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dimanche 24 mai 2015

(Pr) Le Saint-Esprit et la prière pour les autres, Prédication du 24 mai, Pentecôte

Lectures:  Actes des Apôtres 2, 1-8;  Luc 11, 9-13


Une anecdote. Monsieur le pasteur monte en chaire. Un peu gêné, il explique qu’il n’a pas eu le temps de préparer sa prédication. “Alors, fait-il, je vais laisser le Saint-Esprit parler à travers ma bouche”. À la sortie, une paroissienne le félicite: “Monsieur le pasteur, je vais vous faire un gros compliment!” “Ah, pense le ministre, j’ai été bon!” “Oui, continue la dame: vous prêchez beaucoup mieux que le Saint-Esprit”!
 

 
Comme le suggère cette histoire, il ne sert à rien d’attendre du Saint-Esprit qu’il comble nos insuffisances à notre place. La force donnée à Pentecôte n’a rien de magique. Dans le récit des Actes des Apôtres que nous venons d’entendre, il y a bien sûr une mise en scène imagée; ça ressemble un peu à l’ampoule qui s’éclaire sur la tête d’un personnage de bande dessinée.

Mais quel est le rôle du Saint-Esprit? Qu’est-ce qu’il change chez les croyants? Vous l’avez entendu, il leur permet surtout de se comprendre, malgré leurs différences. Il leur permet de communiquer à propos de la foi. Il y a là des gens venus de tous les pays du monde (du monde connu en ce temps-là); et chacun, quelle que soit sa langue, entend les apôtres parler du Christ; et les comprend parfaitement. “L’Esprit de Dieu les met d’accord, il les unit en un seul corps pour confesser d’un même coeur que Jésus-Christ est le Seigneur et le Sauveur”, comme nous venons de le chanter!

L’Esprit de Dieu nous rapproche les uns des autres. Il fait de nous des frères et soeurs; ou des membres du même corps. Celui du Christ.

Et c’est ainsi que Sofia, que nous venons de baptiser, pas encore deux ans, devient la soeur de son arrière-grand-maman de 89 ans, ici présente aussi! Et nous voilà, protestants de Grandson, frères et soeurs avec des chrétiens venus de Galice, catholiques et “gallegophones”; et même deux personnes de confession orthodoxe et juive! Vous le voyez agir, le Saint-Esprit?

Le souffle du Christ se fiche pas mal des barrières que nous érigeons pour nous protéger de nos peurs! Il se rit des hiérarchies, des traditions contraignantes et des “ça se fait pas”! Il vient travailler au corps nos rigidités, pour nous ouvrir toujours mieux les uns aux autres. À l’écoute. Au respect. Ce barbu négligé, c’est ton frangin. Cette exaltée qui te bouscule, c’est ta soeur.  Ce croyant qui ne vit pas sa foi comme toi, Dieu le remet entre tes mains.

Bon, je crois qu’il est un petit peu dingue, mon ami Dieu. Quoi, ces gens mal foutus que nous sommes: frères et soeurs, unis et proches comme les doigts d’un même pied?


  
Oui, il est un peu fou, tu sais. Il est fou de nous... Nous sommes sa passion. La passion, rien que pour une personne, c’est déjà dément. Mais alors, pour toute l’humanité, avec ses tares et ses pétards... Comme disait Didier en riant: si tous les cons volaient, on ne verrait plus le soleil!

Déjà à la création du monde, ça a commencé, cette passion. Quand il a fabriqué notre terre, raconte la vieille légende au tout début de la Bible, eh bien chaque fois qu’il créait quelque chose, Dieu disait que c’était bon. Paf, la neige sur les routes à Pâques: “c’est très bon!”. Paf, les bêtes féroces qui te bouffent tout cru: “mais c’est très bon!”. Paf, les humains pires que les bêtes féroces: “yes, c’est très bon!”... Mais il est ciré, mon ami Dieu!

Et puis, ça a encore empiré avec l’âge! Car à l’époque de Jésus, les Romains qui voulaient convertir tout le monde à leur djihad, qui trucidaient ceux qui refusaient de s’agenouiller devant leur empereur Allah noix... Tu sais ce qu’il a dit, Dieu, à propos des Romains? “Touche pas, c’est mon pote, aussi! Respecte les Romains qui te zigouillent autant que toi-même”. Non mais allô, quoi!?!

Il les a même laissés faire du petit bois avec son propre fils. Croix de bois, croix de fer, les Romains l’ont emmené en enfer. Et Lui, il a lassé faire. Tellement il est passionné par toute l’humanité.

Alors bon, imiter Dieu, c’est impossible! Avoir le même respect, le même élan pour chacun(e), tu oublies!

Et c’est pour cela que nous avons besoin du Saint-Esprit! Nous avons besoin de prier pour recevoir le souffle du Christ, sa passion pour l’humain, son regard de tendresse, qui nous permettront de nous regarder un peu mieux comme des tout proches, malgré nos différences. Nous avons besoin de prier pour recevoir le Saint-Esprit. La prière est un travail sur nous-mêmes pour nous transformer.

Et cette prière pour l’Esprit de Jésus va nous conduire presque automatiquement à une autre prière: l’intercession les uns pour les autres, comme l’évangile nous y invite régulièrement. Présenter nos proches et nos lointains à l’amour de Dieu, ouvrir notre coeur à celui du Ciel, pour y accueillir les souffrances et les joies de la terre. Et nous mettre ainsi en route vers une existence plus passionnée des autres et de soi!

Prier, c’est bien sûr l’invitation toute particulière pour ce dimanche de Pentecôte, fête du don de l’Esprit; pour ce culte de l’Alliance où Christ nous invite à nous engager derrière lui.

Ce matin donc, je ne vais pas vous appeler à vous inscrire pour des tâches ou des engagements paroissiaux. Mais je vous invite à la toute première chose essentielle, à tourner votre regard, et votre coeur vers ceux de Dieu, bref à prier.

Les bouts de papier que vous avez reçus à l’entrée pourront vous y aider. Si vous l’acceptez, merci d’y noter une intercession pour les autres ou pour vous-mêmes; un mot de reconnaissance ou d’espoir; un émerveillement, ou bien au contraire une crainte ou une plainte. Donc votre prière. Nous pourrons les partager tout à l’heure, après la communion, autour de la table du Seigneur.

Avec nos différences, avec nos accents particuliers, nos génies propres, eh bien nos prières vont former une symphonie, comme un arc-en-ciel, pour approfondir notre alliance avec Dieu, et les uns avec les autres. Je m’en réjouis, et Lui aussi!
Amen                                          

Jean-Jacques Corbaz

 

 

Phrase d’orgue

Puis indications pratiques pour les prières: on peut soit lire sa prière soi-même; soit déposer son billet sur la table de communion, et il sera lu par la lectrice ou le pasteur; soit dire une prière non écrite; soit garder uniquement pour soi son billet avec sa prière.
Prières après la communion, juste avant le Notre Père.


Interlude



dimanche 17 mai 2015

(Ci) L’explication du mal

« Augmenter la beauté du monde, cela vaut mieux que d’attendre l’explication de la laideur et du mal. » 

Philippe Zeissig

vendredi 15 mai 2015

(Ci) Etre dedans!

Ramuz, encore:  
"Il ne faut pas vouloir être en dessus des choses, il faut être dedans. Il ne faut pas savoir pourquoi on vit, il faut seulement vouloir vivre. Vis tant que tu peux et ce sera bien."  
(in "Adieu à beaucoup de personnages...").

mardi 12 mai 2015

(Ci) La paix selon Frère Roger




En hommage à Frère Roger, qui aurait 100 ans aujourd'hui, ces lignes qu'il a écrites à la fin de sa vie:



« Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix » : quelle est cette paix que Dieu donne ?

C’est d’abord une paix intérieure, une paix du cœur. C’est elle qui permet de porter un regard d’espérance sur le monde, même s’il est souvent déchiré par des violences et des conflits.

Cette paix de Dieu est aussi un soutien pour que nous puissions contribuer, tout humblement, à construire la paix là où elle est menacée.

Une paix mondiale est si urgente pour alléger les souffrances, en particulier pour que les enfants d’aujourd’hui et de demain ne connaissent pas l’angoisse et l’insécurité.

Dans son Évangile, en une fulgurante intuition, saint Jean exprime qui est Dieu en trois mots : « Dieu est amour. » Si nous saisissons seulement ces trois mots, nous irons loin, très loin.



Qu’est-ce qui nous captive dans ces paroles ? C’est d’y trouver cette lumineuse certitude : Dieu n’a pas envoyé le Christ sur la terre pour condamner quiconque, mais pour que tout être humain se sache aimé et puisse trouver un chemin de communion avec Dieu.

Mais pourquoi les uns sont-ils saisis par l’étonnement d’un amour et se savent aimés, ou même comblés ?

Et pourquoi d’autres ont-ils l’impression d’être peu considérés ?

Si chacun le comprenait : Dieu nous accompagne jusque dans nos insondables solitudes. À chacun il dit : « Tu comptes beaucoup à mes yeux, tu as du prix pour moi, et je t’aime. »



Le savons-nous assez ? Dieu nous fait tellement confiance qu’il a pour chacun de nous un appel. Quel est cet appel ? Il nous invite à aimer comme il nous aime. Et il n’y a pas de plus profond amour que d’aller jusqu’au don de soi-même, pour Dieu et pour les autres.

Qui vit de Dieu choisit d’aimer. Et un cœur décidé à aimer peut rayonner une bonté sans limites.

Pour qui cherche à aimer dans la confiance, la vie s’emplit d’une beauté sereine.

Qui choisit d’aimer et de le dire par sa vie est amené à s’interroger sur l’une des questions les plus fortes qui soient : comment soulager les peines et les tourments de ceux qui sont proches ou lointains ?



Mais qu’est-ce qu’aimer ? Serait-ce partager les souffrances des plus malmenés ? Oui, c’est cela.

Serait-ce avoir une infinie bonté du cœur et s’oublier soi-même pour les autres, avec désintéressement ? Oui, certainement.

Et encore : qu’est-ce qu’aimer ? Aimer, c’est pardonner, vivre en réconciliés. Et se réconcilier, c’est toujours un printemps de l’âme.


Dans le petit village de montagne où je suis né, vivait près de notre maison une famille nombreuse, très pauvre. La mère était morte. Un des enfants, un peu plus jeune que moi, venait souvent chez nous, il aimait ma mère comme si c’était la sienne. Un jour, il apprit qu’ils quittaient le village et, pour lui, partir n’allait pas de soi. Comment consoler un enfant de cinq ou six ans ? Il n’avait pas le recul nécessaire.

Peu avant sa mort, le Christ assure les siens qu’ils recevront une consolation : il leur enverra l’Esprit Saint qui sera pour eux un soutien et un consolateur, et il demeurera toujours avec eux.

Dans le cœur de chacun, aujourd’hui encore il murmure : « Je ne te laisserai jamais seul, je t’enverrai l’Esprit Saint. Même si tu es au profond du désespoir, je me tiens près de toi. »

Accueillir la consolation de l’Esprit Saint, c’est chercher, dans le silence et la paix, à nous abandonner en lui. Alors, si des événements parfois graves se produisent, il devient possible de les dépasser.



Chercher réconciliation et paix suppose une lutte au-dedans de soi-même. Ce n’est pas un chemin de facilité. Rien de durable ne se construit dans la facilité. L’esprit de communion n’est pas naïf, il est élargissement du cœur, profonde bienveillance, il n’écoute pas les soupçons.

Pour être porteurs de communion, avancerons-nous, dans chacune de nos vies, sur le chemin de la confiance et d’une bonté du cœur toujours renouvelée ?

Sur ce chemin, il y aura parfois des échecs. Alors, rappelons-nous que la source de la paix et de la communion est en Dieu. Loin de nous décourager, nous appellerons son Esprit Saint sur nos fragilités.

Et, tout au long de l’existence, l’Esprit Saint nous donnera de reprendre la route et d’aller, de commencement en commencement, vers un avenir de paix. [1]



 [1Ces quatre derniers paragraphes retranscrivent les paroles que frère Roger a dites à la fin de la rencontre européenne de Lisbonne, en décembre 2004. Ce sont les dernières paroles qu’il a prononcées publiquement.  


(Po, Ci) La sève et le roc

"... c'est la sève, la grande circulation qui est dans les troncs, dans les moindres tiges, qui raidit les germes sous terre et fait qu'ils percent la terre comme le menuisier une planche de son foret. Et que s'ils rencontrent une pierre, ils la déplacent, un quartier de roc, ils le fendent: frêles et faibles, tellement faibles, plus forts que tout. C'est qu'ils sont appelés au jour.La suscitation du désir est en eux. Tout est suscité, tout ressuscite, tout recommence."

Ramuz, Chant de Pâques 

vendredi 8 mai 2015

(Ci, Ré) Oser


Nous sommes parfois si confortables dans notre inconfort que nous n’osons pas toujours en sortir. Nous préférons rester en territoire connu que de nous aventurer au-delà de nos limites habituelles.

Nous poursuivons notre vie bien ancrés dans notre faux confort matériel, notre sécurité financière irréelle, nos habitudes quotidiennes avilissantes, et même dans une relation qui ne nous satisfait pas. Nous n’osons pas croire que nous pouvons connaître mieux que ce que nous nous sommes réduits à accepter, en reniant des parties de nous-mêmes pour nous y conformer.

Et pourtant, combien de personnes autour de nous nous répètent que nous méritons mieux que notre carcan doré, que nous valons mieux que cette relation irrespectueuse, que nous avons plus de potentiel que cette moyenne dans laquelle nous nous complaisons sans nous y réaliser.

Le but n’est pas de ne jamais être satisfaits, mais au contraire de ne jamais nous contenter de ce qui ne nous satisfait pas, de ce qui ne contribue pas à notre bonheur, à notre épanouissement, à notre mission.

Quand tous les signes de la Vie conspirent à nous indiquer qu’il faut passer à la prochaine étape, c’est qu’il est grandement temps que nous acceptions de nous faire confiance, de faire confiance à la Vie et de croire que quelque chose de plus beau et de plus grand nous attend.

Quand une fausse sécurité nuit à notre bonheur, c’est qu’il est temps d’accepter temporairement l’inconfort de l’insécurité pour vivre pleinement toute notre vie. 

C’est qu’il est temps d’oser.
Sinon, on passe à côté de sa vie.

Diane Gagnon


(Ci) Prends le temps

Prends le temps d'être amical(e) avec toi-même.

dimanche 3 mai 2015

(Pr, Vu) L’escrimeur de la paix, le poisson et la prière

Lectures: Michée 4, 1-4; Ephésiens 4, 29-32

L’œuvre ci-dessous est un tableau de Joseph Martin, qui habite Grandson. Photographe, artiste, devenu un ami depuis que je suis dans la paroisse.



Vous y voyez un escrimeur. À première vue, l’épée évoque davantage la violence que la paix. Mais là, ce n’est pas une épée! C’est un fleuret, « arme » qui n’a pas de tranchant, et avec laquelle on n’a le droit de toucher l’adversaire que de la pointe (laquelle est en fait un bouton, rien qui puisse faire mal. Les fleurettistes sont d’ailleurs très bien protégés, par des masques et des habits qui empêchent toute blessure). Vous connaissez peut-être l’expression « à fleurets mouchetés », qui désigne un débat dans lequel on veille à ne pas attaquer violemment l’adversaire.

Or, « à fleurets mouchetés » rend très bien le message des versets de la lettre aux Ephésiens que nous venons de lire. Discuter, débattre, se rencontrer, se « controverser » parmi, vivre proches, oui, mais dans le respect de l’autre, en gardant toujours la préoccupation première de ne pas le blesser, de ne pas lui faire du mal, intentionnellement ou par mégarde. Eviter les cris et les insultes, ne dire que des paroles utiles (autant que possible!)… Voilà comment nous réjouissons l’Esprit de Dieu. Voilà comment nous favorisons la paix, déjà.

Le fleuret de l’escrimeur de gauche se transforme d’ailleurs en canne à pêche; nous rappelant le verset qu’Alizée nous a cité tout à l’heure, où Jésus dit « Je ferai de vous des pêcheurs d’hommes » (Marc 1, 17). Oui, le Christ a besoin de nous, de nos mains, de nos voix pour que la paix puisse régner sur notre terre.



Au bout du fil, un poisson. Vous savez certainement que le poisson a été, depuis les débuts du christianisme, un symbole essentiel pour les chrétiens. En particulier, sous les persécutions, dessiner un poisson était un signe de reconnaissance, une manière de dire sa foi sans risquer d’être dénoncé par les Romains.

Le poisson est riche de significations symboliques. En plus des pêcheurs d’hommes, il renvoie au baptême et à la résurrection, entre autres. Mais surtout, il est, en grec ancien (langue du Nouveau Testament) un jeu de mots puisque c'est l'acrostiche de la première confession de foi, à la base du christianisme: « Jésus-Christ fils de Dieu, sauveur ».

En effet, si on prend la première lettre des cinq mots grecs qui signifient « Jésus-Christ fils de Dieu, sauveur », on trouve le mot Ichthus, qui veut dire en grec poisson.
•    I    (I, Iota) : Ἰησοῦς / Iêsoûs (« Jésus »)
•    Χ  (KH, Khi) : Χριστὸς / Khristòs (« Christ »)
•    Θ  (TH, Thêta) : Θεοῦ / Theoû (« de Dieu »)
•    Υ  (U, Upsilon) : Υἱὸς / Huiòs (« fils »)
•    Σ   (S, Sigma) : Σωτήρ / Sôtếr (« sauveur »)



« Jésus-Christ fils de Dieu, sauveur ». Le poisson représente donc Jésus!
Or l’escrimeur de droite dirige son fleuret contre le poisson, marqué par une croix.

