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dimanche 14 juin 2015

(Pr, Co) Renversement de pouvoir à Jérusalem, narration du 14 juin

Narration du 14 juin, « Renversement de pouvoir à Jérusalem »
 (Actes des Apôtres 3 et 4).
Vous serez peut-être surpris par quelques anachronismes; ils sont intentionnels! Cette narration vise à approcher deux mystères, celui de la résurrection de Jésus et celui du don du St-Esprit aux apôtres; comment les deux sont liés; et comment les premiers chrétiens les ont vécus.



Lectures:  Jean 16, 12-14; Romains 10, 8-13



L’histoire se déroule à Jérusalem, il y a 1985 ans exactement. Raphaël arrive tout excité, ce jour-là: cheveux décoiffés, essoufflé, il a l’air d’avoir inventé le rock-and-roll en mettant les doigts dans une prise électrique! Je ne l’ai jamais vu comme ça.

- Qu’est-ce qui se passe? Disons-nous tous en choeur.

- Faites-moi quelque chose à boire, je vais vous raconter, répond Raphaël. ... Merci. Alors, voilà: ce matin, comme tous les matins, le vieux Galiob a été amené par ses amis à la porte du Temple, pour mendier.

- Galiob? Fait quelqu’un. Le paralysé?



- C’est ça. Il n’arrive plus du tout à marcher, il faut le porter pour qu’il puisse quémander quelques sous. Il doit bien vivre, le pauvre. Bon, bref, aujourd’hui c’était encore pire que d’habitude: au milieu de l’après-midi, Galiob n’avait encore rien reçu. Pas une seule petite pièce. Les passants ne manquaient pas, pourtant, et plusieurs avaient largement de quoi; les riches Sadducéens, par exemple. Mais: des clous! Rien. Vous pensez bien que Galiob voyait descendre le soleil avec angoisse: il sentait qu’à ce taux-là, il ne survivrait pas longtemps...
 

- Et alors? faisons-nous, que s’est-il passé?

- J’y arrive, les gars. Patience! Est-ce que vous connaissez Pierre et Jean, les amis de ce Jésus qui a été crucifié il y a quelques semaines? Eh bien, ils sont venus au Temple, pour la prière. Galiob criait pour demander l’aumône, d’une voix désespérée. Pierre et Jean se sont approchés de lui, l’ont regardé; longtemps; et puis ils ont dit: “Nous n’avons pas d’argent; mais ce que nous avons, on te le donne: au nom de Jésus de Nazareth, lève-toi, et marche!”

Moi, j’arrivais 100 mètres derrière eux, continue Raphaël. Je n’ai pas bien vu comment ça s’est passé, au milieu de tout ce monde. Il y a eu des cris de surprise; et j’ai entendu: “IL MARCHE!”

Je me suis approché, à travers la foule, et j’ai vu: Galiob était debout! Il marchait, à petits pas, d’accord, mais il marchait! Sans sa canne, sans l’aide personne!

- Incroyable, font les amis. Ils ont fait comme Jésus!

- Parfaitement, continue Raphaël. Mais attendez! Ça a fait du raffut, vous imaginez! La foule s’exclamait, des gens péroraient, d’autres disaient que c’était pas possible! Mais Galiob, lui, il criait, il dansait, il chantait: “Gloire à Dieu! Merci, Seigneur!”
 


Alors Pierre a pris la parole. Dans un silence (approximatif!), il a expliqué que, depuis hier, les amis de Jésus ont reçu un... truc... euh, un souffle, je crois... un esprit qui souffle et qui leur donne le pouvoir de Jésus... Je n’ai pas très bien entendu, il y avait tellement de gens qui posaient des questions, tous à la fois! Je n’ai pas bien compris, un souffle saint, un esprit de Dieu, quelque chose comme ça, qui leur permet de guérir les exclus, comme Jésus. De redonner la liberté. ...

Nous restons tous muets, soufflés par l’inattendu de ce récit.

- Alors, continue Raphaël, alors ils sont arrivés.

- Qui ça, “ils”? demande Esra. Les anges de Dieu?

- Mais non, tomates! Les chefs! Les huiles! Tous les pontes du Sanhédrin, les grands-prêtres, les commandants de la police du Temple, les riches Sadducéens... Le gratin, quoi! Ils avaient été alertés par le bruit (vous savez comme ils ont peur d’un éventuel soulèvement populaire). Et ça n’a pas loupé, ils sont arrivés pile au moment où Pierre disait que Jésus n’était plus mort, qu’il est à nouveau vivant, que son esprit... ou son souffle, c’est Jésus ressuscité, Jésus à l’oeuvre aujourd’hui encore!

- Génial! dit quelqu’un. Les Sadducéens et les grands-prêtres ne croient pas à la résurrection! Ça a dû exploser!

- Exact, fait Raphaël. Ils étaient rouges! verts! Ils suffoquaient.

