Quand elle est à un point quelconque de son cheminement, la fourmi n’est pas au but. Si elle va à l’exact opposé, elle n’y est pas davantage, pas moins non plus. Si elle voit que son objectif se trouve à distance égale entre les deux et qu’elle se déplace à mi-chemin, elle n’en est pas plus avancée: elle s’est rapprochée dans un sens, mais éloignée dans un autre.
De même, si je décide de me rendre au centre de la terre, dont on m’a dit qu’il se trouve à mi-chemin entre la Suisse et la Nouvelle-Zélande. Si je me déplace en direction de ce pays en suivant la surface du globe, je suis comme la fourmi dans son entonnoir, je décris un arc-de-cercle.
Vous le savez: la seule chose à faire est de creuser!
*
Cette petite parabole (si j’ose dire, les géomètres me pardonneront cette légère collision sémantique!) peut s’appliquer à la recherche bien sûr de l’unité des chrétiens, à la Vérité de l’Evangile.
Ainsi, nous devons creuser. On peut dire que, chez nous, catholiques et réformés ne sont pas plus proches les uns que les autres de Dieu et de sa Vérité pleine. (Oui, je sais, évidemment, ma confession est nettement meilleure que la tienne, mais tais-toi un moment, orgueil nombriliste!!).
Les uns sont en Suisse, et les autres en Nouvelle-Zélande, alors que le but est au centre du globe. On peut mettre encore les évangéliques en Alaska et tant d’autres où vous en aurez la fantaisie. Il ne servira à rien de naviguer ni de voler. Il faut creuser. Chacun de son côté, mais ensemble.
Prions, donc agissons pour l’unité. Mais prions surtout pour cette catholicité évangélique qui n’est pas tant la réunion à mi-chemin du tunnel (tout le monde vous dira que c’est impossible), mais le fait de creuser ensemble dans la même direction. Voilà l’important.
Jean-Jacques Corbaz, le 29 mars 1973
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire