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mardi 24 décembre 2019

(Co) "Les anges font leur gamme" (au singulier, "gamme", vous verrez!), conte du 24 décembre 2019

Les notes de la solidarité


Lecture:  Luc 2, 1-20


Tout le village le dit, il n’y a pas plus chenapan que Dominique, le fils des Doleyres. Il ne rate jamais une occasion de jouer un vilain tour; il boit; il s’emporte; il ne respecte rien; et on dit parfois qu’il attend d’être à sa dernière heure pour faire une bonne action!

Heureusement, il n’a pas été nécessaire d’attendre autant. Un soir, c’était la veille de Noël, en rentrant bien tard d’une virée très arrosée, il se retrouve nez à nez avec... une vache! Egarée.

364 jours par an, il l’aurait laissée se perdre dans la nature en rigolant à l’avance des soucis causés au propriétaire.  Mais, ce soir-là, est-ce à cause du boeuf de la crèche? Ou plutôt à cause de son éducation de paysan? Ou bien parce que la vache en question ressemble à sa première génisse, Blondine, qu’il a tant regrettée? Allez savoir... Toujours est-il qu’il la ramène à l’écurie de Rémy, son voisin, le Fribourgeois.




Do - ré

Quel étonnement pour ce dernier quand il voit Dominique lui ramener sa vache égarée! Il n’a même pas la présence d’esprit de dire “merci”, tellement il est surpris. L’autre est déjà parti. Tout heureux d’avoir retrouvé sa bête, Rémy regrette de n’avoir pas pu être au moins reconnaissant.

Il y repense le lendemain matin, en rentrant de la laiterie. Si bien qu’à l’instant où il croise la vieille Micheline, qui porte un énorme fagot de bois mort pour chauffer sa chaumière pleine de courants d’air, eh bien il ne se contente pas de la saluer d’un grognement, comme d’habitude; mais, à cause peut-être de son espèce de dette, ou plutôt de son besoin de dire “merci”, Rémy lui propose de l’aider à porter son fardeau.

Ré - mi

La vieille, tout éberluée, accepte en se demandant s’il s’agit d’une farce de la part du jeune Fribourgeois. Mais le trajet se passe sans encombre, et Micheline se retrouve chez elle avec son bois... et avec ses questions: serait-ce un signe de la bonté de Dieu? Micheline, qui est très pieuse, finit par se dire que ce cadeau du Ciel pourrait aussi profiter à d’autres...

Elle a reçu la veille la visite de son neveu, sa visite annuelle, pour Noël. Il lui a apporté un gâteau, bien trop gros pour son maigre appétit. Ni une ni deux, sa décision est prise. Elle emballe la moitié de la pâtisserie et se rend chez ses voisins, les Fattebert. Ceux-ci hébergent une petite orpheline, Fabienne, qui reçoit de tout le jour plus de remontrances et de brimades que de sucreries.



Mi - fa

Fabienne ouvre de grands yeux devant le gâteau. Elle se régale avec tant de bonheur que toute sa fête de Noël en est illuminée, comme d’un grand soleil. En elle, la pâtisserie allume un feu, un feu d’amitié et de tendresse qui cherche un coeur à réchauffer, plus loin.

Elle le trouve facilement, faites-lui confiance! Car Solange, la vieille tante de la maison, quasi aveugle et courbée par les rhumatismes, passe ses journées à s’ennuyer dans sa mansarde. Fabienne fait un effort pour vaincre sa peur des jérémiades de la vieille femme, et monte vers elle. Elle lui récite la poésie qu’elle a apprise à l’école, et lui chante le cantique préparé pour la fête du village. Et repart, aussi vite qu’elle est venue.

Fa - sol

Solange, le coeur rempli de reconnaissance, heureuse d’avoir pu revivre l’atmosphère des Noëls de son enfance, Solange fait une prière. Elle remercie Dieu de lui avoir envoyé un petit ange sur sa route, pour adoucir les longues heures de solitude.

D’avoir partagé ce simple bonheur avec Dieu lui donne envie de le partager avec d’autres. Elle décroche le téléphone pour appeler une amie. Mais, en tâtonnant à la recherche du numéro, elle tombe sur l’adresse des Lacombe. Le grand-père, Larry, est veuf depuis peu, et s’en console avec beaucoup de peine. La solitude, le soir, lui pèse, tout le monde le dit. Tout le monde le sait, mais personne ne fait rien.

Renonçant à sa première idée, Solange téléphone à Larry pour l’inviter à passer un moment chez elle, en fin de journée.

Sol - la

En reposant l’écouteur, Larry reste un long moment immobile. Lui, si seul, qui voyait venir les fêtes avec inquiétude, oh, on a pensé à lui. C’est comme si une boule se dégonflait sur son estomac. Il se surprend à se réjouir, pour la première fois depuis... oh, depuis...

En partant de chez lui, Larry prend un lapin de son clapier. Il a d’abord pensé l’amener à Solange. Mais très vite, un autre visage apparaît dans sa mémoire: Simon, le cordonnier, qui n’arrive jamais à nourrir ses six enfants. C’est là qu’il se rend d’abord. Le cadeau est vite fait: la boutique est ouverte, le lapin change de mains, et, avant que Simon ait compris, Larry a déjà disparu.




La - si

“Qu’est-ce qui lui a pris?” demande la femme du cordonnier quand il lui raconte l’histoire. “C’est étrange, il ne nous a pas habitués à la générosité. Crois-tu peut-être qu’il ait quelque chose sur la conscience, dont il ait voulu se soulager?”

En entendant ces mots, Simon devient tout rouge. Il va au fond de sa boutique et prend une paire de souliers presque neufs. Réparés, mais couverts de poussière. Il les fait briller, puis prend le chemin de la ferme des Doleyres. Ce sont les souliers de bal de Dominique, qu’on lui avait apportés il y a presque une année. Pour les recoudre. Mais le jeune chenapan lui avait cassé plusieurs carreaux à ses vitres quelques jours après; alors, Simon a toujours gardé les souliers, par vengeance, et prétendu qu’il les avait rendus.

“Bonsoir, Dominique. Voici vos souliers. Oublions notre querelle, la réparation ne vous coûtera rien. Je vous souhaite un joyeux Noël.”

Si - do

Le fils Doleyres a oublié depuis longtemps sa bonne action pour Rémy. Mais il a dans les yeux l’éclat de ses souliers, revenus comme neufs. Ce soir-là, il s’endort, vraiment heureux.




Gamme de do majeur

Extrait d'article provenant du site : https://www.apprendrelesolfege.com/les-gammes-majeures

Dominique,

my,

Micheline,

Fabienne,

Solange,

Larry,

Simon,

Dominique: c’est comme si une bande d’anges musiciens étaient venus se donner la main, pour entonner la plus belle des musiques de Noël.


Jean-Jacques Corbaz 






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