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lundi 17 mai 2021

(Pr) Ascension. Ça ne tient pas debout?!

 9, 16 et 17 mai 2021: «Elie, Jésus et le téléphérique»



Lectures: 1 Rois 19, 9-13; Jean 13, 3-9



Chers amis en Christ, depuis l’Ascension, Jésus nous appelle à nous élever avec lui pour contempler les splendeurs de l’éternité et sa lumière. Pour cela, ce matin, je vous invite symboliquement à la montagne (Ascension, Pentecôte: c’est toujours monter la côte!).

Mais pour rejoindre les sommets, quel moyen de locomotion choisir? Le premier qui me vient à l’esprit, c’est le téléphérique. Car c’est bien pratique! Ça vous emmène sans effort à 3000 m. d'altitude, jusqu'à un endroit où la vue est à couper le souffle. Pas besoin de peiner pendant des heures, grimper des sentiers raides, pierreux, enneigés, malaisés…

C'est beau, la technique!

L’ennui, c'est que nous nous habituons à ce genre de facilité. Nos vies sont truffées de combines pour économiser des efforts. Alors, nous finissons par trouver normal de toujours disposer de solutions rapides et faciles. Nous aimerions une vie pleine de téléphériques, et dans tous les domaines.

Par exemple, pour croire en Dieu. Certains voudraient bien la foi, mais à condition qu'elle nous emmène vite fait jusqu'au sommet, là où tout nous sera révélé d'un coup! Ils attendent du pasteur qu'il soit pour eux un téléphérique de la religion, capable de les déposer en trois phrases sur les hauteurs, où il n'y aurait plus de questions!

Comme disait avec un humour involontaire ce curé pour indiquer le chemin de son centre paroissial: «On peut arriver directement au Christ-Sauveur par un raccourci depuis la gare»...

Hélas (comme disent les Grecs quand ils sont dans la mélasse)! Hélas. Pour vivre une relation avec Dieu qui nous soit réellement bienfaisante... pour en recevoir liberté et paix... eh bien, c'est une construction de longue haleine! C'est un apprentissage qui demande du temps.



Il est arrivé plusieurs fois que des personnes adultes me demandent d’être baptisées. Je ne leur réponds jamais: “Bon, ce sera pour la semaine prochaine”! Je leur propose un parcours de deux ans, plusieurs heures par mois, pour commencer à explorer les dimensions de la foi au Christ. Pour commencer!

Qu’on soit adulte ou adolescent, le catéchisme ne suffit pas pour atteindre le panorama complet de la vie avec Dieu! Certes, ces parcours permettent de découvrir plusieurs sentiers de montagne intéressants -pour rester dans notre image-; certains catéchumènes commencent à voir quelques paysages superbes; mais, pour l'ivresse des sommets, hem, il y a encore de belles parois à gravir!

Cet apprentissage demande du temps, et il importe aussi d’être aidé. Eh bien, l’Eglise (la communauté chrétienne), ça sert à ça! L’Eglise, c’est un groupe de personnes qui cherchent, et qui s’entraident pour progresser dans la découverte de Dieu. Qui s’encouragent et se donnent des tuyaux les uns aux autres.
   


Trop souvent encore, nous cherchons Dieu là où il n'est pas. Comme dans l'histoire du prophète Elie, que nous venons d'entendre. Nous imaginons que Dieu se trouve dans le fracas de la tempête... ou dans le tremblement de terre... ou dans le feu... Mais non: il se tient dans un souffle fragile, un souffle si faible, si ténu que souvent, on ne le perçoit même pas.

Quand nous étions enfants, nous cherchions sans doute Dieu dans les histoires dorées de Noël... dans les anges à plumes... dans une prière magique... dans les miracles inouïs ou les contes extraordinaires... Dans les images donc que la Bible emploie pour nous parler des infinies subtilités de la vie spirituelle; dans les images que la Bible utilise pour nous partager les enthousiasmes qu’elle peut susciter.

Peut-être aussi avons-nous cherché Dieu dans une morale; une obéissance; une Loi, comme les croyants de l'Ancien Testament.

Aujourd'hui, nous avons évolué, et c'est réjouissant! Je nous souhaite de continuer à chercher, du côté d'une amitié solidaire davantage que d'une baguette magique. Chercher du côté d'une lumière, d'un sens à la vie, d'un courage, davantage que d'une rigidité qui interdit, qui tranche ou excommunie. Le Dieu en qui je crois, il n'exclut jamais, son amour passionné est plus grand que toute loi!


Serons-nous capables, comme Elie, de le reconnaître dans le souffle fragile d'une amitié infiniment discrète (plus discrète que ça, tu meurs)? En fait, je me dis que Dieu n'est pas ailleurs que là où nous sommes! Pas besoin de parcourir le ciel! Mieux je connais le Christ, et plus je comprends que le sommet de la montagne, il est à l'intérieur de moi!!

Il ne s'agit donc pas de guetter des anges munis d'ailes emplumées; ni d'être à l'affût de miracles scientifiquement démontrables; ni de preuves de puissance, à l'image de ces foules qui prenaient Jésus pour un roi, le jour des Rameaux. On risquerait alors de passer complètement à côté de l’évangile!

Il s'agit plutôt de discerner, dans nos journées très ordinaires, les signes légers qui parlent de présence et de confiance. Qui insufflent un amour plus fort que la mort, tel celui du Ressuscité.

Ne prions donc pas comme les hommes des cavernes, pour essayer de changer Dieu... pour lui demander telle ou telle chose qu'il ne donnerait pas sinon! Cette prière-là, elle est souvent vouée à l'échec. Entre Dieu et nous, vous pensez, il n'y a qu'une seule personne à fléchir, à améliorer: c'est nous!

Prions donc surtout pour nous changer, nous! Pour mieux devenir capables de favoriser la paix... la confiance... le respect... la solidarité! Et alors, cette prière-là, elle va nous mettre en route! Nous dévoiler quelques paysages nouveaux, au fil de notre ascension!

Vous me direz que je suis dur, ce matin! Car je nous prive (1°) de téléphérique, (2°) d'ailes, et encore (3°) de baguette magique!

Mais, comme je n'ai pas envie de vous laisser à pied, je vous propose un autre moyen de transport!

(montrer l’objet symbolique: un VTT)
 
 

Un vélo. Plus précisément un VTT. De quoi progresser dans la montagne, à la découverte de Dieu, et donc de nous-même! Ou plutôt à la découverte de nous-même, et donc de Dieu!

Peut-être qu’un sceptique, en m'écoutant, se dirait «Mais tout ça, ça ne tient pas debout!» Bien des gens extérieurs à la foi le pensent, à propos de la Bible, à propos de la vie spirituelle: «ça ne tient pas debout!»

Eh bien, mon vélo, lui non plus: tout seul, il ne tient pas debout! Il n'a pas de pied; pas de béquille! Tout seul, il ne tient pas debout, mais si on se met dessus et qu’on pédale, vous verrez comme il tient debout! Et comme il peut conduire très loin! Un de mes anciens paroissiens de Goumoens est même allé à vélo jusqu’en Chine!

C'est la même chose pour la foi chrétienne: si nous la regardons les bras croisés, elle ne rime à rien, et elle ne nous sera d'aucun secours. Mais, si nous y mettons notre force, et notre envie d'avancer, et notre passion, et notre pétillance, alors, elle pourra nous emmener très loin, vers des paysages à couper le souffle! Sans béquille! Elle multipliera notre énergie, comme les pignons de mon vélo!

Allez, bon voyage! Et bonne Ascension, tous les jours de l’année!  Amen

 



Jean-Jacques Corbaz   



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