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mardi 28 avril 2020

(Hu) bref supplément au jeu des écrivain-e-s

Et un petit supplément comme dessert ! Cinq autres écrivain-e-s romand-e-s que je m’en voulais d’avoir omis-es : 

« Maille après maille artisan d’espérance, l’aumônier, ayant bien vécu, naît au ciel debout, vierge de toute mort, axène. »


Voir les solutions à la page:

http://textesdejjcorbaz.blogspot.com/2020/04/hu-solutions-aux-trois-jeux-des.html


 J-J Corbaz


samedi 25 avril 2020

(Hu) Un petit jeu: 25 écrivain-e-s romand-e-s

Titillé par le défi de Nanette Scheder, qui m'a occupé quelques tranches de la soirée d'hier, je vous propose un exercice semblable, mais avec des écrivain-e-s romand-e-s! Le réservoir est moindre, donc c'est un peu plus facile, même si quelques-un-e-s sont peut-être peu connu-e-s.

Dans le texte ci-dessous se cachent les noms de 25 écrivain-e-s romand-e-s. Saurez-vous les retrouver ?


Tais-toi !

« Tais-toi, Jacquot, tais-toi », dit Constantin à son perroquet roux, perché sévèrement sur le lustre. Jacquot n’avait rien d’un rat muet, encore moins d’un rat de bibliothèque. Gros, bête, illettré, il éructait sa babille pareil à un prêcheur de carnaval au ton cathodique, éreintant.

Constantin le fit descendre, armé d’un manche à balai. Hurlant de rire, le perroquet s’envola, lourd, bancal d’asymétrie, jusqu’au long couloir d’entrée.
Là, il ne se percha pas sur la rambarde de l’escalier, comme d’habitude, mais resta en l’air. Il y paraissait plus grand, sombre, menaçant. 

Constantin repensa à sa mère, quand on la contrariait. Secrète, angoissée, elle lui faisait peur. Il arriva à grand-peine à glisser cette réminiscence sous le tapis. Son père y était pour beaucoup.

La boule rousse aux griffes grises se posa enfin, comme un pacha sa tâche terminée. Du coup, Constantin se réveilla, et, rassuré, il contempla la bête immobile. Empaillée. Il vit qu’elle tenait au bec un rameau d’olivier.

P.S. Mes excuses à Marc Voltenauer, je n’ai pas réussi à glisser son nom !!

Jean-Jacques Corbaz

   
Un indice...


Et voici le premier défi, dont je ne connais pas l'auteur:

Un petit exercice de culture littéraire
Dans le texte, se cachent les noms de trente écrivains de langue française. Saurez-vous les retrouver ?

Confiné, il racontait ce qu’il ferait une fois libre, d’ici un mois, dans ces eaux-là. Ce moment semble si dur à surmonter… mais les mots, lierre de la pensée, permettent de s’évader un moment, de laisser fuir des maux passants.
Près de la fontaine dont les flots bercent l’oreille distraite, des oiseaux volent, terre, et racines semblent endormis. Les oiseaux sont là, souverains, beaux, jeunes encore.
Une tribu goguenarde qui boit l’eau et la bénédiction du soleil qui couvre leur air novice.
Le rabot de l’air ne les épuise pas : ils n’en font cas, mus par la douceur du jour.
Mus, c’est le mot, mais sans le mouvement : ils se posent, l’arbre vert ne bouge presque pas.
Du mât naturel, ils regardent au loin, plus ou moins anges, peu ou prou statues.
Braves bêtes, la becquée te les rend grands mais où est le bec aujourd'hui ?
Le héros poursuit son chemin rêvé. Les ronces ardentes frôlent ses pieds.
Il avance, doucement, cherchant une aide, blonde, brune, rousse, au hasard.
Il a beau voir toute cette splendeur, il ne s’y trompe pas.
Il a beau marcher par l’esprit, il ne bouge pas en réalité pas.
C’est la force des poètes : se promener sans mouvement, sans de grands efforts.
Voir la vie en beau malgré tout, malgré les épreuves.
L’esprit est une gare : y passent mille idées qui s’enfuient et nous entraînent.

Toujours l’art a gonflé cette voile humaine, cette force : tenir bon, jusqu'au prochain voyage.  

(anonyme)

...et un autre!


Voir les solutions à la page: 

http://textesdejjcorbaz.blogspot.com/2020/04/hu-solutions-aux-trois-jeux-des.html



samedi 18 avril 2020

(Re) Pâques au fer à repasser

Y’a un truc qui me chiffonne… ou Pâques au fer à repasser

Humeur froissée

Y’a un truc qui me chiffonne en cette période de semi-confinement. Et même plus d’un truc en fait : le manque de rencontres spontanées, de gestes d’amitié, d’apéros non-virtuels partagés et savourés à plusieurs ; et plus encore la maladie qui frappe sournoisement autour de moi, la solitude de ceux qui souffrent dans les hôpitaux et les EMS. Tout cela me chiffonne et a sérieusement tendance à me ratatiner le moral. Je me retrouve d’humeur froissée, replié sur moi-même, plié contre mon gré dans tous les sens et les non-sens de ce printemps... qui éclot partout, sauf dans nos vies.
Sculpture le Bernin Louise AlbertoniDans son journal de confinement Wajdi Mouawad affirme que « les liens que nous entretenons les uns avec les autres n’ont jamais été autant pliés qu’en ces jours qui réclament d’autant plus de douceur et de fraternité. Tout est froissé dans la peur et l’impuissance ».[1]
Et me voilà donc moi aussi, en forme de chiffon informe, ne ressemblant plus à grand-chose dans ce repliement forcé sur moi-même.
En cette période de Pâques, j’aimerais pouvoir sortir un fer à repasser d’un genre particulier, qui parviendrait à lisser tout ce qui me fait plisser le front et me recroqueviller sur moi-même.

Le linceul plié

L’Evangéliste Jean nous raconte que lorsque Pierre entra dans le tombeau vide, il trouva le linceul de Jésus, soigneusement plié et mis de côté.
Et je me demande quel ange a été chargé du soin de ce tissu si particulier. Comment s’y est-il pris pour le plier – ou pour l’enrouler selon d’autres traductions - et le ranger si délicatement. Et surtout j’aimerais qu’il intervienne pour me repasser de l’intérieur et me défroisser le moral.Anges et fer a repasser
Faute d’ange à disposition, j’ai relu le récit de Pâques sous l’angle du pli et de ses multiples déclinaisons dans la langue française, et voilà ce que cela a donné :

Le récit de la résurrection : du repli au dépliement

L’affaire semblait pourtant pliée,
(plier une affaire : faire un pli impossible à déplier)
suite au supplice de la croix,
(supplice : acte cruel qui fait se plier un humain de douleur)
la mort de Jésus ne faisait plus un pli pour personne.
(ne pas faire un pli : ne pas comporter de faux-pli, se trouver sans réfutation possible)
Ses amis ne savaient comment se l’expliquer
(expliquer : sortir d’un pli)
et du coup leurs vies étaient devenues très compliquées.
(compliquer : ajouter un ou plusieurs plis au pli initial)
Ils se retrouvaient, le front plissé,
(plisser : faire plusieurs plis à la fois)
dans la chambre haute où ils s’étaient repliés
(replier : faire un pli supplémentaire)
Et voici que Marie a rappliqué.
(rappliquer : remettre quelque chose sur une chose déjà posée sur un pli, pour la corriger) 
Elle leur a dit, la pierre roulée, le linceul plié,
(plier : faire un ou plusieurs plis dans le but de ranger quelque chose)
le jardinier qu’elle avait supplié,
(supplier : se plier soi-même dans une attitude de soumission pour demander quelque chose)
la réplique inattendue de ce dernier qui l’avait appelée pas son prénom, 
(réplique : art de faire un nouveau pli qui répond au pli initial)
comment elle avait été alors remplie de joie.
(remplir : mettre quelque chose dans un pli)
Et voici que, petit à petit, les compagnons de Jésus se sont dépliés, déployés,
(déplier : ouvrir un pli)
en rangs serrés, disciples disciplinés.
(discipliner : suivre un pli)
Et ils se sont appliqués à vivre dans l’élan du ressuscité. Ils ont proclamé :
(appliquer : mettre quelque chose sur un pli existant qui sert de modèle)
« Jésus est vivant, sa résurrection repasse les faux-plis de nos existences.
(faux-plis : plis non désirés)
Il multiplie tout ce qui en nous porte l’amour,
(multiplier : reproduire en de nombreux exemplaires le pli originel)
il nous adresse un sourire complice
(complice : se dit de celle ou celui qui a rejoint un pli)
et nous entraîne sur le chemin de vies accomplies. »
(accomplir : faire disparaître définitivement tous les plis)1311873 Voilier et ses passagers

Et voici du même coup mon linceul intérieur lui aussi repassé et soigneusement plié, dans le sens du ressuscité !
Bon repassage et bon déplissage à tous !
Christian Vez

[1] Wajdi Mouawad, journal de confinement du 26 mars : https://soundcloud.com/user-308301388


samedi 11 avril 2020

(Re, Bi) Pâques, la grenouille et le lapin…

Quand j'étais au collège, notre prof de sciences était plein d'idées, mais il vivait parfois dans la lune. C'est ainsi qu'un jour, il nous annonce fièrement que nous allons disséquer ensemble une grenouille. Il sort de sa poche un petit cornet et l'ouvre, sous nos yeux émerveillés, écarquillés. Il en sort, ô stupeur, ...un sandwich! "Mais alors, l'avons-nous entendu murmurer, surpris, mais alors, qu'est-ce que j'ai mangé dans le bus?"
 
C'est un étonnement tout aussi grand que connaissent les enfants de 7 à 107 ans quand on leur explique le véritable sens de Pâques. On a tant parlé de cette fête comme une histoire pour les petits; on s'est tellement centré sur les lapins en chocolat ou les oeufs teints que son sens profond s'est évanoui au fond de nos cultures ou de nos mémoires.

Qui se souvient que Pâques, c’est d'abord un renversement des valeurs? Car l'étonnante vie de Jésus, son approche de la mort sans peur, son respect absolu de la non-violence, son amour pour chacune et chacun, même pour ses bourreaux: tout cela montre que cet homme de Nazareth n'a pas été vaincu par le supplice de la croix. Qu'au contraire, c'est lui qui sort la tête haute de cet affrontement. Dans sa logique dite «spirituelle», c'est lui le vainqueur!

Ses premiers disciples ont traduit cela par «il est ressuscité», il est sorti vivant de la tombe. Pas facile de mettre des mots sur de tels constats. Surtout en ce temps-là! 

Malgré sa mort, il est libre! Aujourd'hui encore, il nous montre le chemin d'une telle liberté.

Pâques, c’est donc une conviction fragile qui vient, très discrète, petit à petit ébranler le pouvoir de la souffrance, et des tyrans, et de la mort: Jésus, homme de Dieu, vit encore après la tombe, dans l’Esprit de ses disciples. Ses apprentis-apôtres vont manifester, par leur rayonnement et leur liberté intérieure, que ce Dieu faible est plus fort que la Grande Faucheuse, et que tout Pouvoir. La fin tragique de la Croix n’est pas une défaite face aux Romains, c’est la victoire de la non-violence et de l’amour des autres.

Aujourd’hui encore, 2000 ans après: ce qui emprisonne; ce qui détruit; ce qui terrifie; ce qui réduit en esclavage; ce qui ratatine ou résigne; tout cela est contesté, miné de l’intérieur par cette force paisible. Cette immense tendresse qui toujours chante la vie!

Pâques? C’est, chaque année, la fête de cette liberté. La célébration que cette puissance d’espoir est aussi pour nous. Sachez-le, cette conviction fragile peut repeindre nos existences et nos luttes en couleurs de joie.
   

Dire «joyeuses Pâques», c'est ainsi se souhaiter, les uns aux autres, de vivre de cette vie-là; de mieux goûter à ces valeurs de respect d'autrui, de résistance aux violences et au matérialisme, de courage, de don de soi, bref, à cette étonnante liberté. C’est une offre fabuleuse de courage et d’espoir. Poser un lapin à la mort sous toutes ses formes! Le Ressuscité nous donne un avenir: aucun échec, aucune résignation ne peut être pour nous le dernier mot de l’amour de Dieu.

Joyeuses Pâques!

Amicalement avec vous


Jean-Jacques Corbaz 

(Bi) Car, à partir de 50 ans...



Quand j’ai fêté mon demi-siècle, ma sœur (aînée!) m’a dit: «Tu verras, à partir de 50 ans, si tu n’as mal nulle part… c’est que t’es mort!!»

Vous qui me lisez, je ne sais pas si vous avez mal, mais je sais une chose: vous êtes vivants! Quelles que soient vos souffrances, vous possédez le bien que beaucoup de gens estiment le plus précieux au monde.

La pandémie du coronarrêtdebus (sic) aura eu au moins cet effet bénéfique: la vie nous semble plus belle; plus chère; plus riche et plus profonde. Les relations avec les autres. Pouvoir les toucher, les serrer dans nos bras, les embrasser…

N’est-ce pas le message de Pâques, aussi: parce qu’il a traversé la mort, Jésus donne un «sacré» goût de neuf à la vie?!

Jean-Jacques Corbaz



(Bi, Re) Samedi Saint

Le Samedi Saint a ceci de spécial dans l'histoire de la chrétienté qu'il est le seul jour où Dieu se tait. Son fils mort, le Saint Esprit non encore descendu, c'est un jour de silence.

C'est comme un temps suspendu. Tout comme ce que nous vivons ces jours. 

À chaque Samedi Saint j'essaie d'imaginer ce qu'ont dû éprouver ces disciples qui ont tout quitté pour suivre un homme dans lequel ils ont cru et qui est mort de la pire des façons. Ils ont dû se sentir inquiets, déboussolés, angoissés, en danger.

Plusieurs parmi nous vivent ces temps de coronavirus de la même manière (et on le serait à moins): peur de l'avenir, perte d'une partie ou de tout moyen d'existence, remise en question intime, peur de la maladie et/ou de la mort.

Mais après ce jour de silence et d'angoisse, il y a, dans la tradition chrétienne, la résurrection: l'espoir renouvelé, la confiance retrouvée, un nouveau départ.

Je crois que c'est aussi ce qui a pu se passer ces dernières semaines. Par des gestes de solidarité individuels (faire les courses pour un.e voisin.e) ou collectifs (applaudir aux balcons ou rester chez soi) nous avons donné ou reçu l'espoir. 

Par les appels via les réseaux sociaux aux ami.e.s et à la famille nous avons dit et senti que nous n'étions pas seul.e.s. Nous avons fait confiance à ces gestes, qui si ils ne remplacent pas la présence physique, disent la vérité du lien d'amitié.

Au-delà de l'obscurité que nous traversons (et mes pensées vont évidemment vers celles et ceux qui vivent un deuil), nous savons et nous avons dû y mettre de l'espoir et de la confiance.

C'est ce que je nous souhaite. À toutes et tous.

Ada Marra


vendredi 10 avril 2020

(Hu, Im) Bon Vendredi saint!





Précisons toutefois que la Galilée n'a pas grand-chose à voir... Ça se passait à Jérusalem, et de toute façon la Judée vivait sous l'occupation romaine. C'était donc la loi de ces derniers qui s'appliquait.