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dimanche 8 juillet 2018

(Pr) Puissance de l'Esprit de Dieu 1° - Le rôle de l’Esprit de Dieu, selon Joël

Prédication du 8 juillet 18, Ollon et Villars  «En avant - pour une Eglise qui ait du souffle!»

Lectures: Joël 3, 1-5; Nombres 11, 24-29; év. de Jean 20, 19-23



On l’appelle Joël. On ne sait pas bien ni qui il est, ni d’où il vient. Mais lui, il semble savoir où il va!

On l’appelle Joël. On connaît surtout de lui ce bref passage: “Je répandrai mon Esprit sur toute chair, vos fils et vos filles prophétiseront, vos hommes d’âge mûr auront des songes, et vos jeunes des visions...”

Dans la TOB en deux volumes, une note précise (je cite): “Ce passage est cité dans le récit de Pentecôte (Actes 2). On notera toutefois que, chez Joël, l’effusion de l’Esprit a un caractère plutôt angoissant; prophétiser signifie: se conduire de façon extraordinaire, perdre l’emprise sur soi-même, être emporté par la force irrésistible du Seigneur. Tous, hommes et femmes, vieillards et enfants, maîtres et esclaves, seront saisis d’une violente frénésie. En plus, l’univers tout entier s’effondrera dans une effrayante symphonie de feu, de sang et de ténèbres. Cependant, tous ceux qui invoquent le nom du Seigneur seront sauvés”.
  


C’est donc un gigantesque bouleversement que décrit ce poème de Joël, un renversement complet de l’ordre des choses. Tous les habitants de Juda seront amenés à des comportements irrationnels, inhabituels: jeunes et vieux! Même les femmes! Même les esclaves et les servantes, parmi lesquels se trouvaient un grand nombre d’étrangers. De païens, donc! Tous, ils seront “emportés par la force irrésistible du Seigneur”.
 


Attention pourtant: il s’agit de bien tenir compte de ce qu’est l’Esprit de Dieu dans l’Ancien Testament. Oublions quelques instants la Pentecôte chrétienne, si c’est possible! Pour la pensée juive, l’Esprit, c’est une vitalité qui émane de Dieu. Une force de naissance. L’Esprit est déjà cité au tout début de la création, qui soufflait sur le chaos.

Au sens premier, le mot traduit ici par Esprit veut dire “air en mouvement”; donc “souffle”; “respiration”; et aussi “vent”, bien sûr. Au sens figuré, il signifie “souffle de vie”, voire “vie” tout court. On pense à ce formidable récit d’Ezéchiel où des ossements tout secs sont rassemblés, puis recouverts de chair, puis animés par l’Esprit de Dieu, qui leur permet de redevenir vivants.

Dieu promet donc une naissance! Un souffle de vie emportera chacun(e). Mais un souffle de vie autre, nouvelle, différente!  E-norme, donc hors normes!
  

Et cette puissance divine se manifestera jusqu’au ciel: le soleil et la lune, comme la terre, joueront la grande symphonie du rouge et du noir, du sang, du feu et de la nuit; signes (toujours) que Dieu se manifeste, qu’il apparaît, qu’il éclate!

Face à un tel chambardement cosmique, le réflexe, c’est la peur! C’est crier “au secours!”.

Nous y voici, dit sereinement Joël: si c’est Dieu que vous appelez à l’aide, alors vous serez sauvés. Littéralement: survivants. Par trois fois, Joël emploie un terme de guerre, celui qui désigne les rescapés après une bataille. Ceux qui appelleront vers Dieu en réchapperont, c’est certain; parce que d’abord, précise le prophète, d’abord c’est Dieu qui les appelle, et il les appelle ses survivants.



Sur - vivants. Je trouve que ça nous va bien, comme nom; comme nom de baptême, à nous, chrétiens. Sur - vivants. Vivants d’une autre vie, nouvelle, extraordinaire! Surnaturelle! Cela, parce que c’est Dieu d’abord qui nous appelle. Qui crie vers nous!
  
Vous avez remarqué? Joël, dans sa métaphore guerrière, ne s’intéresse aucunement à ceux qui n’en réchappent pas. Y en a-t-il, d’ailleurs? Mystère! J’aime ce silence, que je comprends comme un “ce n’est pas ton problème”. Paraphrasant les Inconnus, il nous dit: “Mais cela ne nous regarde pas”!

Car ce qui me concerne, c’est de toujours appeler ce Dieu qui d’abord m’appelle. Chercher Celui qui m’a déjà trouvé. Me laisser emporter par le souffle de sa vie! Il est si puissant que toujours il m’échappe. Moi, ce que je dois viser, c’est de ne pas lui échapper!

Au fond, le rôle de l’Esprit, il est là: me permettre d’écouter la voix de Celui qui prie en moi. Et qui veut m’emporter, me mettre en route par sa force irrésistible. Souffle de vent, emmène-moi! Souffle devant, la vie est là!

Vous voyez, j’espère, combien ce bouleversement promis est un fabuleux programme de foi! Appel à vivre! À côté de lui, je me dis (avec un petit sourire), à côté, les bouleversements de l’Eglise, passés et à venir, ne sont qu’un frémissement.

Par son Esprit, Dieu va tout chambouler dans nos vies. Pas seulement des extases dansantes ou frénétiques; non, il s’invite dans tous les recoins bien préservés de nos coeurs pour les animer, les retourner en direction de son futur, de son espoir.

L’Eglise À Venir n’est pas derrière nous, elle est devant! Le voilier symbole des chrétiens n’a pas de marche arrière, il ne peut qu’avancer, entraîné par le Christ, poussé par le vent de son Esprit!

  


Mais. Mais il me reste une question, comme une frustration. Car enfin, cela fait des pellées de siècles que tout ça nous est offert. Cet appel, cette puissance qui met en route.

Alors comment se fait-il que le monde aille si mal, quand y vivent tant de millions de gens qui se réclament de cet Esprit? Comment se fait-il que tant d’égoïsmes nous jettent les uns contre les autres, alors que souffle une si forte bise vers le Royaume de Dieu? Qu’est-ce que cela veut dire par rapport à notre foi? Par rapport à notre volonté de laisser le Saint-Esprit travailler dans nos vies?

Vous connaissez peut-être l’histoire de cet enfant africain qui demande à son père pourquoi il est noir. “Mon fils, c’est à cause du soleil, chez nous, en Afrique...”. Le gamin renouvelle sa question avec ses cheveux, crépus; son nez, épaté; ses grands pieds... Et c’est toujours la même raison: “Mon fils, chez nous, en Afrique, la chaleur... la chasse... les arbres...” Tout s’explique. Pourtant, le garçon n’est pas satisfait: “Dis, papa, alors pourquoi on habite à Tolochenaz?”

Je rêve que, de même, dans nos Eglises, beaucoup plus d’enfants (de 7 à 177 ans) nous demandent, et se demandent pourquoi nous avons le Saint-Esprit; pourquoi nous avons l’évangile; pourquoi nous avons l’amour passionné de Dieu, son pardon, ses promesses et ses appels, si c’est pour vivre à Tolochenaz; je veux dire: sans que ces dons ne nous servent?

  


Voilà. On l’appelle Joël (ça veut dire: “Dieu est le Seigneur”). Il nous pose, aujourd’hui, cette question essentielle: comment nos vies pourront-elles s’ouvrir mieux au souffle de Celui qui nous appelle? Amen                                          


Jean-Jacques Corbaz



“En avant - pour une Eglise qui ait du souffle!”

Joël 3, 1-5


(1) Une page nouvelle se tourne, dit Dieu:
Je vais déverser ma vie, mon souffle, sur toute chair.
Vous serez mis en route par le vent de l’Esprit,
Hommes et femmes, jeunes et vieux, notables et enfants,
(2) Même les plus basses couches de la population, même les étrangers,
vous tous, vous serez animés par mon souffle de vie!
(3) Je vais placer des signes de ma puissance jusqu’au fond du ciel:
du sang, du feu, des colonnes de suie et de fumée.
(4) Le soleil deviendra noir, et la lune rouge sang,
lorsque je révèlerai la force de ma transcendance,
immense et effrayante!
(5) Alors, pourtant, toute personne qui fera appel au Seigneur sera sauvée.
Il y aura des rescapés à Jérusalem, auprès du Temple,
C’est le Seigneur lui-même qui l’a promis.
Oui, les survivants, c’est ceux que le Seigneur appelle!


(traduction JJ Corbaz)



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