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jeudi 30 juillet 2015

(Ci, Ré) par les sourds



«Ceux qui dansent sont pris pour des fous par ceux qui n'entendent pas la musique»
 
Nietzsche

dimanche 26 juillet 2015

(Ci) N'allez pas à l'église...

DON'T GO TO CHURCH,  
     BE THE CHURCH

David Allisson

(Pr) « Couverture ou taux-plancher qui craque » - prédication du 26 juillet



Lectures bibliques:  Matthieu 7, 24-27; Ephésiens 4, 1-6; Galates 3, 26-29

Depuis quelque temps, on voit fleurir dans nos journaux des publicités qui montrent un billet de banque imprimé. Supposez qu’un petit malin découpe un de ces billets et qu’il essaie d’acheter quelque chose avec, on lui dira que ça ne vaut rien. Pourtant, les vrais billets ne sont, eux aussi, que des bouts de papier. Mais il y a une différence fondamentale.

Cette différence, on l’appelait autrefois la “couverture or”. Les vrais billets, ceux émis par la Banque Nationale, correspondaient à une certaine quantité d’or que possédait cette Banque. Leur valeur venait de cet or qui les “couvrait”, qui garantissait leur pouvoir d’achat. Sans cette couverture or, le billet ne valait rien.

Aujourd’hui, les mécanismes sont un peu plus complexes. La Banque Nationale a vendu une partie de son or. Et puis, les monnaies dépendent les unes des autres, et aussi de l’offre et de la demande; le fameux “taux plancher” avec l’euro nous l’a bien rappelé. Mais toujours, ce qui détermine leur valeur ne vient pas d’elles, il vient de ce qui les couvre, de ce qui les garantit.

Si je vous parle de cela ce matin, ce n’est pas pour discourir sur les réalités moroses de l’économie. Mais c’est pour souligner le parallèle avec les promesses devant Dieu, et donc avec l’accueil des deux enfants que nous allons baptiser tout à l’heure.
 


Car nos sacrements d’Eglise ne sont pas non plus quelque chose qui flotte, sans lien, sans garantie. Les engagements pour Mélia et pour Aïden, et pour chacun(e), ils ont de la valeur, et de la solidité, parce qu’ils bénéficient aussi d’une couverture or: c’est Dieu lui-même qui met tout son poids, toute sa force dans ces promesses. En Jésus, Dieu s’engage lui-même tout entier pour nous ouvrir les portes du bonheur éternel; pour nous sauver.

Avec lui, pas de taux-plancher qui craque! Et pas de mauvaise surprise, de monnaie trop légère ou trop lourde. Quand il nous rachète, ce n’est pas avec des chèques en bois!

On raconte que, juste après avoir créé l’argent, Dieu a entendu frapper à sa porte. C’était Jésus. “Qu’est-ce que tu veux, mon fils?” a demandé le Créateur. “Eh bien, a répondu le Christ, j’aimerais de l’argent.” “Ah, ces jeunes, tous les mêmes, toujours à quémander des pépettes! Mais qu’est-ce que tu veux en faire?”, a soupiré Dieu. “Eh ben, a fait Jésus, tu sais, j’aimerais racheter le monde”!

Depuis ce jour-là, oui, le Père et le Fils mettent le paquet pour nous faire savoir qu’ils nous aiment. Entièrement. Passionnément. Sans aucune condition. C’est cet amour fou qui assure les nôtres. Qui couvre nos cérémonies, nos serments, nos alliances.

Avec lui, pas de fluctuation monétaire. Car, même si tout se modifie, voire si tout bascule, lui ne changera jamais. “Il y a un seul Dieu, un seul baptême, une seule promesse”, dit la Bible aux Ephésiens.

Dès lors, peu importe pour leur salut que Mélia et Aïden soient baptisés dans une église ou au bord du lac. Voire qu’ils le soient dans le cadre d’une communauté protestante ou catholique. Ce n’est pas l’acte lui-même qui nous sauve. Ni la pureté de l’eau, ni la qualité de la promesse; ni la piété du pasteur, ni l’affection des parrains et marraines! C’est l’amour de Dieu, le Père de tous, qui agit à travers tous et qui nous regarde tous avec la même tendresse. Et qui nous le prouve en allant jusqu’au bout de sa solidarité avec nous, au prix de sa vie! “Le Christ lui-même l’a formé en mourant sur la croix, ce peuple... qu’il soit puissant, qu’il soit petit, couvert de gloire ou de mépris, Jésus l’ayant racheté, il est certain de subsister jusqu’en l’éternité”, comme nous venons de le chanter (Ps et Ct 347).


Voilà le rôle que Dieu veut jouer pour nous, dans nos vies, dans nos familles: nous donner toujours plus de raisons de nous aimer les uns les autres, nous stimuler à travailler pour la justice, pour la dignité des hommes, des femmes et des enfants; pour la paix.

Dieu, c’est un inlassable pourvoyeur d’espérance, un infatigable compagnon qui nous appelle à lutter contre le mal, contre la souffrance, la solitude. Une source qui veut arroser les déserts de nos vies pour que nous y fassions éclore les fleurs de l’amitié, du sourire, grâce à son modèle. Une source d’amour et de respect pour tous qui se voudrait tant contagieuse.

Mais voilà, la réciproque est vraie aussi: sans nous, Dieu non plus n’est rien. De même que l’or qui reposait dans les coffres de la Banque Nationale n’avait aucun pouvoir si tu ne faisais pas circuler les billets; de même, Dieu ne peut rien faire si les croyants ne mettent pas en pratique sa passion. Son amour solidaire.

Tant qu’il n’est qu’un amour solitaire, Dieu est cul-de-jatte et deux fois manchot. Comme un entraîneur de foot: si son équipe sur le terrain n’écoute pas ses indications, le meilleur coach est impuissant!


Voilà pourquoi la personne qui bâtit sur le roc, ce n’est pas celle qui croit en Dieu seulement, non. C’est celle qui met les indications du Christ en pratique! Celle qui fait circuler sa monnaie de rachat! Cette personne-là construira solidement, parce que sa vie entière sera enracinée en Christ, jusque dans les détails du quotidien. Surtout dans les détails du quotidien!

Alors, chers amis, chers paroissiens, que ce culte nous aide à tremper nos racines dans l’engrais et dans les vitamines du Christ. À écouter les instructions de l’entraîneur, et... à nous laisser entraîner, oui, sur les chemins de l’amour solidaire parce que solide, qui veut nous épanouir dans les jardins de la passion!

C’est comme une fois, y avait un riche promoteur qui racontait sa vie, et ses succès, à un pasteur lors d’un banquet. Il se vantait:
- Je peux vous dire une chose, c’est que je me suis fait entièrement moi-même.

- Ah, fit mon collègue en souriant; fort bien: voilà qui décharge le Créateur d’une lourde responsabilité!

Amen                                          

Jean-Jacques Corbaz