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dimanche 19 mai 2019

(Pr) Ces petits riens si précieux

Prédication du 19 mai 2019 - “Je t’ai racheté”

(pour le baptême de Clara et Lohan)

Lectures bibliques: Esaïe 43, 1-5; Matthieu 23, 1-12
 

- Sais-tu, demande le rouge-gorge, sais-tu combien pèse un flocon de neige?

- Oh, répond la colombe, rien du tout! C’est insignifiant! Négligeable!

- Ecoute, reprend le rouge-gorge, j’étais dans la forêt, et j’admirais l’hiver. J’ai compté les flocons qui tombaient. Sur une branche, qui était fragile, sont tombés 4’277 flocons. Mais quand s’est posé le 4’278ème (qui pèse trois fois rien, comme tu disais, négligeable...), eh bien, la branche a cassé... Parfois, il suffit de peu pour tout changer.

- C’est peut-être vrai, se dit la colombe (une autorité en matière de paix). Peut-être ne manque-t-il qu’un geste, dérisoire, insignifiant, pour que tout bascule... pour que la paix soit possible... ou qu’on soit heureux...

  

Cette jolie histoire illustre une vérité toute simple, mais importante: ce sont des tout petits riens qui peuvent faire tourner la roue, soit du côté du bonheur, soit du côté négatif. Des milliers de petits riens additionnés, minuscules. Si infimes qu’on ne leur accorde souvent aucune importance.

Et ce phénomène est tout spécialement vrai en ce qui concerne l’éducation de nos enfants; les valeurs que nous leur transmettons - souvent à notre insu.

Ecoutez cette anecdote.

Une jeune maman avait l’habitude de donner à son fils, quand elle l’amenait au jardin d’enfants, un bon goûter. À chaque fois, elle y mettait un petit chocolat que son enfant appréciait tout particulièrement. Le garçon aurait bien voulu savoir où maman rangeait ces chocolats, à la maison. Quand il posait la question, ses parents lui répondaient que ces friandises apparaissaient par magie, grâce à un tour de passe-passe qu’ils étaient seuls à connaître.

Un soir, l’enfant est rentré avec un joli crayon qui n’était pas à lui. Le lendemain, il y avait une gomme en forme de ballon de foot. Puis une cuillère dorée, et une image... Tout cela ne lui appartenait pas. Quand sa maman lui a posé la question, le gamin a répondu, simplement: “Ben, je les ai eus en faisant  le même tour de magie que toi pour le chocolat.”

Ayayaïe! Vous devinez que ses parents ont immédiatement cessé de pratiquer de tels tours de passe-passe!!
  


Les enfants observent les adultes avec beaucoup d’attention. Surtout leurs parents, évidemment!
Ils sont un peu comme des ordinateurs, ils enregistrent chaque mot, chaque image... chaque geste; chaque émotion, surtout. Puis il ne se passe rien pendant longtemps. Mais un jour, quand on s’y attend le moins, voilà que la phrase, ou l’attitude, ressort, comme une leçon bien apprise.

Oui, les enfants imitent énormément leurs parents. Des fois, ça nous fait plaisir... et parfois beaucoup moins! Raison de plus pour bien veiller à ce que nous disons et faisons. Surtout à ce que nous faisons!!
  


Ce que je viens de dire peut paraître accablant: quelle lourde responsabilité! Certain(e)s pourront même l’entendre de manière culpabilisante: oh, mais quel mauvais père je suis (ou mère, ou grand-mère, ou parrain, biffez toutes les mentions inutiles et rajoutez-en à la pelle...); quel mauvais schtroumpf je fais, je ne suis pas un bon éducateur pour mes enfants...

À celles et ceux qui réagissent ainsi, je dis avec force: pensez à votre baptême! Car l’eau versée, nous l’avons dit, elle est preuve de pardon de la part de Dieu, et de renouveau de vie. L’eau que nous avons reçue en signe d’Alliance, elle chante à qui veut l’entendre: “Clara est le trésor de Dieu, sa passion, son désir le plus fou! Il ferait tout pour qu’elle soit heureuse et libre!” “Lohan est le trésor de Dieu, sa passion, son désir le plus fou! Il ferait tout pour qu’il soit heureux et libre!”

Et vous pouvez mettre votre prénom à la place de celui des baptisés: “Patrick est le trésor de Dieu, sa passion, son désir le plus fou! Il ferait tout pour qu’il soit heureux et libre!” - “Céline est le trésor de Dieu, sa passion, son désir le plus fou! Il ferait tout pour qu’elle soit heureuse et libre!” - Et Kenzo - et Evelyne - et Marianne - et Aurélien - et chacun(e) de nous...

Ainsi, pensez donc: si Dieu, qui seul est parfait, ne nous condamne pas; mieux: si, pour lui, nous sommes ses enfants adorés, ceux pour qui il donne sa vie; voyez-vous la valeur que cela nous confère?

Valeur aux yeux de Dieu; mais aussi aux yeux des autres. Et encore, et c’est sans doute le plus difficile à réaliser: valeur à nos propres yeux, à nous!

Savez-vous que les auréoles ont été inventées, au Moyen Âge, pour montrer que les chrétiens (oui, tous les chrétiens!) étaient habités d'une lumière vive, reçue d'En-Haut, et qui rayonnait autour d'eux? Ce disque lumineux autour de la tête voulait dire: "Voilà quelqu'un qui a su laisser vivre en lui (en elle) la Clarté majuscule de Dieu, et qui sait aussi la diffuser autour de lui (autour d'elle) par ses paroles ou par ses actes".

Elle est là, la fabuleuse nouvelle de Pâques! La lumière du Ressuscité vient nous habiter, et nous transformer. Grâce à elle, nous devenons, avec tous nos défauts (que nous connaissons bien), nous devenons des pensionnaires du coeur de Dieu; infiniment dignes d’être aimés au Ciel et sur la terre!

Infiniment dignes d’être aimés! Foncièrement aimables, donc! Et pour que cet amour se réalise, concrètement, vous pensez avec quelle ferveur Christ nous appelle à dire “Que ta volonté soit faite, sur la terre comme au ciel”!

  

Oui, éduquer des enfants est difficile, Dieu lui-même en sait quelque chose! Alors, mettons-nous à l’oeuvre avec application, avec sérieux... Mais en nous souvenant toujours que, grâce à Pâques, Dieu nous aide à transformer nos gestes maladroits en présences bienfaisantes.

Nous sommes invités à nous engager, à nous mettre au boulot derrière le Christ, mais nous sommes aussi aimés, pardonnés d’avance. Nous risquons de nous tromper, parfois; souvent; très souvent. Mais nous avons reçu aussi la promesse ferme que ces erreurs ne nous enlèveront rien de la tendresse du Père, ni de son salut. “Même si les montagnes venaient à s’en aller; même si les collines venaient à s’effondrer, dit Dieu, mon amour pour toi restera tout proche; mes promesses de paix jamais ne seront ébranlées” (1). C’est exactement ce que nous disons de sa part à chaque baptême!

J’aime le dicton portugais qui dit: “Deus escreve direito por linhas tortas” (Dieu écrit droit avec des lignes courbes, tordues - je veux dire: avec nous!!). Amen
 

Jean-Jacques Corbaz

(1) Esaïe 54, 10    



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