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mercredi 24 mars 2021

(Po) Il y aura toujours

 
Il y aura toujours un couple frémissant
Pour qui ce matin-là sera l'aube première
Il y aura toujours l'eau le vent la lumière
Rien ne passe après tout si ce n'est le passant
 
Louis Aragon


lundi 22 mars 2021

(Bi, Re) À Vendredi saint, quelque chose d'essentiel a changé

Le Dieu dominateur est mort à Golgotha

En observant l’univers, nos ancêtres ont de tout temps discerné que des forces suprêmes, ou transcendantes, interagissent avec nous. 

Montage photographique de Gilbert Garcin

Mais voilà : nous humains sommes incapables d’imaginer une puissance qui ne soit pas dominatrice et autoritaire. Les divinités ont donc été décrites comme des despotes, des chefs absolus qui ne voulaient que se faire obéir au doigt et à l’œil.

Il a fallu que Jésus, que nous reconnaissons comme fils de Dieu, vienne sur terre pour nous enseigner une autre manière de voir : si le Créateur nous donne un temps de vie terrestre, c’est pour nous permettre de choisir en toute liberté (et c’est essentiel !) ; de choisir en toute liberté la réponse que nous donnons à son appel, à sa proposition de partager son bonheur, son amour.

 

Or, si Dieu ne cachait pas sa splendeur à nos yeux, s’il se montrait en pleine vérité, nous perdrions cette faculté de libre décision.

 

Jésus a vécu lui-même ce pouvoir à l’envers du monde, en remportant la victoire absolue sur la mort justement lorsqu’il est mort dans des souffrances insoutenables.

 

Ce règne à l’opposé des valeurs terrestres le couronne sur la croix. Mais il le couronne d’épines ! Le Dieu dominateur est mort à Golgotha. Et un Dieu de respect absolu pour nous y est né.

 

Ainsi ramenés aux valeurs d’En Haut, nous sommes invités à ouvrir la porte à Celui qui se tient sur le seuil et qui frappe. Il ne nous frappe pas ! Mais il attend que nous acceptions de le laisser entrer. Sans notre acquiescement, il ne peut rien.

 

Jean-Jacques Corbaz

 

 

mardi 16 mars 2021

(Pr) Atteint dans ma santé: pour... quoi?!?

 Prédication du 15 mars 2021  “Dans un poumon d’acier”

Paroles bibliques: Luc 13, 10-17; Luc 18, 35-43; 1 Corinthiens 2, 1-15



C’était il y a bien longtemps. J’étais un jeune pasteur stagiaire, inexpérimenté et timide. Aussi malhabile que l’apôtre Paul à Corinthe; mais chez moi, ça n’était pas voulu!
 

Un jour, on me demande d’aller rendre visite à un homme couché dans son lit sans pouvoir se lever, emprisonné par un poumon d’acier - sans lequel, bien sûr, il ne pouvait pas respirer.

J’y vais, très inquiet. Quelle attitude avoir? Que lui dire? Que ne pas lui dire? Je me sentais rempli d’un mélange de crainte et de pitié.

Or, c’est lui qui me réconforte! Il m’accueille avec un grand sourire: «Il ne faut pas vous frapper, me dit-il, vous savez, on s’habitue! Moi, j’ai bien dû m’y faire, à force. J’ai appris  à vivre avec (c’est le cas de le dire, vivre avec!»

Il me raconte alors comment se passent ses journées, entre ces quatre murs dont il ne sort jamais. Les visites, si importantes! Et puis surtout, il me parle de sa foi. Profonde, vivante. Lucide et modeste.

«Vous savez, c’est la communion avec le Christ qui me sauve. Sinon, je n’aurais pas de raison de vivre. Je suis relié avec Jésus 24 heures sur 24. Sans lui, je ne tiendrais pas.»

Et il ajoute:

«C’est Dieu qui me maintient dans l’espérance. Parce qu’il a besoin de moi! Oui, c’est surprenant, mais c’est vrai: Dieu a besoin de moi. Pourquoi? Parce que je remonte le moral des gens! Je les écoute, ils ont tant de peine à trouver des oreilles disponibles. Moi, j’ai tout mon temps!»

Je parlais de sa foi lucide. En effet, il continue:

«Au début, j’ai prié en demandant à Dieu qu’il me guérisse. Mais j’ai fini par comprendre que c’était une demande égoïste, et que Dieu avait besoin de moi ici! Grâce à ma maladie, je découvre tant de choses, tant de domaines où je peux apporter mon aide, depuis ce lit!»

Et il conclut:

«Vous savez, je n’ai pas de mérite; moi, je peux penser à Dieu 24 heures sur 24, je peux le prier en tout temps. Ce n’est pas comme vous les pasteurs qui devez toujours courir à gauche et à droite!»


 

Voilà une rencontre qui m’a marqué, vous l’imaginez! Qui m’a marqué, et qui m’a aidé à comprendre que, comme les autres, la personne atteinte dans sa santé a une vocation. Comme les autres, la personne atteinte dans sa santé peut faire de sa vie un chant d’amour pour Dieu et pour autrui… ou pas!

Dans l’évangile, Jésus donne un rôle aux malades. Une valeur. Il a besoin d’eux pour parler de Dieu, de liberté, d’amour, de confiance!

Et c’est cette femme qu’il vient délier comme on délie un prisonnier pour lui rendre la liberté, ou comme on détache un animal domestique pour le faire boire et manger. Cette femme devient un signe de la libération que Dieu nous offre, en Jésus: il nous rend libres de ne plus être enfermés par les carcans humains, comme ceux de la loi d’Israël (alors que c’était une loi religieuse, pourtant!). Il nous rend libres de ne plus plier sous des tâches inhumaines; écrasantes; dégradantes. Il nous rend libres de ne plus être paralysés par la peur; par la culpabilité; le fatalisme.

Aïe, dans ces domaines, nous avons tous (et moi le premier!) nous avons tous encore beaucoup à grandir, pour bénéficier de l’enseignement de Jésus, et pour que notre vie s’en trouve allégée; vous ne trouvez pas?
  

Et c’est cet homme, aveugle, qui est guéri parce qu’il a osé le demander, alors que son entourage voulait le faire taire. Il devient signe de confiance, dans une relation avec Jésus qui reconnaît ses manques, et qui cherche à les dépasser! Signe de foi.

Ouhlà, ici encore, nous pourrions en prendre de la graine! Ne pas chercher à surpasser les autres, mais plutôt viser à leur être utiles, comme mon malade au poumon d’acier. Ne rien savoir d’autre que Jésus, et Jésus crucifié!

Alléger sa vie, comme la pâte grâce au levain: du coup, nous devenons plus digestes pour nos proches - et nos prochains!

Le temps du Carême, que nous vivons ces jours, nous est proposé justement pour cultiver en nous ces valeurs. Pour pétrir nos journées avec le ferment de l’Esprit! Dieu nous y invite. Mieux, il y travaille avec nous.

Bon pétrissage!
Amen


Jean-Jacques Corbaz
 



dimanche 14 mars 2021

(Hu) L'invention du fauteuil roulant

Savez-vous qui est l’inventeur du premier fauteuil roulant? C’est Arturo, le père du fameux compositeur Giuseppe Verdi.
 

Giuseppe Verdi - photo Giacomo Brogi
La mère d’Arturo aimait beaucoup son petit-fils Giuseppe. Et ce dernier le lui rendait bien. Une complicité immense les liait. En particulier, ils avaient tous les deux un plaisir lumineux à parcourir la campagne autour de leur maison. La «nonna», la grand-maman, enseignait passionnément à son petit-fils à reconnaître les traces des animaux; à distinguer les différentes fleurs au bord du chemin; les arbres et leurs feuilles… Ces balades régulières étaient pour Giuseppe comme pour son aïeule autant de soleils dans leur semaine.

Mais voilà. La nonna, avec l’âge, avait de plus en plus de peine à marcher. Les promenades devinrent de plus en plus courtes, le pas plus chancelant. Jusqu’au jour où, après une mauvaise chute, la grand-maman dut renoncer complètement à marcher. Ses journées passèrent sans bouger de son fauteuil, à la grande tristesse de Giuseppe. L’aïeule immobile comme le petit-fils s’assombrirent, s’étiolèrent, pareils à des plantes privées de lumière.

Arturo, qui aimait autant l’une que l’autre, désespérait de les revoir sourire. Mais un beau jour, ou peut-être une nuit sans sommeil, il eut une idée lumineuse: et s’il fixait des petites roues sous le fauteuil de la nonna?

Après quelques tâtonnements peu concluants, enfin il réussit! Il appela son fils pour un essai. Ça marchait! Ou plutôt ça roulait!

Sans attendre, Giuseppe partit sur les chemins, en poussant sa grand-maman, sa chère nonna, qui n’était plus immobile. Et tout en retrouvant leurs parcours tant aimés, le jeune homme, rayonnant, chantait à tue-tête (sur l’air de Rigoletto): «La nonna è mobile!!» *

 



* voir https://fr.wikipedia.org/wiki/La_donna_%C3%A8_mobile#La_musique, et le fichier audio au bas de la page


Jean-Jacques Corbaz  

 

 

voir d'autres étymologies inattendues:

http://textesdejjcorbaz.blogspot.com/2021/02/hu-le-jardinier-de-la-reine.html

http://textesdejjcorbaz.blogspot.com/2021/02/hu-le-concert-manque.html

 

 

samedi 6 mars 2021

(Re, Pr) Trouver une issue à la crise

De la difficulté de choisir un chemin
Plus la sortie de la crise sanitaire se rapproche, plus l’impatience grandit, plus les avis divergent, plus il semble difficile de trouver un consensus permettant d’avancer ensemble vers la sortie de ce long tunnel qu’aura été la pandémie.

D’autant plus que ce tunnel n’est pas rectiligne (ou légèrement incurvé) comme le sont en général les tunnels. Il ressemble plutôt à un labyrinthe souterrain. On ne saurait le suivre comme un rail qui nous conduirait sans coup férir à la lumière. Les questions en forme de carrefour sont nombreuses : faut-il privilégier l’assurance de pouvoir accueillir tous les malades qui se présenteraient à l’hôpital ou la santé psychologique de la population ? faut-il mettre la priorité sur la protection des personnes « à risque » ou sur les entreprises qui ne se relèveront pas des suites du semi-confinement ? faut-il écouter le ras-le-bol des personnes qui manifestent contre les règles de distanciation sociale ou les avis des experts qui prônent leur maintien ? La tâche de nos dirigeants est décidément bien complexe et notre prière n’est pas de trop pour les soutenir et leur permettre de garder la lucidité nécessaire leur permettant de prendre les décisions les plus sages.

Dans le brouhaha des voix discordantes qui s’expriment, on en oublierait presque la bonne nouvelle : la sortie de la crise est en vue.

Et nous voilà impatients comme des enfants à l’orée des grandes vacances, ne sachant plus comment ne pas anticiper ce moment de liberté retrouvée qui nous est promis. Gardons-nous pourtant de perdre le fil d’Ariane qui nous conduit en direction de la sortie de ce long tunnel !



 
Le dédale du Minotaure
Pour nous y aider revenons justement à ce fameux fil issu de la mythologie grecque, plus précisément à l’histoire de Thésée et du Minotaure. Le Minotaure était une créature hybride, mi-taureau, mi-humaine. Féroce et menaçant, il finit par être enfermé dans une prison dont il ne pouvait s’échapper. A la demande du roi Minos, Dédale avait en effet construit un labyrinthe dont il était impossible de ressortir. Ainsi enfermé, le Minotaure demeurait pourtant vorace et exigeant : tous les neuf ans, sept jeunes filles et sept jeunes gens devaient lui être envoyés pour qu’il les dévore.

La situation semblait dramatiquement bloquée jusqu’à ce que Thésée décide d’aller affronter le Minotaure pour le tuer. Pour l’aider à ressortir du dédale, Ariane, son amoureuse, lui donna une bobine de fil qu’il déroula et qui lui permit ainsi de retrouver son chemin une fois le monstre anéanti. Et c’est ainsi que Thésée parvint à mettre fin au règne de terreur du Minotaure.


Thésée et le Minotaure!

 
Du dédale grec au labyrinthe chrétien
Le christianisme s’est beaucoup inspiré de ce mythe grec. Il a vu en Jésus un nouveau Thésée venu triompher des forces de destruction et de mort à l’œuvre dans notre monde.
C’est le cas notamment à la cathédrale de Chartres, dont le célèbre labyrinthe comportait à l’origine en son centre une représentation de Thésée affrontant le Minotaure.

