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mardi 27 novembre 2012

(FA Vu) La foi réformée en bref

 La foi réformée en bref

1. La Bible
Tout est parti, et tout encore part de ceci: en matière de doctrine, la Bible est la seule référence. C'est pourquoi elle doit être accessible à chacun(e).

Mais attention: quand je dis que la Bible est la seule référence, je ne dis pas qu'il faut lui obéir à la lettre! On trouve dans l'Ecriture sainte des versets qui appellent à la guerre, et d'autres à la paix. On y trouve des passages merveilleux de sensibilité, de respect de l'être humain, de réconfort; -et d'autres qui laissent affleurer l'intolérance ou l'ignorance. Eh oui, car la Bible est à notre image, rédigée par des hommes (et même des femmes, mais plus rarement!) qui avaient fait l'expérience de Dieu, et qui en parlaient avec leur langue très humaine, avec leurs préjugés, leur intelligence limitée... avec aussi les représentations mentales de leur époque, bien différentes des nôtres aujourd'hui.

Il ne faut pas obéir à la lettre de la Bible, mais à son esprit. Selon quel critère? Les Réformateurs ont proposé ceci: une parole biblique est d'autant plus proche de Dieu qu'elle témoigne de Jésus-Christ tel qu'il a vécu, agi, enseigné; qu'il est mort et ressuscité. Plus un passage est empreint et inspiré de ce que l'Homme de Nazareth a montré parmi nous, et plus il est important et utile pour connaître la volonté de Dieu.

C'est dire donc que l'Ecriture sainte est multiple, et d'une étonnante diversité. Tout comme nos interprétations religieuses d'aujourd'hui, bien entendu. On ne devrait jamais affirmer "La Bible dit que..." - car elle n'enseigne rien de normatif, rien que nous pourrions (ou devrions) répéter littéralement, et qui serait valable partout et toujours. L'Ecriture sainte n'est en aucun cas dictée par Dieu (ce qu'un musulman dit du Coran), elle n'est pas un recueil de paroles du Créateur à l'état pur (voir ci-dessous, * "La Bible n’est pas tombée du ciel"). Le Livre des chrétiens est un bouquet de fleurs, toutes différentes, et dont chacune parle du Ciel (un peu) et de ceux qui l'ont rédigé (beaucoup). Aucune fleur n'est la vérité parfaite. Je dirai même que ce qui se rapproche le plus de la Vérité, c'est le bouquet dans son ensemble, et non l'un de ses éléments isolé.







2. L'autorité dans l'Eglise

Si la norme est ainsi dans la proximité au Christ, alors tout(e) croyant(e) peut s'en approcher de la même manière. Il n'y a pas de passage obligé, ni d'intermédiaire entre Dieu et les humains. Chacun(e) peut prier librement et directement, sans forcément réciter de formules; sans passer non plus par les saints ou par Marie, ou l'Eglise. Chacun(e) peut croire à sa manière: il n'y a pas de dogmes au sens catholique, mais une recherche partagée de cette proximité avec ce que Jésus a vécu, dont on n'aura jamais fini de s'approcher.

Il n'y a pas de prêtres (c'est ce qu'on appelle le "sacerdoce universel", i. e. la prêtrise de tous les chrétiens) ni de hiérarchie. Nous sommes responsables de nous-même, et de nos proches. Les pasteurs sont des croyants comme les autres. Leur spécificité est d'agir comme bergers, soit de guider leurs paroissiens dans leur marche vers Dieu et dans leur recherche de la communion avec le Christ. Pour cela, ils ont du temps (ils sont payés par la communauté ou par l'Etat); et surtout ils ont étudié au niveau universitaire le message biblique dans ses multiples facettes, ce qui leur donne une certaine autorité. Mais cette autorité est morale (liée à leur relation avec les gens), et non structurelle (liée à leur titre ou à leur ordination).

Les décisions concernant l'Eglise ne sont donc pas prises par un Pape ou un évêque (les catholiques ont eux conservé une organisation de type hiérarchique, comme on le vivait au Moyen-Âge en Europe), mais par des assemblées calquées sur le monde politique: conseil paroissial comme la municipalité de nos communes, conseil synodal comme le conseil d'Etat au niveau du canton...).

