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lundi 23 janvier 2023

(Po) Le temps notre transcendance

Le temps, qui coule, goutte à goutte,
Qui avance en clopinant vers notre dernier souffle,
Le temps, qui pourtant fait de nous des vivants,

Le temps, qui berce nos transhumances,
Qui les ponctue de brefs silences,
(ou d’ouvertures!),

Le temps, qui déroule nos routes,
Qui atténue nos drames comme nos doutes,
Et ferme nos blessures,

Le temps, qui parfois voile nos souvenirs, ou les estompe,
Le temps, qui nous guérit (ou qui nous trompe!),
Le temps, qui nous fait redevenir des enfants,

Le temps d’hiver, le temps d’été,
Le temps des joies et des souffrances…
Le temps: c’est notre transcendance!

On croit te mesurer, voire… te posséder!
Mais en vain: tu nous files toujours entre les doigts,
Et c’est nous qui courons après toi!

Tu avances, infiniment, tu t’avances,
Tu sautes de la vieillesse à l’enfance,
On ne peut que te voir passer
(Et, parfois, te regretter!).

 
             *               *
Le temps, portant nos transhumances,
Enregistrant nos existences,
Inexorable et bienveillant,
Le temps, pourtant toujours devant,
Le temps, mais c’est la transcendance!


Le temps qui meurt fait de nous des vivants.

Jean-Jacques Corbaz 



(Li, Po) Cantique : Enfants de la lumière, unis-nous (musique : Alléluia 36-16)

 
Enfants d’un même père,
Dans un monde fermé,
Nous cherchons la lumière,
Des raisons d’espérer.
Unis et solidaires,
Nous voulons de nos mains
Semer sur notre terre
Le bonheur de demain.

La haine et la souffrance
Nous éloignent de toi.
L’espoir et la confiance
Font grandir notre foi.
Au milieu du silence,
Ce que tu nous promets
Dessine une naissance,
Un chemin vers la paix.

Jean-Jacques Corbaz   

(Hu) Duguet... compagnon de la Marjolaine

Le cavalier Romain Duguet, ancien membre de l'équipe suisse de saut d'obstacles, avait un jour gagné le concours hippique de Sittard.

Le soir, sur le quai de la gare, tout joyeux, il a demandé en mariage sa compagne, Marjolaine.

Il n'est dit nulle part s'il l'a fait de manière cavalière ou chevaleresque... Mais ses copains de l'équipe lui ont composé une chanson qui est devenue célébrissime:

"Qui est-ce qui passe ici si tard, compagnon de la Marjolaine, qui est-ce qui passe ici si tard, gai, gai, dessus le quai? C'est le chevalier Duguet..." vous connaissez la suite!


Jean-Jacques Corbaz


(Po) Humus

 




 

 

 

 Humus

Les gens et les choses
Se décomposent
Avec le temps…
Puis, mystérieusement,
Se recomposent.
Ne sois donc pas morose,
Nous restons tous vivants !

Jean-Jacques Corbaz

 

 

dimanche 22 janvier 2023

(Po, Li) Rencontre

Le soleil rencontre la terre.
Quelques larmes de rosée scintillent, comme de petits diamants,
Mille étoiles font de la nuit un matin clair.
Le soleil rencontre la terre
Chaque jour.

Le feu de Dieu rencontre nos corps de terre.
Voici nos visages, incertains reflets du Christ qui nous cherche,
Voici nos visages, illuminés de mille bougies pour prier l’espérance,
Le feu de Dieu rencontre nos corps de pierre
Chaque dimanche
Et chaque jour.

Alors, nous nous rencontrons, gens du mystère,
Fragile naissance vacillant au moindre souffle,
Nous nous rencontrons, chrétiens, pour célébrer l’amour,
Pour aimer le soleil
Et chanter le Seigneur.
En nous ouvrant aux autres, nous accueillons le Ciel.
Dans nos regards croisés, il commence à faire jour
Chaque semaine,
Chaque dimanche,
Voire chaque jour.

Parce que Christ vivant est notre premier amour.

Jean-Jacques Corbaz
 
 

(Po, Li) Les paroles des poètes



Gloria

Les paroles des poètes,
Le chant des croyants inconnus,
Le rythme de la fête
Nous disent: tu es venu.

Toi, la source de nos musiques,
Comme un oiseau sur la fenêtre,
Toi, l’espoir fantastique
Des demain, des peut-être,

Toi dont l’amour nous rachète,
Royaume offert et nu,
Fragile beauté, pourtant parfaite,
Gloire à toi, Jésus, notre salut.

Jean-Jacques Corbaz

 

 

lundi 16 janvier 2023

(Bi, Hu) Promotion des carottes


Le Comité pour la Promotion des Carottes (CPC) fait un excellent travail. Ses membres s’activent sans relâche pour faire mieux connaître les qualités de ce légume. Il est délicieux, sain, bon marché, et (cerise sur la tourte aux carottes), il a des vertus amincissantes!