Jolie manière de dire le mystère de Vendredi-saint! Car l’essentiel du christianisme, c’est ceci: Jésus refuse la violence et les agressions, il s’interpose entre nos attaques et les personnes attaquées. Nos actes de haine, c’est Lui qui les prend contre lui, pour les détourner de nous. Sur la croix, il meurt de ce qui aurait dû nous tuer, nous. Jésus-Christ fils de Dieu est notre sauveur justement à cause de cela.


En haut à droite du tableau, on peut voir un autre symbole du Christ, que Joseph a joliment détourné: un chrisme. Il s’agit des deux premières lettres du nom du Christ, le khi (qui s’écrit « X ») et le rhô (qui s’écrit « P », comme en russe). Le chrisme de base a donc cette forme: 
Souvent, le chrisme est complété par deux autres lettres, l’alpha et l’oméga, la première et la dernière lettre de l’alphabet grec (qui rappellent que, selon l’Apocalypse, Jésus Christ est le commencement et la fin). Ce sigle complété se présente alors comme ceci:

Le « chrisme » de Joseph, vous le voyez, remplace les lettres rhô, alpha et oméga par celles du mot « paix » en latin, PAX. Et le grand khi est formé de deux fleurets!



J’aime bien cette manière de détourner les armes pour promouvoir la paix. Elle renvoie au prophète Michée, dans la belle parole biblique que nous venons de lire. « Ils feront fondre leurs épées pour en faire des pioches, et leurs lances pour fabriquer des faucilles. Chacun alors pourra vivre en paix ». Quelle magnifique promesse!

Pourtant, vous le savez, il suffit d’ouvrir un journal ou d’allumer sa TV pour constater que la paix ne règne pas, mais pas du tout, sur notre terre! En particulier, les violences contre les chrétiens se multiplient, au Proche-Orient, mais aussi en Afrique, je pense au Nigeria. Problème. Si Jésus s’interpose entre la violence et les humains, pourquoi continue-t-il d’y avoir des victimes?

La réponse nous est donnée par un des petits panneaux que nous avons placés à côté de moi avec les catéchumènes: Dieu n’a pas d’autres mains que les nôtres, pour réaliser sa volonté. Pas d’autres bras, d’autres jambes pour protéger les victimes. Pas d’autre porte-monnaie pour organiser les secours. Pas d’autre bouche pour appeler à l’amour. Si nous attendons passivement que le Christ protège les faibles, les victimes, il ne se passera pas grand-chose… Mais si ses paroles nous mettent en route, nous incitent à cultiver les graines de paix qu’il nous offre, alors, oui, le monde vivra mieux, la réconciliation grandira.





Prions donc pour la paix, oui, c’est important. Mais d’une prière qui nous mette en route, nous aussi, pour devenir des instruments de la volonté de Dieu. Chacun(e), faisons fondre nos armes, nos tranchants, nos envies d’agresser les autres, faisons-les fondre au soleil de la passion de Dieu pour nous. Transformons-les en outils qui nourrissent, qui fassent du bien. Alors nous deviendrons réellement des ouvriers de la paix de Dieu, des bâtisseurs de son amour. Amen

Jean-Jacques Corbaz


(voir aussi "L'épée de Jésus et celle de Charlemagne", http://textesdejjcorbaz.blogspot.ch/2016/09/pr-vu-sb-fa-lepee-de-jesus-et-celle-de.html)















samedi 2 mai 2015

(An) 100 ans de frère Roger

Mardi 12 mai 2015, frère Roger, fondateur de la communauté de Taizé aurait eu 100 ans.

En sa mémoire plusieurs prières de Taizé sont organisées dans toute la Suisse.

Ressources et prières recensées sous : www.frereroger2015.ch


Am Dienstag, den 12. Mai 2015 hätte Frère Roger, der Gründer der Gemeinschaft von Taizé seinen 100. Geburtstag gefeiert.

Im Gedenken sind mehrere Gebetsfeiern mit Taizé-Gesängen in der ganzen Schweiz organisiert.

Mehr über den Gebetsfeiern in der Schweiz:
www.frereroger2015.ch