Tout cela fait que le protestantisme montre une joyeuse diversité. Entre Eglises, et à l'intérieur de chacune! Libre arbitre et autonomie ont toujours été des valeurs importantes chez les Réformés. D'où parfois une impression de "chenit" quand on les regarde... et quand ils essaient de se mettre d'accord!

3. Le salut par grâce (= gratuité)
La (re)découverte fondamentale de Martin Luther concerne le salut. Nous sommes sauvés gratuitement, par Dieu qui nous aime. La mort de Jésus sur la croix en est l'attestation.

Ni le baptême donc, ni le fait d'être membre de l'Eglise, ni les bonnes oeuvres ne sauvent automatiquement. Le baptême, le fait d'être membre de l'Eglise et les bonnes oeuvres sont des signes (ou des conséquences) d'une réalité qui ne dépend pas de ce que nous faisons ou disons. C'est le salut par grâce. Pour le dire autrement, c'est parce que nous sommes déjà sauvés que nous baptisons nos enfants (ou que nous nous faisons baptiser nous-même); c'est parce que nous sommes déjà sauvés que nous entrons dans l'Eglise et que nous tâchons d'accomplir des bonnes oeuvres. - Et non l'inverse.

Chez les protestants, rien n'est (ou ne devrait être, car il y a toujours un petit superstitieux qui sommeille en nous) obligatoire et rien n'est tabou. J'allais presque écrire: rien n'est sacré! Mais disons plutôt: un lieu, un temps, un acte, une parole, voire une personne est d'autant plus sacré(e) qu'il(elle) est proche de Jésus-Christ tel qu'il a vécu, agi, enseigné; qu'il est mort et ressuscité. C'est ce que les Réformateurs appelaient "la justification par la foi".




4. Les points faibles

Ce tableau ne cachera pas pourtant quelques dérives du protestantisme (des protestantismes, faudrait-il dire!): d'abord bien sûr un individualisme qui nuit parfois à l'esprit communautaire; une dispersion des forces; une autorité peu présente. Les Réformateurs ont également survalorisé l'expression orale, la parole; par réaction au catholicisme du Moyen Âge, ils se sont méfié exagérément des images, des traditions, des rites. D'où une foi souvent très cérébrale, intellectuelle, presque élitiste. Toutes choses que le rapprochement oecuménique aujourd'hui nous aide à améliorer!

5. D'autres petites différences

Relevons encore que les protestants n'ont que deux sacrements: le baptême et la communion (ou sainte cène). Il n'y a pas de confession individuelle chez nous, elle a lieu en communauté le dimanche, prononcée par le célébrant. Les pasteurs ont le droit de se marier et d'avoir des enfants. Tout cela est connu.

Mais veillons sur nos trésors: liberté du chrétien; conscience claire de l'amour inconditionnel de Dieu, attesté en Jésus-Christ; responsabilité de chaque croyant(e) de vivre cette tendresse donnée, au jour le jour; assurance que Dieu est présent au plus intime de nous, pour que grandisse dans ce monde davantage de justice, de confiance et de paix.




* La Bible n’est pas tombée du ciel

La Bible n’est pas apparue magiquement. Ce sont des hommes (et des femmes) qui l’ont élaborée au fil de leurs expériences religieuses, de leurs espoirs, de leurs soucis... Les intuitions venant de Dieu s’y mélangent avec les préjugés et les idées du temps. Avec aussi du merveilleux, et des mythes. La Parole de Dieu est comme un métal précieux présent dans une couche géologique, mais qu’il faut extraire, examiner, trier... Un métal que pourtant personne ici-bas ne pourra posséder à l'état pur!

Nous, chrétiens, devons par conséquent "creuser", analyser; assembler des bribes éparses. Ainsi, en lisant les récits de miracles, ne nous arrêtons pas au problème du "comment est-ce possible?". Selon le dicton "Quand on montre la lune du doigt, le benêt regarde le doigt", soyons attentifs à ce qu'un récit d'apparence "magique" enseigne sur Dieu plutôt qu'au problème de son authenticité historique. Portons nos yeux sur le message fort de Jésus qui revient tel un refrain: "Ayez confiance, n’ayez pas peur! Ne rejetez pas les lépreux, les malades mentaux. Si vous les traitez avec amour, vous entrouvrez pour eux un chemin de guérison".

Au lieu de nous arrêter à ce qui nous semble impossible, la Bible nous invite à partir plutôt à la découverte d’une Vie libérée et responsable, avec le Christ.


Jean-Jacques Corbaz

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