Enfin, je devrais plutôt parler de cela au passé. Car depuis quelque temps, les membres du CPC sont en profond désaccord.

Il y a d’un côté ceux qui préfèrent peler une carotte en la tournant vers l’extérieur, et de l’autre ceux qui affirment qu’il est bien plus efficace de la peler en la tournant vers l’intérieur. Chaque parti développe ses arguments, veut absolument prouver qu’ils sont meilleurs que ceux d’en face… Et surtout, chacun cherche à démolir l’autre camp, le rabaisser, le ridiculiser. Chaque prise de parole est interprétée avec malveillance. Bref, c’est la guerre!

Tant et si bien que le CPC n’a plus aucune énergie, aucune disponibilité pour promouvoir les carottes. Un comble !
   

Dites, mes amis: ces mésaventures ridicules n’auraient aucune chance d’arriver dans notre Communauté pour la Promotion du Christianisme (CPC), non? Rassurez-moi. 

Du 18 au 25 janvier, semaine de prière pour l’unité des chrétiens! 


Jean-Jacques Corbaz  
 




(Pr) Tout est à vous... Mais à qui es-tu?

Prédication du 16 janvier 2023

Lectures: 1 Corinthiens 3, 4-15;1 Corinthiens 3, 21-23; Luc 19, 1-9


Dans une revue missionnaire, j’ai lu cette jolie histoire:

“Sur une route, en Inde, des hommes armés m’ont arrêté et fait sortir de mon véhicule. Ils m’ont pris toutes mes valeurs et se sont enfuis avec ma voiture. Quand j’ai vu un des bandits prendre ma bible, je lui ai crié: “Lisez-la souvent!”

Quatre ans plus tard, j’ai reçu une lettre qui disait: “Je suis un de ceux qui vous ont attaqué sur la route. Je me rappelle encore votre visage calme et amical alors que je vous menaçais avec mon arme, et que vous m’avez dit de lire la Bible. Je veux vous remercier, car vous m’avez sauvé la vie. J’ai lu votre bible, et j’ai décidé de quitter ce gang. Et, récemment, mes anciens compagnons se sont fait tuer en attaquant un bus sur la route. Aujourd’hui, si je n’avais pas suivi votre conseil, je serais mort moi aussi. C’est la bible que je vous ai prise qui m’a sauvé la vie.”

 

 
Indirectement, ce n’est pas la première fois, ni la dernière, que le fait de croire en Dieu sauve la vie de quelqu’un. La foi peut sauver de la mort violente, comme dans notre récit. Elle peut aussi sauver de la mort lente, celle du désespoir. Je veux dire ici: du manque d’espérance. Vous le croyez?

À force de vivre en symbiose avec l’Evangile, l’Europe s’y est habituée. Dramatiquement. Petit à petit, le tranchant de la Parole du Christ s’est émoussé pour nous, comme un médicament qui fait de moins en moins d’effet, parce que le corps s’y est accoutumé.

Nous en sommes venus à ne plus réaliser la différence qu’il y a entre la vie que nous menons et celle que l’Evangile appelle! On croit, et sincèrement, que vivre en bons chrétiens, c’est: ne pas tuer, ne pas voler; donner (un peu!); pardonner (parfois...). Bon, je suis un des premiers à déraper dans ce travers!

On entend même certains dire qu’il faut chasser les musulmans de chez nous, parce qu’ils ne respectent pas les fondements du christianisme, qui sont de ne pas voler, de ne pas tuer. Hem! Que ceux qui prétendent cela aillent commettre un vol dans un pays musulman... Ils s‘en mordront les doigts, si j’ose dire: vous connaissez la règle de couper les mains des voleurs!


Dieu merci, nous avons aujourd’hui des contacts avec d’autres continents, qui nous aident à reconnaître tout ce qu’il y a de neuf et de révolutionnaire dans le Nouveau Testament (NT), tout ce qui va beaucoup plus loin qu’une morale humaniste: car ne pas tuer, ne pas voler, donner ou pardonner, c’est un peu comme la peinture sur la carrosserie d’une voiture: ça parachève l’oeuvre, mais ce n’est pas l’essentiel. C’est une conséquence de la foi chrétienne, et non le coeur. C’est ce que l’apôtre Paul qualifie dans notre passage de construction: une construction d’or ou d’argent, de bois ou de paille, une oeuvre qui résistera plus ou moins bien au feu, c’est-à-dire à l’épreuve.

Une construction... Un peu comme la maison des trois petits cochons face au grand méchant loup! Et la lettre aux Corinthiens précise: “Celui dont l’oeuvre sera consumée, même celui-là sera sauvé, comme on est sauvé à travers le feu.” Evidemment, cette personne aura eu chaud, c’est le cas de dire! Mais, rendez-vous compte, l’essentiel, le coeur, ne sera pas touché.

Alors, l’essentiel, le coeur du NT, qu’est-ce que c’est? Bien sûr, si on avait trouvé la définition parfaite en deux lignes, ça se saurait! Nous sommes condamnés à tâtonner.

Aujourd’hui, je trouve dans ce chapitre aux Corinthiens un angle d’approche que j’avais un peu tendance à oublier. Il y a une dispute de clans, entre les chrétiens disciples de Paul et ceux qui se sont ralliés à un nouvel évangéliste, nommé Apollos.

Partant de ce conflit, l’apôtre écrit ces versets, que j’aime à méditer à la veille de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens: “Paul plante, et Apollos arrose; mais c’est Dieu qui fait pousser. Celui qui plante et celui qui arrose ne sont rien.”
  

Et il poursuit: “Que personne ne fonde sa fierté sur des hommes. Car tout vous appartient: Paul, Apollos ou Pierre; le monde, la vie, la mort; le présent ou l'avenir, tout est à vous; mais vous, vous êtes au Christ et le Christ est à Dieu.”

Voilà. Nous n’appartenons pas à des hommes. Vous, protestants ou catholiques, ou musulmans, voire agnostiques, vous n’appartenez pas à votre pasteur ou votre prêtre, ni à votre Eglise ou communauté...  «Vous êtes au Christ et, par lui, à Dieu.»

Finalement, ne serait-ce pas dans cette question de l’appartenance que se joue l’essentiel de notre foi? “À qui es-tu?” disait-on autrefois; “au Jules de la Combe ou au Max du Very?”. Au Moyen Âge, les paysans étaient au seigneur du lieu, sire de Grandson ou comte de Gruyère: “À qui sont ces gens?” disait-on.

Être au Christ; et, par lui, à Dieu... Pas facile, mes aïeux!! Cela suppose de savoir accueillir dans nos vies, dans notre quotidien, les valeurs nouvelles de l’Evangile. Le sens donné à l’existence, et qui nous manque tant aujourd’hui.

“À qui es-tu?”, ça veut dire: pour quoi (en deux mots), pour quoi est-ce que tu vis? Quel est ton but, ton essentiel? L’argent? alors tu es à ton porte-monnaie. L’admiration des autres, la gloire? alors tu es à toi-même. Le pouvoir? La réussite? Être en haut de l’échelle, surpasser les autres? alors tu es à ton orgueil...

Nous sommes si peu à Christ, et à Dieu! 

 

Mais attention: la vie chrétienne, bien sûr, ce n’est pas d’être pleinement détachés de toutes contingences matérielles, et de n’avoir les yeux fixés que sur Dieu seul! Cela, c’est une espèce d’idéal monastique qu’il est quasi impossible de mener dans notre société, surtout si l’on travaille ou qu’on a des enfants; ou que notre santé nous fait souffrir...

Le NT ne nous appelle donc pas à nous couper du monde, mais à travailler sur nous-même pour, dans ce monde, essayer d’appartenir le plus possible à Celui qui nous a rachetés (!). Pour nous convertir, toujours mieux, à sa personne. Pour refaire sans cesse le chemin de Zachée; lui qui, touché par l’amour et le pardon de Jésus, a su lâcher son idole (pour lui, c’était l’argent), lâcher son idole et se donner au Christ. Refaire ainsi le chemin de ce bandit, voleur d’auto et de bible, qui a pu changer de vie à temps.

Se donner... Vous voyez, le malentendu, c’est qu’on en a fait une morale: il faut vous donner au Christ. Surtout non! Arrière de moi, Satan! il ne faut pas vous donner au Christ, pas plus qu’il ne faut être bon, donner ou pardonner, s’abstenir de tuer ou voler. Ce n’est pas une morale, ni une obligation.

Non, avec Paul, avec les missionnaires d’hier et ceux d’aujourd’hui, qui viennent souvent d’Outre-Mer, j’ai envie de vous dire: dans la Parole de Jésus, je découvre le ferment d’une vie bouleversante et bouleversée, qui me fait voir le monde avec des yeux neufs, et qui m’aide à devenir meilleur. En essayant, avec tous mes défauts d’être un peu mieux à Christ, je me libère de bien des égoïsmes, je deviens plus heureux.

L’Eglise, notre Eglise, c’est la communauté de celles et ceux qui marchent sur ce chemin-là. Nous sommes ensemble pour nous y encourager.

Chers ami.e.s tout à l’heure, je vous dirai «au revoir» comme chaque fois. Mais aujourd’hui, j’ai presque envie de vous dire «Adieu». Pas parce que je vais vous quitter pour toujours, bien sûr que non! Mais parce que dans ce mot il y a  «à Dieu» en deux mots. Comme pour dire avec force: soyez à Dieu, le plus possible! Marchez toujours en compagnie de Celui à qui vous appartenez déjà. N’oubliez pas: «Tout est à vous; mais vous, vous êtes au Christ et le Christ à Dieu.» Amen 


Jean-Jacques Corbaz