération et l’amour. Et pourtant, eux-mêmes parfois étaient incapables de s’en abstenir, ce qui est le sommet de la contradiction!

Quelle morale, quelles attitudes enseigne donc l’Evangile sur ces sujets? Une lecture non fondamentaliste des textes bibliques montre que la réponse est complexe, beaucoup plus complexe que ce qu’on a longtemps cru ou laissé croire. 

Pourtant, envers et contre tout, ou mieux: par-dessus tout, une grande chose demeure pour le message chrétien: le commandement nouveau est celui de l’amour, et c’est ce «commandement» (nouveau dans sa forme, pas dans son intention) qui fonde toute notre éthique chrétienne. Ce commandement d’amour prévaut toujours à toutes les injonctions formelles, à toutes les lois. Il se base sur la vie, la mort et la résurrection de Jésus.

C’est cela, et cela seul qui nous permet de devenir femmes ou hommes de communion en vue de bâtir le demain des hommes, dans sa complexité, dans sa multiplicité et dans son dynamisme incessant. Savoir être attentifs au monde qui est et à celui qui vient.


Jean-Jacques Corbaz, le 17 avril 1974       


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