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mardi 28 mai 2013

(Hu) Schönes Wetter!

On me dit: “Quel temps!” 
- et je commente: “c'est pas tant le temps que le temps depuis lequel on a ce temps qui me tend...”

vendredi 17 mai 2013

(Vu, FA, SB) Pentecôte pour les nuls


Pentecôte pour les nuls

La fête de Pentecôte célèbre le jour où le “Saint Esprit” a été donné aux apôtres, les disciples de Jésus qui ont ensuite apporté sa parole dans le monde connu de l’époque.

Le livre des Actes des Apôtres décrit cet événement (Actes 2, 1-13). Il le situe le 50 ème jour après Pâques (la résurrection de Jésus).

La religion juive connaissait déjà la fête de la Pâque (sans “s”) et celle de Pentecôte, 50 jours après.

-La première célébrait la sortie d’Egypte: des esclaves, menés par Moïse, s’étaient enfuis du pays où ils étaient opprimés, avec l’aide de Dieu, dont ils découvrent alors la dimension libératrice.

-La seconde était une fête des récoltes, principalement des moissons. On y remerciait Dieu pour la nourriture qu’il permettait d’obtenir du sol (un sol souvent sec, pas toujours très fertile).

Le parallèle entre la Pâque et la résurrection de Jésus est facile à faire: Dieu montre les deux fois son projet de liberté, de vie et de joie pour chacun.

La Pentecôte chrétienne se réfère peut-être aux paroles de Jésus: “La moisson est grande, et il y a peu d’ouvriers”, qui évoquent de manière imagée l’importance d’annoncer la bonne nouvelle de l’amour passionné de Dieu au plus grand nombre de personnes possible.








Le “Saint Esprit”

Qu’est-ce que c’est? Beaucoup de croyants sont peu au clair à ce sujet, confondant le “Saint Esprit” avec une force magique, ou surhumaine.

Dans l’Ancien Testament, on parle parfois de l’Esprit de Dieu dans ce sens. “Être saisi par l’Esprit” peut signifier entrer en transes, ou être agité par des mouvements désordonnés incompréhensibles rationnellement.

Le Nouveau Testament garde dans certaines circonstances ce sens-là. Et on voit, dans le christianisme primitif, se développer des cultes de type “charismatique” (= où l’on se complaît dans des agitations ou des transes de toutes sortes, qu’on attribue à Dieu): guérisons; danses extatiques; paroles enflammées; et “parler en langues”, c’est-à-dire transes verbales (on parle de manière anarchique, ce ne sont plus des mots connus, mais des syllabes en liberté, dans n’importe quel ordre). Des études scientifiques ont été menées à ce sujet, et on n’a jamais pu montrer un sens objectif à ce “parler en langues” (des personnes prétendent pouvoir les interpréter, mais trois interprétations du même discours enregistré donneront trois résultats tout à fait différents...), ni une efficacité mesurable à ces guérisons en-dehors d’un effet “placebo” évident.

Mais le plus souvent, le Nouveau Testament donne une autre valeur au “Saint Esprit”. Chaque fois que Jésus en parle, il rejoint cette deuxième dimension: une force intérieure, spirituelle (le mot spirituel vient d’ailleurs d’esprit), liée à la relation avec Dieu. Le rôle du “Saint Esprit”  est de:
- relier à Dieu;
- rappeler la vie et les paroles de Jésus;
-stimuler notre engagement dans la mission chrétienne;
-donner davantage de courage, de sérénité et de forces intérieures face aux tâches que Dieu nous confie ou face aux difficultés (comme les persécutions);

- rassembler les croyants, les relier les uns aux autres, les rendre solidaires, mais également faire de ces personnes imparfaites des éléments d'un ensemble harmonieux: le peuple de Dieu, ses bien-aimés;
- en bref, donner de la joie, du pep, de l’enthousiasme! Et je rappelle que ce dernier mot signifie en grec “avoir Dieu en soi”!




(Li, Po) Prière de deuil

Prière de deuil  


Tu es resté muet
Devant notre misère,
Tu n’as pas disserté,
Tu n’as su que te taire.

 Seigneur, source de la vie,
Toi qui guéris, toi qui consoles,
Ouvre nos coeurs à ta parole
Quand en nous la pauvreté crie.

Dieu qui donne la paix,
Tu portes dans ton corps
Nos épines incrustées
Et nos peurs de la mort.

Dieu, toi qui nous donnes tout,
Jusqu’à te livrer toi-même,
Jusqu’à ton sang, versé pour nous,
Tu es là, proche dans nos peines,
Et nous savons que tu nous aimes.
Merci, Seigneur! Amen

dimanche 12 mai 2013

(Li, Po) Envoi

        

        
        Dieu ne veut plus être sage:
        Il souffle en nous, par son Esprit,
        Bouleversant nos paysages
        Pour nous donner un goût de vie !
        Dieu ne veut plus être en cage
        Dans nos espoirs par trop petits,
        Il nous appelle à vivre large
        L’aventure de sa folie !

        Et nous allons, avec lui, dans une paix joyeuse et forte.
        Il nous bénit, le Père, le Fils et le Saint-Esprit.  Amen.

(Pr) “Du stress, des babouins et de la méditation”

Prédication du 23 mars 2014

Lectures: Matthieu 14, 5-14 + 22-23; Jean 6, 14-15; Matthieu 6, 5-8


 

Un jour, j’ai vu, sur le programme de la TV, ce titre: “Stress, le tueur silencieux”.

J’ai d’abord cru que c’était une série policière à suspense! Voire le portrait d’un rappeur célèbre... Rien qui ne m’attire en particulier!

Et puis, je suis arrivé sur cette émission par hasard, et je suis resté là, scotché devant mon écran. C’était en fait un “Temps présent” sur ce fléau qu’est le stress. Peut-être l’avez-vous vu. Le stress et ses ravages, qui peuvent aller jusqu’à la mort (d’où le titre: “Stress, le tueur silencieux”).

C’est vrai qu’il ne fait pas de bruit, ce mal sournois. Composé de fatigue; de pression; d’inquiétude, il pénètre insidieusement dans nos vies, et se révèle terriblement difficile à parer.

Le stress, en fait, c’est le contraire de la paix. Et du bien-être. C’est un état où je me sens fragile, démuni. Impuissant souvent. Un état où je manque de temps, ou de moyens, pour devenir ce que je voudrais être (ou le rester). Ou pour accomplir ce que je voudrais réaliser.

                                         *                       *
 

Et puis, le stress ne nous fait pas seulement nous sentir mal, psychiquement. Il a aussi des conséquences négatives sur la santé, on le sait.

- Il diminue la résistance aux virus; aux bactéries; et à la fatigue...

- Il favorise l’obésité.

- Il accélère le vieillissement du corps.

- Il diminue la mémoire (on connaît bien le fameux stress des examens, qui nous fait effacer des choses qu’on connaît par coeur).

- Et il augmente le risque de dépression.

- Et puis, le pire: le stress peut tuer: soit très lentement; soit aussi brusquement, quand une forte émotion, par exemple la peur, envoie beaucoup de sang d’un coup vers les muscles, et c’est la crise cardiaque ou une rupture artérielle.

                                         *                       *
 

Enfin, le stress a aussi des conséquences sur nos relations avec les autres: il augmente l’agressivité; il favorise l’égoïsme, et pousse au manque d’attention à autrui; il incite à l’isolement, au repli sur soi...

Bien sûr, c’est tout un cercle vicieux qui en découle. Car les conséquences de mon agressivité et de mon isolement me perturbent la vie, immanquablement.

D’où vient-il, ce stress qui nous empoisonne l’existence? Souvent de la peur. Peur pour sa survie, ou pour celle de ses proches. Peur de ne pas être à la hauteur. Sentiment de faiblesse... de petitesse... d’être menacé... Quand on ne peut que subir les évènements...

                                         *                       *


L’émission de “Temps présent” nous parle ensuite d’une étude réalisée sur des populations de babouins. On sait que, dans un environnement favorable, ces animaux ont besoin de 3 heures par jour seulement pour se nourrir. Il leur reste donc quelque 9 heures quotidiennes à occuper. Et à quoi s’occupent-ils? Eh bien, à enquiquiner les autres! Donc, à leur créer du stress. Nous y voilyvoilà!

Or, cette étude s’est attachée à mesurer le stress des babouins. En effet, le stress laisse des traces visibles dans les artères et dans le sang. Notamment par l’athérosclérose.

On s’est aperçu de deux choses. D’abord, que le stress varie en fonction de la position sociale: plus on est élevé dans la hiérarchie, et... moins on est stressé (!).

Ensuite, on a vu que les babouins sont victimes de stress à cause de l’attitude agressive des autres, quand ils se font attaquer sans motif apparent. Bien sûr, les plus hauts “gradés” en souffrent beaucoup moins: on ne s’attaque qu’à des plus petits que soi...

N’est-ce pas étonnamment semblable chez les humains?

En poursuivant leur étude, nos chercheurs vont faire deux découvertes importantes:

(1) D’abord, et ça joue un grand rôle, le plaisir fait diminuer le stress. Chez les babouins, le plaisir c’est de se faire épouiller. Comme chez les humains de se faire dorloter, chouchouter, shampouiner...

Chez les singes comme chez les humains, ceux qui prennent du temps pour avoir du plaisir ont beaucoup moins de signes de stress dans l’organisme.

(2) Deuxième découverte: un jour, un groupe de babouins, l’un des plus agressifs, tombe sur de la nourriture avariée. Ils s’empoisonnent. Catastrophe, le tiers de ce groupe décède. Les chercheurs se disent alors que leur étude, en cours, est fichue.

Mais, ô surprise: ce sont les mâles les plus agressifs qui sont morts. Probablement parce que ce sont les moins prudents! Et puis, deuxième étonnement: ce groupe ne périclite pas, mais il se réorganise; autrement! Les survivants se conduisent de manière moins agressive, ils prennent davantage soin des autres, passent plus de temps en épouillage, manifestent davantage d’attention envers leurs congénères.

Résultat: le stress général de ce groupe diminue fortement. Les animaux prennent du temps les uns pour les autres, l’atmosphère y est plus agréable, et tous sont en meilleure santé!

(3) Une conséquence encore va étonner les chercheurs: on sait que, chez les babouins, les adolescents mâles quittent leur groupe pour rejoindre celui de leur femelle. Or, ceux qui entrent dans ce clan plus paisible sont certes en décalage pendant quelques semaines; mais ils apprennent ensuite les usages de leur nouveau groupe; ils les assimilent sans peine. De sorte que leur stress à eux aussi diminue beaucoup, ils deviennent à leur tour plus calmes, moins agressifs... et en meilleure santé!

Je me demande s’il n’en va pas de même pour nous humains avec, par exemple, les communautés monastiques. Vous poserez la question aux jeunes de notre paroisse et de notre région qui sont en ce moment à Taizé!!

Et je repense au superbe film “Des hommes et des dieux”. Où des moines, menacés d’une mort certaine, trouvent dans leur communion la force de tenir le coup, avec courage!

Les humains pourraient-ils donc apprendre, comme les babouins, et réussir à changer de manière de vivre, pour devenir plus paisibles, et meilleurs?!

Résumons ce qui diminue le stress:
- une position dominante!
- le plaisir;
- le sentiment d’avoir de la valeur;
- l’attention que nous avons pour les autres (et, du coup, celle que nous recevons)...

Et précisons, quand je parle de position dominante: il n’y a pas, pour nous humains, qu’une seule hiérarchie. Il y a:
- celle du travail;
- du club sportif ou de loisirs;
- de la famille;
- de l’Eglise...

Si je suis le dernier au boulot, je peux ne pas être stressé parce que je suis le roi de la fanfare ou du foot; le leader du parti; ou l’animateur apprécié d’un groupe paroissial... Je vous laisse compléter en fonction de vos situations à vous!
   


                                      *                       *
 

De tout ce qui précède, il ressort, à mon sens, l’importance pour nous de trouver trois axes:
- (1) des lieux où j’aie du plaisir et de la valeur (entre parenthèses, c’est peut-être aussi pour ça que les croyants sont en meilleure santé que la moyenne, ce que montrent plusieurs autres études?!);
- (2) des relations où je sois attentif aux autres, et où d’autres soient attentifs à moi;
- et (3) des espaces de temps où nous puissions laisser tomber notre stress: temps de méditation, de culte, de prière... Vous connaissez peut-être le mot de Luther: “Aujourd’hui, j’ai tellement à faire qu’il me faudra prier au moins deux heures!” - à méditer, comme on dit!!

Vous connaissez comme moi l’effet bénéfique d’un plaisir, d’une jubilation; parce qu’on a résolu un problème difficile, parce qu’on est aimé ou qu’on découvre des horizons nouveaux: ça augmente nos capacités de manière étonnante!

                                          *                       *


Deux remarques encore.

D’abord, ne pensons pas que tout stress est mauvais. Nous en avons besoin! Sans stress du tout, notre vie serait trop morne, et nous le fabriquerions spontanément, comme les babouins. Surtout pour les plus jeunes, nous aimons braver le danger. “No risk, no fun”, disent-ils (pas de risque, aucun plaisir!).

Comme toujours, selon Paracelse “rien n’est poison, tout est poison: c’est la dose qui fait le poison”. Et vous savez: le stress que je choisis moi-même est bien moins nuisible pour ma santé! ...

Dernière chose. Nous l’avons entendu, Jésus a connu le stress. Pas seulement à sa mort, à Vendredi saint; mais toute sa vie.

Le stress à travers l’opposition des chefs juifs. À travers la haine de ceux que lui, Jésus, dérangeait; de ceux dont il contestait les valeurs et les traditions.

Jésus a connu le stress:
- à la mort de Jean-Baptiste;
- quand on veut l’enlever pour en faire le roi d’Israël;
- aux Rameaux, lorsque la foule le prend pour un chef militaire et royal...

Or, dans les évangiles (à part Vendredi saint, bien entendu!), dans les évangiles on voit que, chaque fois qu’il subit le stress, Jésus se retire dans la méditation et le silence. Il s’extrait de ce qui le menace.

Il balise ainsi pour nous un chemin d’hygiène, de santé spirituelle, voire de santé tout court: savoir (et oser!) nous retirer, prier dans notre chambre, bien fermée (lisez: en éloignant les causes du stress).

Il nous encourage également à créer des lieux où nos contemporains, surmenés, puissent trouver une telle paix! 

Ce n’est pas toujours facile, bien sûr! Jésus a promis de nous donner la paix intérieure, la sérénité. Mais il ne nous a jamais promis la facilité, ni l’existence morne des ossements desséchés. Seuls ceux-là sont totalement destressés! Amen.



   
                                                             Jean-Jacques Corbaz