Pour vous y retrouver

Bonjour! Bienvenue sur ces pages, que j'ai plaisir à ouvrir pour vous!
Vous trouverez sur ce blog différentes sortes de contributions:
- annonce (An),
- billet (Bi),
- citation (Ci),
- confession de foi (CF),
- conte (Co),
- formation d'adultes (FA),
- humour (Hu),
- image (Im),
- liturgie (Li),
- poésie (Po),
- prédication (Pr),
- réflexion (Ré),
- sciences bibliques (SB),
- vulgarisation (Vu).
Bonne balade entre les mots!

Ces œuvres sont mises à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Partage dans les Mêmes Conditions 3.0 non transposé.

Ce blog fait partie d'un réseau de sites réformés "réseau-protestant.ch" qui vise à coordonner et rendre visibles et lisibles les publications web de la galaxie du protestantisme de Suisse romande. Voir sur ce blog la page https://textesdejjcorbaz.blogspot.com/p/blog-page.html>.

dimanche 24 mai 2015

(Pr) Le Saint-Esprit et la prière pour les autres, Prédication du 24 mai, Pentecôte

Lectures:  Actes des Apôtres 2, 1-8;  Luc 11, 9-13


Une anecdote. Monsieur le pasteur monte en chaire. Un peu gêné, il explique qu’il n’a pas eu le temps de préparer sa prédication. “Alors, fait-il, je vais laisser le Saint-Esprit parler à travers ma bouche”. À la sortie, une paroissienne le félicite: “Monsieur le pasteur, je vais vous faire un gros compliment!” “Ah, pense le ministre, j’ai été bon!” “Oui, continue la dame: vous prêchez beaucoup mieux que le Saint-Esprit”!
 

 
Comme le suggère cette histoire, il ne sert à rien d’attendre du Saint-Esprit qu’il comble nos insuffisances à notre place. La force donnée à Pentecôte n’a rien de magique. Dans le récit des Actes des Apôtres que nous venons d’entendre, il y a bien sûr une mise en scène imagée; ça ressemble un peu à l’ampoule qui s’éclaire sur la tête d’un personnage de bande dessinée.

Mais quel est le rôle du Saint-Esprit? Qu’est-ce qu’il change chez les croyants? Vous l’avez entendu, il leur permet surtout de se comprendre, malgré leurs différences. Il leur permet de communiquer à propos de la foi. Il y a là des gens venus de tous les pays du monde (du monde connu en ce temps-là); et chacun, quelle que soit sa langue, entend les apôtres parler du Christ; et les comprend parfaitement. “L’Esprit de Dieu les met d’accord, il les unit en un seul corps pour confesser d’un même coeur que Jésus-Christ est le Seigneur et le Sauveur”, comme nous venons de le chanter!

L’Esprit de Dieu nous rapproche les uns des autres. Il fait de nous des frères et soeurs; ou des membres du même corps. Celui du Christ.

Et c’est ainsi que Sofia, que nous venons de baptiser, pas encore deux ans, devient la soeur de son arrière-grand-maman de 89 ans, ici présente aussi! Et nous voilà, protestants de Grandson, frères et soeurs avec des chrétiens venus de Galice, catholiques et “gallegophones”; et même deux personnes de confession orthodoxe et juive! Vous le voyez agir, le Saint-Esprit?

Le souffle du Christ se fiche pas mal des barrières que nous érigeons pour nous protéger de nos peurs! Il se rit des hiérarchies, des traditions contraignantes et des “ça se fait pas”! Il vient travailler au corps nos rigidités, pour nous ouvrir toujours mieux les uns aux autres. À l’écoute. Au respect. Ce barbu négligé, c’est ton frangin. Cette exaltée qui te bouscule, c’est ta soeur.  Ce croyant qui ne vit pas sa foi comme toi, Dieu le remet entre tes mains.

Bon, je crois qu’il est un petit peu dingue, mon ami Dieu. Quoi, ces gens mal foutus que nous sommes: frères et soeurs, unis et proches comme les doigts d’un même pied?


  
Oui, il est un peu fou, tu sais. Il est fou de nous... Nous sommes sa passion. La passion, rien que pour une personne, c’est déjà dément. Mais alors, pour toute l’humanité, avec ses tares et ses pétards... Comme disait Didier en riant: si tous les cons volaient, on ne verrait plus le soleil!

Déjà à la création du monde, ça a commencé, cette passion. Quand il a fabriqué notre terre, raconte la vieille légende au tout début de la Bible, eh bien chaque fois qu’il créait quelque chose, Dieu disait que c’était bon. Paf, la neige sur les routes à Pâques: “c’est très bon!”. Paf, les bêtes féroces qui te bouffent tout cru: “mais c’est très bon!”. Paf, les humains pires que les bêtes féroces: “yes, c’est très bon!”... Mais il est ciré, mon ami Dieu!

Et puis, ça a encore empiré avec l’âge! Car à l’époque de Jésus, les Romains qui voulaient convertir tout le monde à leur djihad, qui trucidaient ceux qui refusaient de s’agenouiller devant leur empereur Allah noix... Tu sais ce qu’il a dit, Dieu, à propos des Romains? “Touche pas, c’est mon pote, aussi! Respecte les Romains qui te zigouillent autant que toi-même”. Non mais allô, quoi!?!

Il les a même laissés faire du petit bois avec son propre fils. Croix de bois, croix de fer, les Romains l’ont emmené en enfer. Et Lui, il a lassé faire. Tellement il est passionné par toute l’humanité.

Alors bon, imiter Dieu, c’est impossible! Avoir le même respect, le même élan pour chacun(e), tu oublies!

Et c’est pour cela que nous avons besoin du Saint-Esprit! Nous avons besoin de prier pour recevoir le souffle du Christ, sa passion pour l’humain, son regard de tendresse, qui nous permettront de nous regarder un peu mieux comme des tout proches, malgré nos différences. Nous avons besoin de prier pour recevoir le Saint-Esprit. La prière est un travail sur nous-mêmes pour nous transformer.

Et cette prière pour l’Esprit de Jésus va nous conduire presque automatiquement à une autre prière: l’intercession les uns pour les autres, comme l’évangile nous y invite régulièrement. Présenter nos proches et nos lointains à l’amour de Dieu, ouvrir notre coeur à celui du Ciel, pour y accueillir les souffrances et les joies de la terre. Et nous mettre ainsi en route vers une existence plus passionnée des autres et de soi!

Prier, c’est bien sûr l’invitation toute particulière pour ce dimanche de Pentecôte, fête du don de l’Esprit; pour ce culte de l’Alliance où Christ nous invite à nous engager derrière lui.

Ce matin donc, je ne vais pas vous appeler à vous inscrire pour des tâches ou des engagements paroissiaux. Mais je vous invite à la toute première chose essentielle, à tourner votre regard, et votre coeur vers ceux de Dieu, bref à prier.

Les bouts de papier que vous avez reçus à l’entrée pourront vous y aider. Si vous l’acceptez, merci d’y noter une intercession pour les autres ou pour vous-mêmes; un mot de reconnaissance ou d’espoir; un émerveillement, ou bien au contraire une crainte ou une plainte. Donc votre prière. Nous pourrons les partager tout à l’heure, après la communion, autour de la table du Seigneur.

Avec nos différences, avec nos accents particuliers, nos génies propres, eh bien nos prières vont former une symphonie, comme un arc-en-ciel, pour approfondir notre alliance avec Dieu, et les uns avec les autres. Je m’en réjouis, et Lui aussi!
Amen                                          

Jean-Jacques Corbaz

 

 

Phrase d’orgue

Puis indications pratiques pour les prières: on peut soit lire sa prière soi-même; soit déposer son billet sur la table de communion, et il sera lu par la lectrice ou le pasteur; soit dire une prière non écrite; soit garder uniquement pour soi son billet avec sa prière.
Prières après la communion, juste avant le Notre Père.


Interlude



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire