Pour vous y retrouver

Bonjour! Bienvenue sur ces pages, que j'ai plaisir à ouvrir pour vous!
Vous trouverez sur ce blog différentes sortes de contributions:
- annonce (An),
- billet (Bi),
- citation (Ci),
- confession de foi (CF),
- conte (Co),
- formation d'adultes (FA),
- humour (Hu),
- image (Im),
- liturgie (Li),
- poésie (Po),
- prédication (Pr),
- réflexion (Ré),
- sciences bibliques (SB),
- vulgarisation (Vu).
Bonne balade entre les mots!

Ces œuvres sont mises à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Partage dans les Mêmes Conditions 3.0 non transposé.

Ce blog fait partie d'un réseau de sites réformés "réseau-protestant.ch" qui vise à coordonner et rendre visibles et lisibles les publications web de la galaxie du protestantisme de Suisse romande. Voir sur ce blog la page https://textesdejjcorbaz.blogspot.com/p/blog-page.html>.

vendredi 24 décembre 2021

(Pr) Prédication du 24.12.21, 16h - “Atterrissage à risque”

Lectures bibliques: Esaïe 9, 1-6 ;  Luc 2, 1-14   (Jean 1, 6-9 + 14; Matthieu 2, 1-12)


J: Noël est une fête de haut en bas: c’est le ciel qui descend sur la terre! Cette nuit, nous célébrons Dieu qui a choisi de quitter ses hauteurs bienheureuses pour venir chez nous. À notre niveau. Dieu qui atterrit parmi nous.

G: Dieu atterrit, et aussi: Dieu amerrit!

J: Dieu amerrit, et Dieu apèrit!

G: Comment ça, Dieu apèrit??? Qu’est-ce que ça veut dire?

J: Eh bien, quand Dieu amerrit, cela veut dire qu’il se pose sur une mer. Ou: sur une mère. S’il apèrit, cela signifie qu’il se pose aussi sur un père.

G: Ah! Moi, j’avais entendu: Dieu, a, péri, en trois mots: Dieu est mort.

J: Mais oui! Car c’est bien là le sens de Noël. L’incarnation veut nous dire, sur la croix, cette parole d’amour, la plus belle qui soit: Dieu vient nous habiter. Au risque d’y laisser sa vie.

G: Donc attention:

J:  Atterrissage dangereux! 

G: Atterrissage pas sage!

J: Et: atterrissage “passage”! Cet évènement nous entraîne, à notre tour, sur des chemins neufs. Un peu comme la Pâque d’Israël, traversée de la Mer des Roseaux, qui conduit vers une toute nouvelle vie de foi et d’espoir!

(bref silence, ~ 3 secondes)

G: En se posant sur les mères...

J: - et sur les pères!

G: ...Dieu nous donne la vie autrement! Il nous donne une vie risquée, fragile, aventureuse. Une vie où la Lumière parfaite du Ciel passe par nos minuscules fenêtres humaines...

J: ...nos carreaux défraîchis!

G: Davantage vitrages que vitraux!

J: Ou... nos meurtrières!

G: En se posant sur les mères, Dieu nous prend comme partenaires de sa création: il pro-crée avec nous! Il prolonge sa création en s’associant aux nôtres.

J: À sa place, je ne sais pas si j’aurais osé...

G: En effet: dès la naissance du Christ, la violence est au rendez-vous; les ratés se multiplient; les échecs se dessinent: souvenez-vous du massacre des Innocents par Hérode,
  
Le Massacre des Innocents, Art Painting by Nicolas Poussin


J: ...de l’hostilité de tant de contemporains de Jésus, qu’ils soient Juifs ou Romains...

G: ...comme pour nous dire que la crèche et la croix sont faites du même bois.

J: Quel contraste, dites, avec les Noëls de nos rêves: paisibles...

G: ...tendres et doux...

J: Quel contraste aussi avec nos cadeaux, nos repas, nos rites... Nos voeux... Tout y est si prévisible et sûr!

G: Mais il ne s’agit pas de nous culpabiliser que notre vie soit empreinte de trop de sécurité!?!

J: Au contraire, je crois que ce contraste est bien à l’image de celui de la Nativité, ce Dieu qui transcende notre épaisseur humaine! Ce Dieu qui naît dans les marges de l’histoire, sous un petit dictateur sanguinaire, dans un pays colonisé en fièvre de libération. C’est toujours la collision entre le Ciel et la terre, entre deux mondes apparemment incompatibles, qui détonnent l’un face à l’autre. Deux réalités que tout oppose, mais qui pourtant parviendront à se croiser,

G: À s’entre-féconder,

J: À se métisser l’une l’autre,

G: À s’enrichir chacune des possible de l’autre,

J: À se tendre des passerelles,

G: Pour que le Ciel touche la Terre, et les humains qui y espèrent.

 
pixabay

  (bref silence, ~ 3 secondes)


J: Dieu atterrit, et amerrit, au plus profond de nos contradictions; de nos égoïsmes; de nos peurs; de nos hostilités...

G: Au plus profond de nos inhumanités.

J: Et là, en arrivant, celui que nous appelons le Tout-Puissant ne bouleverse rien, pourtant. En apparence, en tout cas; il se fond dans notre décor. Il se coule dans notre réalité. Un homme parmi les hommes. Un démuni au milieu des démunis.

G: Sa naissance est au fond l’indicatif de ce que sera toute sa vie. Né au cours d’un déplacement forcé... indésirable à l’hôtellerie...

J: ... Accueilli finalement dans une mangeoire pour animaux...

G: Sa vie durant, il n’aura pas d’endroit où reposer sa tête. Pareil aux nomades, ses ancêtres, il vivra continuellement dans le provisoire, sans sécurité...

J: Sans sécurité autre que celle du Ciel, la seule que personne ne pouvait lui enlever.

G: Il avancera toujours, comme pour nous dire que notre quotidien, si banal qu’il paraisse, est à chaque fois un chemin qui conduit vers Dieu.

J: ... Une porte qui ouvre sur l’inespéré.

G: Car c’est ce quotidien-là qu’il est venu sauver.

J: Celui des plus faibles, des sans-grade,

G: ... Celui des perdants.
 
www.fotocommunity.fr
J: Voyez les bergers: des hommes à qui n’appartiennent ni les troupeaux ni les terres... eh bien, ce sont eux les premiers informés de la Grande Nouvelle qui va tout changer pour tous!

G: L’enfant de Noël, c’est finalement  vous, c’est moi; c’est chaque être humain qui lève les yeux vers le ciel, et se rend compte que sa vie a mille autres dimensions que celles où il s’enferre parfois.

J: Nous en avons tous besoin: une trouée de lumière dans notre nuit. Une bouffée d’espérance dans ce monde impitoyable pour les petits.

G: Nous en avons tous besoin: nous avons si peu de prise sur la grande histoire qui se joue sans nous.

J: Nous avons si peu de prise sur les événements qui pourtant déterminent notre vie.

G: Ballottés, tirés à hue et à dia...

J: Impuissants, trop souvent; subissant...

G: Mais Jésus, lui aussi, a vécu cela. Exactement cela. C’étaient les autres qui tiraient les ficelles,

J: En apparence.

G: C’étaient les autres qui tissaient les toiles pour l’attraper,

J: En apparence.

G: C’étaient les autres qui faisaient jouer leur propre intérêt,

J: En apparence.

G: Et puis, peu à peu, s’est révélé l’incroyable: par tous ces petits riens, ces mains ouvertes au quotidien, parce qu’il s’est donné tout entier, sans jamais calculer, eh bien, l’univers a basculé. La victoire a changé de côté. Celui que tous croyaient perdu, fichu...

J: En apparence,
 
G: Eh bien, c’est lui le gagnant, le triomphant.
  
J: Et, plus encore, plus fort encore, il arrive à partager sa victoire avec tous...

G: Avec nous tous!

J: Chacune, chacun, nous bénéficions de ses lauriers. Au bout du compte, il n’y aura que la mort qui se retrouvera pomme avec le bour!

(bref silence, ~ 2 secondes)

G: Alors, amis de ce monde, gardons courage!

 J: Redressons la tête!

G: Ayons confiance!

J: Puisque l’enfant de Noël, c’est  vous, c’est moi; c’est chaque être humain qui lève les yeux vers le ciel,

G: Alors, de tous nos souffles imperceptibles,  

J: De toutes nos mains ouvertes au quotidien,

G: Quand nous parvenons à donner sans calcul, nous permettons à Dieu de régner sur cette terre.

J: Nous pouvons faire de cette vie un cadeau de Noël.

G: Sachons-le: rien n’est petit, mesquin, insignifiant dans notre humanité. Car ce sont ces petits gestes,

J: En apparence,

G: Ce sont ces petits gestes qui rendent le monde moins inhumain... Qui le transforment et qui le sauvent.

J: Dites: et si, en percevant notre rayonnement, les autres pouvaient sentir un peu de Dieu qui passe? ... Qui ... atterrit...

G: Ne croyez-vous pas qu’ils diraient “merci”?

J: Amen !

     

Jean-Jacques Corbaz
  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire