Pour vous y retrouver

Bonjour! Bienvenue sur ces pages, que j'ai plaisir à ouvrir pour vous!
Vous trouverez sur ce blog différentes sortes de contributions:
- annonce (An),
- billet (Bi),
- citation (Ci),
- confession de foi (CF),
- conte (Co),
- formation d'adultes (FA),
- humour (Hu),
- image (Im),
- liturgie (Li),
- poésie (Po),
- prédication (Pr),
- réflexion (Ré),
- sciences bibliques (SB),
- vulgarisation (Vu).
Bonne balade entre les mots!

Ces œuvres sont mises à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Partage dans les Mêmes Conditions 3.0 non transposé.

Ce blog fait partie d'un réseau de sites réformés "réseau-protestant.ch" qui vise à coordonner et rendre visibles et lisibles les publications web de la galaxie du protestantisme de Suisse romande. Voir sur ce blog la page https://textesdejjcorbaz.blogspot.com/p/blog-page.html>.

lundi 29 juillet 2013

(Vu) confusion entre évangéliques et évangélistes

    Nicolas Pictet: La confusion entre évangéliques et évangélistes est plus que courante, et très énervante! car en effet elle assoit des visions simplistes truffées d'erreurs dans une appréhension majoritairement catholique.


    Michel Chambon: un petit rappel de la distinction pour les nuls ? car là je sèche un peu... évangéliste ? évangélique ? le catholique que je suis y perd un peu son latin.


    Jean-Jacques Corbaz: En quelques mots: un évangéliste est qqn qui transmet l'évangile. Il y a 4 évangiles dans la Bible (selon Matthieu, Marc, Luc, Jean); chacun a été attribué à un homme, dont il porte le nom. Ces 4 hommes sont appelés évangélistes. Après eux, on nomme évangélistes les personnes chargées par leur communauté chrétienne d'annoncer l'évangile du Christ dans la société et le monde.

Un évangélique est un chrétien qui accorde beaucoup d'importance à la Bible, avec un grand respect de la lettre de ces écrits (ce qui l'amène souvent à négliger le contexte historique et l'aspect symbolique desdits écrits). Les évangéliques sont souvent plus enthousiastes et plus portés sur l'évangélisation (= annonce de l'évangile au sens large) que les autres chrétiens, ce qui explique la confusion!

---> on trouve la même réflexion, un peu plus élaborée, sous la plume de Denis Müller, professeur honoraire de théologie, dans une lettre de lecteur au Temps, que voici:

Objet : lettre ouverte à Antoine Duplan qui n'est pas évangéliste car cela en ferait 5 (Matthieu, Marc, Luc, Jean, Antoine)

Cher Antoine Duplan,
J'apprécie beaucoup vos commentaires cinématographiques et, même si je n'ai encore vu que le lancement de Virgin Tales, je tends à penser que votre notice, dans Sortir de cette semaine, est tout-à-fait adéquate.
Cela dit, comme les 99% de vos collègues journalistes ou presque, vous parlez (à deux reprises) des évangélistes. Or, en français, les évangélistes sont les auteurs des Evangiles, que ce soit ceux de la Bible dite canonique (Matthieu, Marc, Luc, Jean) ou des écrits apocryphes (Thomas, etc.). Vous voulez dire les « évangéliques », au sens du terme anglo-américain « the evangelicals » (et non pas the evangelists...). Certes, le mot français évangélique a deux sens distincts; quand on parle de l'Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) ou de l'Eglise réformée évangélique de Neuchâtel (EREN), évangélique ne veut pas dire evangelical, mais « réformé selon l'Evangile) et j'apprends à mes étudiants en théologie que l'allemand evangelisch (par exemple: die evangelische Theologie) doit se traduire par protestant et non pas par evangélique (qui se dit evangelikal auf deutsch).... Bigre, que tout cela est subtil, j'en conviens. Mais de grâce, la prochaine fois, quand vous voulez parler des évangéliques américains, avec leur tendance souvent fondamentalistes, n'écrivez plus « les évangélistes ». Cela vous faudra la reconnaissance supplémentaire de beaucoup de personnes de tout bord.
Merci de votre attention
Cordialement
Denis Müller
théologien protestant, pasteur de l'EREN et de l'EERV, antifondamentaliste et anti-créationniste, cinéphile fervent


vendredi 5 juillet 2013

(Po) À vous, messieurs que nomme Vian


Quand sera finie cette guerre,
J’irai pleurer sur vos misères.
Je liquéfierai ma colère
Pour désaltérer vos coeurs secs:
L’opacité, faut faire avec.

Je marmonnerai sur vos tombes,
Sur vos coffres, vos boîtes rhombes,
Où l’obscurité vous incombe,
Coques frileusement groupées
Où vous croyez dormir en paix.

Je cognerai sur vos silences,
Sur vos oublis, votre insouciance,
Vos privilèges, vos défenses,
Jusqu’à ce que mes poings tremblants
Retombent, marbrés de mon sang.

Je m’inclinerai sur la terre,
Sur vos lingots, vos coeurs de pierre,
Pour une dernière prière:
Sans espoirs de vous voir changer;
Mais pour moi, dis, quel bien ça fait!


Jean-Jacques Corbaz, 1987


(Po) Home

J’habite: 13, place de la Liberté.
Mes racines y sont profondes
Et tous les grincheux du monde
Ne sauraient m’en déloger.

Bien sûr, c’est dans le quartier nègre, périphérie,
Ceux qui se croient riches ont peur de s’y montrer.
Mais moi, j’y vis la nuit, sans soucis,
Mon seul trésor, c’est l’amitié.

Ton argent, gros Fernand, n’est que cendres et fumée.
Ferme bien ta maison grise,
Tu la possèdes à ta guise
Quand ton poing serre sa clé.

J’habite: 13, rue Jean-Jacques Corbaz.
Mon village, c’est la terre,
Mon Eglise, la misère.
Je me sens partout chez moi.


Jean-Jacques Corbaz, 1987

lundi 1 juillet 2013

(Po) D'Afrique en Amérique




D'Afrique en Amérique

Sans mille hommes noirs,
Sans mille femmes noires,
Point de milliers d’enfants noirs,
                      dansant,
                      rythme tapant
                      dans le sang.
Sans mille hommes nus,
Sans mille femmes, nues,
Point de milliers d’enfants venus,
                      ténus,
                      ouvrir nos vies à l’inconnu.
Sans mille hommes-sang,
Sans mille femmes-sang,
Point de milliers d’enfants, noirs ou blancs,
                       pas trop peureux,
                       - pas trop heureux pourtant,
                       jouant
                       (“échec au roi”)
                       bâtissant cent mille ans d’avenir,
                       petits, plus petits qu’un pâle sourire...

JJCorbaz,1997

(Po) Chanson pour ma fin

 Chanson pour ma fin

Quand la mort me recouvrira d’ombre,
Si j’ai peur, sois là, tiens-moi la main,
Chante-moi cet air de mon enfance,
Avec lui, je suis bien.
Avec toi, je suis bien.


Ta chanson dissipera mes craintes,
Toi aussi, tu oublieras tes peurs,
En fredonnant, tu diras ta tendresse
Mieux qu’avec des discours.
Les mots seraient trop lourds.


Si mon corps, usé par les années,
Ne peut plus entendre ce qu’on dit,
Ta chanson, plus loin que mes oreilles,
Touchera cet enfant
Que je reste tremblant.


Je serai sans forces, sans mémoire,
Mes idées ne s’associeront plus.
Ce refrain pourra seul me traduire
Ton amour et ta paix.
Moi, je frissonnerai,
Moi, je frissonnerai.


Quand la mort me recouvrira d’ombre,
Si j’ai peur, sois là, tiens-moi la main,
Chante-moi cet air de mon enfance,
Avec lui, je suis bien.
Avec toi, je suis bien.

                                JJCorbaz,1989