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dimanche 8 décembre 2013

(Po, Li) Introduction à la Messe de minuit de Charpentier et à l’Oratorio de Noël de Saint-Saëns

Bonsoir!

L’Association des concerts spirituels de Belmont-Prieuré et l’Association en faveur du Temple de Lutry sont heureuses de vous proposer ce concert, pour nous ouvrir à la lumière de Noël. Marc-Antoine Charpentier et Camille Saint-Saëns, chacun avec leur génie et celui de leur époque, nous aident à nous détoxiquer d’un mois de décembre stressant et trop axé sur les achats!
Bienvenue à toutes et tous! Laissez-vous emmener doucement dans un monde d’harmonie et d’espérance, où nous pouvons nous retrouver nous-même, et nous retrouver les uns les autres, au coeur du mystère de Noël.

L’Association des concerts spirituels de Belmont-Prieuré a pour objectif de proposer de la belle musique, accompagnée de textes destinés à en souligner la portée spirituelle. C’est ce qui explique ma présence, ce soir, devant vous.

Quelques mots donc pour ouvrir la Messe de minuit de Charpentier.
D’abord, une remarque sur la prononciation du latin. Elle est dite “à la française”! Aux 17è et 18è siècle, on prononçait en France le latin comme la langue de Molière! Vous entendrez ainsi des “san(c)tüs” au lieu de “sanctus”, par exemple.
Ensuite, il faut savoir que le compositeur a utilisé pour sa musique des mélodies traditionnelles populaires de Noël; des mélodies dont l’origine, souvent profane, remonte au Moyen Âge. Il s’agit donc d’une messe-parodie. Selon Charpentier, elle ne pouvait se jouer qu’à Noël, et plus précisément à la première messe dite “de la nuit”. Parce qu’il s’agit d’une nuit exceptionnelle, où l’Homme majuscule peut incarner Dieu, et où le sacré peut s’allier au profane.

Alternant la musique orchestrale et les choeurs, cette oeuvre semble incomplète, puisque certaines parties de la messe ne sont pas chantées, mais seulement rendues par les instruments.
Cette alternance souligne le mystère même de l’incarnation. En effet, les voix et l’orchestre qui se répondent renvoient à Dieu et à l’humain, qui dans cette nuit de Noël se mélangent l’un à l’autre, s’interpellent et s’interpénètrent, chacun venant enrichir l’autre! À Noël, il n’y a plus le Très-Haut et nous en bas; mais Dieu se fait, sur la paille de la crèche, le Très-Bas, le Très-Proche. Intimement mêlé à nous, il nous permet de prendre de la hauteur par rapport à nos vies, il nous rend plus légers, plus aériens. Et du coup, il nous permet de devenir plus proches les uns des autres, voire de nous-même!

Un texte poétique pour conclure:


Au commencement, Dieu a créé tout ce qui existe.
Pour créer, Dieu a: séparé:
Il a séparé la lumière de l'obscurité,
Il a séparé la terre de l'eau, et l'eau du ciel,
Il a séparé les végétaux, les animaux,
Et l'homme!

Mais: tout ce que Dieu a séparé se remélange:
La lumière et la nuit, - et ça fait la grisaille,
La terre et l'eau, - ça fait la boue,
L'eau et le ciel, - et ça fait la pluie,
Les hommes et les bêtes, - ça fait la guerre, et la bêtise,
Les êtres vivants et la terre, - et ça fait la mort.

À la fin du commencement, ce fut le commencement de la fin.

Alors,
Dieu décida de se mélanger aux humains,
Et à la terre, et à la mort,
Et à la nuit,
Alors, Dieu choisit de se mêler de notre existence,
Ce fut Noël, et le début du Royaume.

Le début seulement! Car la suite... elle dépend de nous!

Aujourd'hui, on voit toujours la bêtise, la violence et la nuit,
Mais puisqu'ici Dieu est venu planter sa tente,
Il nous remplit d'un autre espoir, comme une attente,
Il nous appelle à vivre, à sourire, à lutter.

C'est sa tendresse proche qui me fait vivre
Comme les îles au parcours du voilier
Je ne sais que la suivre,
Emerveillé.




Quelques mots maintenant pour ouvrir l’Oratorio de Noël de Camille Saint-Saëns (sans oublier le sixième!).
Après un premier mouvement orchestral, chacun des neuf suivants propose un bref passage de la Bible chanté, dont vous avez la traduction sur votre feuillet. D’abord le récit bien connu de l’apparition de l’ange aux bergers de Noël; puis des extraits de psaumes, mêlés parfois de paroles d’évangile, voire du livre de Daniel. Tous ces versets chantent la gloire de Dieu, dans la foulée du choeur des anges, “gloria in excelsis Deo”.
La confiance; l’espérance qu’un monde d’infinie tendresse est en marche vers nous; le silence intérieur, chemin qui ouvre à l’équilibre et à la confiance en soi: la valeur essentielle que nous propose Noël est là. Arrêtons-nous quelques instants. Reprenons souffle, pour sentir la présence de Dieu au coeur de nos fragilités. Notre cadeau de Noël, il est ici: je suis, tu es aimé, et respecté à un point tel que personne ne peut l’imaginer.

Un texte poétique pour conclure:

Noël, c’est le coeur de Dieu posé sur notre terre,
Offert à nos aveux, fragile, insondable mystère
Et pourtant, sous nos yeux, obstinément lumière;
C’est tout l’amour de Dieu, sa tendresse de père
Vivante à l’infini.

Noël, c’est le regard de Dieu posé sur notre monde,
La vie qu’il a bâtie, qu’il espère et qu’il veut,
Qu’il sème et qu’il féconde;
C’est un amour de frère qui veut ouvrir la ronde
D’un univers guéri de ses pires folies.
Noël, c’est une mort, offerte un vendredi
Qui s’annonce à l’aurore
Pour nous rendre plus forts.

Noël, c’est notre vie.



JJ Corbaz

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