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lundi 6 décembre 2021

(Pr) Se laisser arbitrer, dit Michée. Ça fait fondre!

 Prédication du 6 décembre 2021   Le «chemin nouveau» de Dieu

Lectures bibliques: Michée 4, 1-5; Apocalypse 21, 1-6; Jean 8, 3-12


Dans quatre jours, le 10 décembre, c’est la journée mondiale des droits humains. Et à cette occasion, nous sommes invités à réfléchir, à prier, et même à agir en faveur de personnes victimes de graves violations de ces droits. Donc à devenir, aujourd’hui, des saint Nicolas pour tant de ces gens emprisonnés, voire torturés de manière arbitraire dans notre monde où règnent tant d’injustices.

Des récits de personnes humiliées, dont on ne respecte pas les droits élémentaires, j’en ai entendu des milliers. Vous aussi, sans doute. Ça nous fait mal d’en prendre connaissance. Assez! Suffit!
  

Parfois donc, pour nous protéger, nous nous bouchons les oreilles. Nous refusons de voir la réalité, tant elle est insoutenable. Nous fuyons. C’est quand même plus agréable de regarder «Qui veut gagner des millions»!

Si vous agissez ainsi, ne vous sentez pas coupables! C’est NORMAL! C’est humain de fermer les yeux, quand le monde autour de nous est trop injuste. Et surtout, quand en même temps nous nous sentons impuissants à le changer. Normal.

Quand nous éprouvons ces sentiments, Dieu nous propose un chemin. - Attention, je n’ai pas dit une baguette magique! Un chemin: «Venez, montons à la montagne du Seigneur, il nous montrera ses chemins, et nous marcherons sur ses routes».

Il y aura des pas à faire, et encore des pas. Un long cheminement. Comme un apprentissage; ou un pèlerinage; ou une exploration.
 

Cette marche que Dieu nous propose aura, pour nous, trois caractéristiques, que je voudrais développer brièvement:

1) D’abord, la logique de ce chemin est une logique d’arbitrage. D’arbitrage et pas de force: «Il sera juge, il arbitrera les peuples», dit Michée. Et vous vous souvenez peut-être de ce que nous disions du juge lors du culte du mois dernier.

Dieu rendra la justice de manière bienveillante et non-violente. On pense à Salomon, bien sûr, mais surtout à Jésus dans l’épisode de la femme adultère que nous avons entendu tout-à-l’heure. Une manière pacifique de régler les conflits, en évitant du mieux possible qu’il y ait des perdants. Une justice subordonnée à l’amour, en somme, et au pardon! Un arbitrage de paix.


2) Seconde balise sur le chemin où Dieu nous appelle: celle de la promesse. D’une promesse folle, où la paix règnera de manière parfaite, selon cette belle image: «Ils feront fondre leurs épées et leurs lances pour en forger des charrues et des faucilles». C’est-à-dire que l’humanité quittera les activités guerrières pour se tourner vers des activités nourricières; bienfaisantes; guérissantes!

Certains diront: «Foutaises! C’est impossible!». Mais si vous êtes venus ce matin pour vivre ce culte, j’imagine que ce n’est pas votre cas!

D’autres nuanceront: «C’est une promesse qui se réalisera à la fin des temps, et que nous espérons. Ce n’est pas pour ce monde-ci!»

Pour moi, cette espérance a surtout valeur de mise en confiance. Ici-bas. Elle veut me donner du courage pour résister à ce monde si rempli d’injustices. Elle est destinée à me stimuler pour rester solide et debout, dans la tourmente. Comme des vitamines pour passer l’hiver!

Donc, pas seulement «Tiens bon, et attends que ça passe». Mais aussi: «Lutte de toutes tes forces contre ces microbes de violence, d’écrasement et d’humiliations. C’est à toi de te battre contre ces virus porteurs de mort, et de haine. Et si tu luttes, tu verras alors que, bien avant toi, Dieu luttait déjà!»
 
3) Troisième repère sur notre chemin: je dirais: le respect des autres. Je suis étonné que ce passage ne se termine pas par quelque chose comme «Et tous se convertiront au Seigneur». Non, chacun.e va marcher, à son pas, selon ses valeurs humaines (qui sont toutes relatives et provisoires)!

Tous viennent vers Dieu pour se laisser arbitrer, et conduire vers la paix. Pas de conquête, personne ici-bas ne possède la Vérité absolue! Belle parole oecuménique pour cheminer vers Noël avec toute la Terre, ne pensez-vous pas?

D’ailleurs, ce superbe passage ne se trouve pas à la fin du livre de Michée. Pourtant, cela aurait été si beau, de terminer par cette vison de paix mondiale!

Or justement, ce n’est pas le dernier mot, comme la solution finale à tous nos problèmes. Non, quand je marche, je dois savoir que je rencontrerai encore des obstacles; que parfois, la violence et l’injustice reprendront le dessus, près de moi; et même en moi, bien sûr! Michée lui aussi aura encore des mots guerriers après ces paroles magnifiques d’espérance… et euh, nous aussi!
  

Avent de l’année 2021. Dieu vient. Ses promesses nous sont adressées, à nous aussi, face à notre monde mal fichu. Chaque fois que nous disons une parole qui reflète celles de Dieu; chaque fois que nous accomplissons un geste qui prolonge ceux du Christ, eh bien nous aidons les humains à mieux vivre la réconciliation offerte à Noël. Nous contribuons à éclairer un peu mieux la nuit. Nous réchauffons l’hiver, à notre mesure. Et donc, nous aidons les autres à le faire, eux aussi.

Bâtisseurs de l’amour de Dieu, nous agrandissons l’abri qu’il propose aux blessé.e.s de la vie.

Alors, bonne route! Ou: bon chemin! Amen


Jean-Jacques Corbaz  



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