Ce mot de «Saint-Esprit» intrigue souvent. J’ai mis du temps (et des années d’études en théologie!) pour commencer à comprendre ce qu’il désigne.
Pour le dire avec une image: Jésus a traversé notre temps comme un météore. Ou, si vous voulez, comme un caillou lancé dans un lac. Plouf! La pierre a disparu. Elle est devenue invisible, mais il reste une trace de son passage: il reste les cercles, concentriques, qui entourent le point où le caillou a traversé la surface.
Vous le savez, ces cercles se déplacent. Ils grandissent! Ils ont toujours le même centre, mais ils vont porter de plus en plus loin le mouvement de l’eau, animée par mon projectile. Ce n’est plus la pierre qui fait bouger le lac, c’est l’eau elle-même qui transmet à l’eau, plus loin, le mouvement qu’elle a reçu.
C’est cela, le Saint-Esprit, offert à Pentecôte: la force que nous donne le mouvement que le météore Jésus-Christ a provoqué, il y a 2000 ans. La force qui nous permet de nous transmettre les uns aux autres la dynamique qui grandit, qui va toujours plus loin, tout en gardant le même centre: le centre, c’est le Crucifié ressuscité au temps de Ponce Pilate!
Le temps de Pentecôte est un temps donc pour nous parler de l’amour de Dieu. Le temps du téléphone, de la lettre, de la visite, de la prière partagée. Le temps d’un courant qui passe d’un point à un autre, d’une personne à une seconde personne.
Savez-vous, amateurs de paraboles, que le courant électrique circule toujours entre deux pôles différents? D’un pôle positif à un pôle positif, le courant ne passe pas. De même pour le vent: il faut des différences de pressions, ou de températures, sinon c’est le calme plat. De même encore pour les rivières: il faut une différence d’altitude pour que l’eau coule!
De même, toujours, le courant de Pentecôte circule entre des humains différents, multiples et parfois complémentaires! Il nous rend capables de communiquer, malgré nos diversités; de nous parler de la stupéfiante passion de Christ pour chacun(e); de nous comprendre, à l’image des croyants du livre des Actes. Il nous permet de nous rejoindre, de nous aimer. Comme Dieu l’a fait pour nous, en premier!
Pentecôte est le temps de la rencontre. De l’unité dans la diversité. Le temps du corps du Christ, formé d’oreilles, de bouches, de mains; de cerveaux, de coeurs, de tripes, et même d’autres parties moins glorieuses, et pourtant nécessaires. Si diverses, mais qui toutes vivent parce qu’elles sont reliées par le même sang. Saurons-nous nous regarder ainsi?
Jean-Jacques Corbaz
(voir aussi https://textesdejjcorbaz.blogspot.com/2014/06/vu-fa-sb-pentecote-pour-les-nuls.html)
Merci pour ce texte qui m'a beaucoup plu.
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