- Et alors?

- Et alors, ils ont fait embarquer Pierre et Jean. Au clou! Comparution immédiate devant le Sanhédrin, érigé en tribunal.

- Eh, comme pour Jésus, se souvient Silas.

- Comme pour Jésus, tu l’as dit. Mais la suite s’est passée différemment. D’abord, Galiob n’a pas voulu les quitter. Depuis qu’il était guéri, impossible de lui faire lâcher les baskets de Pierre. Il est donc entré au tribunal avec les deux prisonniers. Vous imaginez, c’était mieux qu’une pièce à conviction!

- Euh, et toi, Raphaël? je fais. Tu ne les as pas suivis, quand même?

- J’avais peur de me faire coffrer, tu penses. Mais il s’est passé quelque chose que je n’ai pas compris (d’abord). Derrière Pierre et Jean, derrière Galiob, des autres sont entrés au Sanhédrin. Pas des officiels, donc: des pauvres, des pécheurs, des gens du peuple, comme moi. Sans savoir pourquoi, je suis entré aussi. Comme s’il y avait... une force, un vent qui me poussait.
 


- Eh, tu nous charries, dit Silas. Toi, le trouillard, tu as osé les suivre? Non, mais raconte ça  à d’autres!

- Vous me croirez, vous me croirez pas, continue Raphaël, mais je vous assure! Même que le Sanhédrin a délibéré longtemps, en posant des questions à Pierre et Jean: “Qui êtes-vous? Qu’avez-vous fait? Au nom de qui avez-vous agi?” On les sentait embarrassés. Pourtant, c’étaient les grands pontes du Temple et de la Loi, les familles les plus puissantes d’Israël, les élites, quoi! Ceux que nous envions toujours, à cause de leur pouvoir. Eh bien là, ils se regardaient, ils hésitaient... ils compulsaient leurs livres... Comme s’ils avaient peur. J’ai compris qu’ils cherchaient à étouffer l’affaire. Ils se sentaient menacés...

Par contre, Pierre, lui, était plein d’assurance. Lui qu’on avait vu il y a quelques jours désespéré par la mort de Jésus, lui qui parlait de se f... à l’eau et qui n’avait plus aucun but, eh bien, il était fort et rayonnant! Il parlait avec sûreté de ce Jésus que Dieu a ressuscité; qui vit toujours aujourd’hui avec eux, ses amis! Qui sauve! Qui guérit! On aurait dit que c’était lui le grand-prêtre, et eux les petits, les perdants. Il a même dit (Pierre, donc), il a même dit une phrase que les prêtres seuls ont le droit de prononcer. C’était: “Il n’y a sous le ciel aucun autre nom par lequel les hommes et les femmes puissent être sauvés!” Comack! “Aucun autre nom que celui de Jésus”!

- De Jésus? Pas de Dieu?

- Comme je l’ai dit! De Jésus! Du coup, les grands-prêtres bégayaient, se consultaient... Ils balançaient entre colère et peur...

- Mais peur? Pourquoi peur, Raphaël? Puisque c’est eux qui ont le pouvoir?

- Justement, j’ai mis du temps à comprendre. D’abord, il y avait Galiob, debout, inexorable. Galiob dont la seule présence était une preuve indubitable.

Et puis, et surtout, il y avait nous! Nous étions plusieurs centaines à être entrés dans le Sanhédrin, et encore quelques milliers dehors. Tout à coup, j’ai compris: les pontes, ils avaient peur de nous!  Ils étaient moins libres que Pierre et Jean, moins libres même que nous, le peuple! C’était comme s’il soufflait un vent qui mettait tout à l’envers!
 

- Mais comment ça s’est fini, demande Silas?

- Eh bien, fait Raphaël, les grands-prêtres ont dû relâcher Pierre et Jean, qui n’avaient rien fait de mal. Ils ont évidemment essayé de les intimider, de leur interdire d’enseigner le nom de Jésus... Bref, du vent! Autant souffler dans un tambour!

Pierre et Jean sont sortis en disant: “Nous avons choisi: nous obéirons à Dieu plutôt qu’aux hommes.” Et ça chantait, et ça dansait, nous étions soulevés par un espoir immense... Nous nous sentions forts comme jamais nous ne l’avions éprouvé. Et moi, Raphaël le traqueux, moi qui n’ai jamais appris à lire ou à parler, je me suis mis à raconter partout cette folle journée... J’ai abordé des inconnus, j’ai embrassé des soldats, j’ai affronté les rires et les moqueurs pour expliquer ce phénomène. Ce... souffle, cet esprit de Dieu, il a complètement changé ma vie. J’aime chanter, j’aime vivre, j’aime les autres disciples de Jésus... Allez, les copains, c’est décidé: j’y retourne. Vous venez avec moi?

Amen                                          

Jean-Jacques Corbaz   


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