Pourtant, à la différence du dédale antique, le labyrinthe de Chartres - tout comme les nombreux labyrinthes que l’on retrouve dans la chrétienté - ne comporte pas de pièges destinés à perdre celui qui s’y aventure. Le chemin y est certes sinueux, mais il n’y a qu’à le suivre pour en trouver la sortie. On touche là à l’une des différences majeures entre la vision grecque et la compréhension chrétienne de la vie humaine.

Les grecs valorisaient la figure du héros, en l’occurrence de Thésée qui surmonta les épreuves pour triompher du mal grâce à sa force, à son intelligence et à l’amour d’Ariane. De son côté, le christianisme valorise quant à lui la suivance des fidèles, faite de confiance et de mise en route. En suivant le chemin tracé par le Christ, les fidèles ne se perdront pas. Ils passeront à travers les pires épreuves – même à travers la mort – pour en ressortir régénérés, ressuscités à la suite de leur Maître et Seigneur.

La notion de suivance a été forgée par le théologien Dietrich Bonhoeffer[1]. Sa vie en est le plus parfait exemple : au nom de sa foi, il a notamment participé à un complot contre Hitler et a été exécuté par les nazis le 9 avril 1945.

La suivance ne préserve donc en rien la vie du chrétien, mais elle relève d’une fidélité à toute épreuve à la personne et au message libérateur du Christ. Juste avant de monter sur l’échafaud où il fut pendu, Bonhoeffer aurait d’ailleurs dit : « C’est la fin. Mais pour moi c’est le début de la vie. »


Quand la confiance prime sur le choix
Cet exemple nous rappelle tout d’abord l’importance de nos choix de vie. Si Dietrich Bonhoeffer s’est engagé dans un complot contre Hitler, c’est fort de la conviction qu’il était de son devoir de chrétien de mettre hors d’état de nuire le monstre nazi.

De même, les décisions prises par nos autorités sont, elles aussi, lourdes d’une grande responsabilité, tout comme les décisions que nous prenons au fil de notre existence.

Mais il y a plus important encore, nous dit la foi chrétienne : la confiance en ce chemin inespéré dans lequel le Christ nous invite à le suivre.

Lorsqu’il traduisit le mot « foi » présent à d’innombrables reprises dans la Bible, André Chouraqui choisit fort judicieusement le mot « adhérence ».

Ce mot n’est pas seulement à comprendre en son sens figuré, comme c’est le cas lorsqu’on dit qu’on adhère à un parti politique ou à mouvement social, mais il est à prendre en son sens premier de coller à quelque chose, et en l’occurrence à quelqu’un.


« Celui qui demeure uni à moi, et à qui je suis uni, porte beaucoup de fruits » dit Jésus dans l’Evangile.[2]

Cette union, cette adhésion au Christ nous permet d’avancer dans chacun de nos dédales intérieurs, faits de contradictions, d’hésitations, de peurs, de choix plus ou moins assumés, plus ou moins judicieux.

Le fil d’Ariane auquel notre foi nous a accrochés est toutefois bien plus qu’un fil, puisque c’est une personne : le Christ Jésus. Il nous rejoint et nous prend par la main, ou par le cœur, et nous offre une piste à suivre : la voie d’une vie portée par l’amour de Dieu, animée par son Souffle Saint.

De notre adhésion à ce compagnon inespéré découleront nos nouveaux choix de vie, inspirés par son exemple, à l’instar de Bonhoeffer.

Dès lors, même si nos vies semblent parfois devoir se terminer en cul-de-sac dans un dédale infernal, le Christ y trace un chemin en forme de labyrinthe. Même si son tracé reste sinueux et parfois difficile à arpenter, son issue certaine s’appelle la Maison du Père.

Bon cheminement à toutes et tous !
 
Christian Vez


[1] "Nachfolge" en allemand, titre d’un livre de Bonhoeffer consacré au sermon sur la montagne, traduit en français sous le titre « Le prix de la grâce », labor et fides
[2] Jean 15,5  

 

 

mardi 2 mars 2021

(Hu) jouer à la pétanque?

Devinette:

Quelle est la capitale européenne dont le travail permet de jouer à la pétanque?

 


 

Rome

(ben oui... le boulot de Rome!!)


J-J Corbaz