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lundi 8 novembre 2021

Nous serons jugés. Mais c'est une bonne nouvelle!

Prédication du 8 novembre 2021   Le «jugement» de Dieu

Lectures bibliques: Romains 3, 21-24; Jean 3, 16-17; Luc 7, 1-10


Nous serons tous jugés, dit le Nouveau Testament (NT). Dieu nous jugera.

Pour beaucoup de gens, cette proclamation est difficile à entendre. Puisque le Père céleste est amour, et pardon… comment peut-il nous juger? Cette image du tribunal n’est-elle pas périmée, est-ce qu’elle ne dépend pas surtout des représentations que les gens avaient il y a 2000 ans?

D’autres réagissent différemment. On en voit qui utilisent le jugement de Dieu comme une menace, pour effrayer et faire obéir. Ou alors, dans un système de pensée où il y a les bons d’un côté et les mauvais de l’autre (et où, comme par hasard, celui qui parle fait toujours partie des bons!).

Il a a encore une troisième difficulté. Elle vient du fait que nous n’aimons pas beaucoup être jugés (ou jaugés). Ainsi, lors d’un examen, bien des gens perdent une partie de leurs moyens. Le seul fait de savoir qu’on va nous interroger, nous examiner, nous noter: cela nous rend nerveux et nous angoisse. Alors, quand c’est Dieu, vous pensez!!
 


Pour l’apôtre Paul, si nous sommes jugés, c’est par Jésus Christ. Par quelqu’un donc qui est Dieu, mais qui est aussi pleinement homme! Quelqu’un qui est né dans le dénuement des plus petits; qui a annoncé la proximité du Père pour les faibles et les souffrants; qui s’est approché avec amour des malades; qui a rendu leur dignité à ceux qui étaient méprisés; pardonné aux pécheurs… tout cela au nom de son Dieu.

C’est lui aussi qui a été livré à la violence des hommes; abandonné par ses amis; lui qui s’est retrouvé seul; qui a eu peur de la mort; et qui a été crucifié parce que les gens pensaient que Dieu ne pouvait pas avoir son visage: il était trop proche; pas assez céleste.

Pourtant c’est lui enfin que Dieu a relevé du tombeau; trois jours après sa mort, il est entré dans une vie nouvelle, rayonnante, lumineuse. Pour dire à tous que c’est bel et bien ainsi que Dieu veut être compris: proche et bienveillant; amical et bienfaisant; voulant le rétablissement et la «remise debout» de chacun(e). Ici déjà.
  
Si c’est lui notre juge, alors n’est-ce pas un signe clair que nous n’avons pas à craindre d’être jugés? N’est-ce pas un appel à regarder au «jugement» avec la confiance des enfants qui sont sûrs que leur Père ne peut pas vivre autre chose que le pardon et la tendresse?

Puisqu’il nous jugera par Jésus Christ, Dieu ne fera pas autre chose que ce qu’il a toujours fait. Le jugement divin sera comme la mise en lumière de tout ce qui, en nous, est bon, juste et vrai. «Qu’est-ce qui, dans ta vie, balisait un chemin vers plus de proximité avec Dieu? donc avec les autres? et par conséquent aussi avec   toi-même?» «Ce que tu as fait, ce que tu as dit, que tu as pensé, tout cela a-t-il contribué à te faire grandir, à te remettre debout? à faire grandir ou guérir les autres?»

Vous savez, les écrits du NT sont forcément marqués par les images en vogue en ce temps-là. Pour l’apôtre Paul, une des représentations religieuses les plus fortes vient du judaïsme pharisien dans lequel il a été élevé, et qui l’a fortement influencé. Je veux parler du juridisme, c’est-à-dire des catégories du droit et de la justice.

Vous l’avez deviné, le grand thème du jugement vient de là. Ce thème est important non seulement chez Paul, mais aussi dans les évangiles, et, bien sûr dans l’Ancien Testament (AT).

Pourtant, ce n’est de loin pas la seule famille d’images pour décrire Dieu et sa relation avec nous. Il y a les images autour de la guérison; celles autour de la libération; celles des sacrifices, bien sûr; celles sur le grand registre de l’amour; celles sur parler et écouter…

Par conséquent, on ne peut pas restreindre nos rapports avec Dieu à l’image juridique de la loi et du jugement. Il faut une variété d’images différents pour dire le mieux possible un Dieu si grand et si complexe! De même qu’il faut une grande série de photos prises depuis divers endroits pour essayer de représenter une montagne!

On ne peut pas restreindre nos rapports avec Dieu à l’image juridique de la loi et du jugement. Notre religion, c’est-à-dire notre relation à Dieu, n’est pas uniquement réglée par une loi! Elle est vivante, elle bat dans notre coeur. Pour exprimer notre rapport au Divin, je me dis parfois que les catégories juridiques sont aussi peu essentielles que les dispositions légales à propos du mariage le sont pour évoquer l’amour dans un couple!
  
Il y a une autre famille d’images à propos de Dieu dont il faut parler: c’est celle du salut. Cette catégorie vient du domaine de la santé: être sauvé, c’est pouvoir vivre encore, en étant délivré, délié, de ce qui nous entravait. Dieu rétablit notre santé spirituelle. Comme un médecin. Et les nombreuses guérisons accomplies par Jésus montrent l’importance de ce thème.

Alors, pensons au rôle du médecin, pour nous: nous lui parlons de ce qui ne va pas, nous détaillons nos faiblesses. Et lui, il écoute; il pose des questions; puis il fait des analyses; il tente de comprendre ce qui cause la douleur; il trie parmi les symptômes pour poser un diagnostic et prévoir un traitement.

Au fond, ce travail ne ressemble-t-il pas à celui du juge? Perspicacité; enquête; écoute; attention; mise en perspective des évènements; trier parmi les interprétations et les arguments divers; puis choisir et prendre la meilleure décision en vue du mieux à atteindre.

On voit que ces deux catégories de pensées (l’image du médecin et celle du juge) s’éclairent l’une l’autre, et se complètent. Le thème du jugement est précisé, nuancé par celui du Dieu qui guérit. Nous comparaissons devant le Père céleste, il nous examine, il détecte ce qui en nous fait mal; mais son but n’est pas de nous passer au crible d’une loi qui condamne, comme le croyaient les juifs de l’AT (et, plus encore, les pharisiens du 1er siècle!). Non, le but de Dieu, c’est de nous rétablir spirituellement, de nous remettre sur pieds, donc de nous relever. En d’autres termes, de nous ressusciter!

Et tout ce que je viens de dire vous suggère peut-être ceci, qu’on a peu mis en évidence dans l’Eglise: c’est que le jugement (j’en parle au présent), le jugement n’est pas un acte isolé, à la fin de notre vie, destiné à nous faire entrer au Paradis - ou pas. Non, ce travail d’examen et de rétablissement, il commence ici-bas déjà! Dieu nous invite dès notre âge le plus tendre à entrer dans cette relation de mise en lumière et de guérison; cette relation qui sera achevée en plénitude lorsque nous rejoindrons, dans son Royaume, la Source de la Vie.
   

D’ici-là, nous pouvons donc marcher avec confiance en compagnie de ce Père majuscule: par le culte; par la méditation de l’évangile et la prière; par les relations communautaires; par l’amitié et l’entraide; par la générosité, de soi ou de ses biens; par le développement de notre confiance; par la culture de la paix… en un mot par notre religion, Christ nous invite à laisser nos existences devenir meilleures au soleil de la justice d’EnHaut.

Nous sommes tous jugés, dit le NT. La lettre aux Romains affirme que c’est une Bonne Nouvelle!

J’en suis convaincu.
Amen


Jean-Jacques Corbaz  



dimanche 7 novembre 2021

(Bi) contre le stress


Paolo Mariani

La potion

Qui trouvera un remède efficace contre le stress? Contre la fatigue, la déprime ou la tension qui nous pourrissent la vie?

Il n'y a pas de potion miracle, ça se saurait. Mais il existe un chemin de prévention et de guérison. On l'appelle prise de distance, ou méditation, ou prière. On la pratique sur toute la terre, dans toutes les religions. Voire chez les athées. Mais la foi nous y aide, c'est sûr.

Prenez quelques minutes chaque jour. Pas besoin de beaucoup plus, surtout au début. Sortez de vos préoccupations, fermez la porte aux soucis qui vous étouffent. Et là, cultivez des pensées agréables. Des souvenirs heureux. Mettez-vous en contact avec des présences sécurisantes, bienfaisantes. Peu importe que ce soit Dieu ou telle personne qui a eu sur vous un effet positif. Un saint ou quelqu'un qui ensoleille votre vie.

Essayez, vous verrez, c'est étonnant. Votre quotidien s'enrichira en sérénité. Et ce calme retrouvé vous donnera envie de prolonger ces oasis.

Quelques minutes chaque jour, disais-je. Certains ajoutent, en souriant: moi, c'est une heure par semaine!


JJ Corbaz