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mardi 18 avril 2017

(Bi) « Pâques sera trop chou ». Tu crois?

Merci à Pierre Bühler pour ce texte pertinent!!!

« Pâques sera trop chou »
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Ce titre, vous l’aurez reconnu, c’est le slogan publicitaire choisi par une grande chaîne d’alimentation de notre pays pour le temps de Pâques. En le lisant partout, sur les affiches, sur les sacs, sur les dépliants, etc., le théologien que je suis a été de plus en plus interpellé. Certes, on s’adresse aux enfants, on les invite à venir chercher leur « lapinou », en dix variantes ! Et pour les obtenir, il faut collectionner des timbres, et pour avoir ces timbres, il faut que les parents achètent. La fête de Pâques, donc, comme une bonne occasion de consommer ! Chaque temps de fête connaît sa commercialisation, plus ou moins efficace. D’ailleurs, à l’intérieur du dépliant où l’on colle les timbres, on voit une jeune vendeuse avec les bras pleins d’objets à acheter et la phrase « Nous réalisons nous-mêmes ce qui nous tient à cœur ». Acheter, acheter, pour réaliser ce qui nous tient à cœur…

Pour cette commercialisation, on a évidemment choisi de jouer sur le folklore habituel de Pâques, qui remplit aussi les rayons des magasins durant ces semaines : les lapins et les œufs. Dans un premier temps, j’ai tenté de contenir ma réaction de théologien : je me suis dit que cela faisait partie du jeu depuis bien des décennies. Mais ce slogan « Pâques sera trop chou » m’est resté à l’esprit : et si c’était tout ce qui resterait un jour de Pâques, des lapinous trop chous ?

 
Je me suis souvenu d’un entretien que j’avais eu il y a quelque temps avec un jeune homme qui me demandait : « En somme, c’est quoi exactement qu’on fête à Pâques, dans la tradition chrétienne ? » Et il n’en avait vraiment pas la moindre idée. Et j’avais alors tenté de lui expliquer : que les évangiles racontent que Jésus est monté à Jérusalem à l’occasion de la Pâque juive et que ces journées à Jérusalem furent ses dernières, qu’il y fut jugé et condamné à mourir sur la croix, mais que la foi chrétienne voyait dans cette mort une victoire sur la mort, qui fait qu’elle appelle Jésus-Christ le crucifié ressuscité, proclamant que la vie est plus forte que la mort. Cette première explication en amena d’autres : que le mot même de Pâques vient d’un terme hébreu qui veut dire « passage, et que donc la fête chrétienne de Pâques fait référence à la fête juive de la Pâque, qui célèbre la sortie d’Égypte du peuple d’Israël. Une fête du passage de l’esclavage à la liberté, à laquelle la fête chrétienne fait écho en annonçant la libération à l’égard du règne de la mort. Et les lapins et les œufs, alors ? J’avais répondu que c’était probablement en lien avec un vieux culte européen de la fertilité, célébrant la renaissance de la vie au printemps, après un long hiver de la mort… Ce fut un bel entretien, plein de découvertes et d’étonnements.

Du coup je me dis : qui sera là pour donner les explications nécessaires quand les enfants demanderont : « Dis, papa, pourquoi Pâques, c’est trop chou ? » Espérons qu’il y aura encore assez de mémoire chez quelques-uns pour rappeler qu’au-delà des lapinous, dans la fête de Pâques, il en va fondamentalement d’esclavage et de liberté, de vie et de mort, et que ce n’est pas une affaire de timbres et d’achats.

Alors collectionnons gaiement des lapinous ! Mais souvenons-nous aussi que ce qui pourrait faire la véritable joie de Pâques, c’est de vivre la libération d’un esclavage, de découvrir cette vie plus forte que tous les désespoirs de mort qui trop souvent nous hantent.

Joyeuses Pâques, bon passage !

Pierre Bühler


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