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lundi 26 avril 2021

(Pr, Bi) Les étourneaux, le loup et le bon berger

 Les étourneaux, le loup et le bon berger

La murmuration des étourneaux
C’est un spectacle étonnant que la murmuration des étourneaux. Ils tournoient ensemble dans le ciel, en offrant un ballet harmonieusement chorégraphié.
Ils restent groupés tout en évoluant avec grâce, parfaitement coordonnés les uns aux autres.
Ce phénomène est d’autant plus fascinant que pendant longtemps il est demeuré inexpliqué. Ce n’est que récemment que les scientifiques ont compris comment fonctionnent ces mouvements collectifs impliquant parfois des centaines d’oiseaux.
Ils ont découvert que chaque étourneau calque son comportement sur ses sept voisins les plus proches.
Il n’y a pas de chef. Chaque oiseau peut initier un mouvement qui sera immédiatement suivi par les autres.
Le but de ces manœuvres collectives est de se protéger des prédateurs. Les réactions seront d’ailleurs différentes selon la menace. S’il s’agit de se protéger d’un épervier, les étourneaux formeront une boule compacte haut dans le ciel. Mais s’il s’agit d’un faucon, ils se poseront sur le sol.

 
La difficile murmuration des humains
La discipline et l’harmonie de la murmuration des étourneaux force l’admiration. D’autant plus lorsque l’on constate les difficultés que nous rencontrons, pauvres humains que nous sommes, pour rester unis, rassemblés et solidaires face aux difficultés qui nous menacent, qu’il s’agisse de la pandémie, mais également de l’exclusion sociale, des discriminations et autres injustices.
Là où les étourneaux ont compris que leur salut personnel se joue dans leur discipline collective, les humains ont tôt fait de chercher à tirer leur épingle du jeu au détriment des autres.
Cela n’est hélas guère nouveau. Depuis Caïn et Abel, l’individualisme, la jalousie et la violence qui s’ensuit caractérise l’histoire des hommes.
D’ailleurs, Dieu le disait déjà à Caïn, lorsque celui-ci ne pouvait s’empêcher d’être abattu en voyant que son sacrifice avait été dédaigné, alors que celui d’Abel avait été accueilli favorablement : « Le péché est comme un monstre tapi à ta porte. Il désire te dominer, mais c’est à toi d’en être le maître. »[1]
Plus facile à dire qu’à faire. Et Caïn ne résistera d’ailleurs pas longtemps à la tentation de la violence qui le conduira à tuer son frère…

 
Le loup
Ce monstre tapi à la porte de Caïn, nous le connaissons bien. Il se nourrit de nos bas instincts, de notre égocentrisme, de nos blessures mal guéries. Il fait de nous des êtres divisés, partagés entre notre idéal de vie paisible et harmonieuse et les rancœurs, peurs et autres jalousies qui parasitent nos plus nobles élans.
Le loup qui est en nous, il se manifeste dans notre voracité, dans notre cynisme, dans notre irrésistible appétit qui nous fait perdre et la raison et le cœur, pour notre plus grand malheur.
« L’homme est un loup pour l’homme » a écrit le philosophe Hobbes. Et il lui a été répondu que cette comparaison était injuste pour les loups…
Il n’en reste pas moins que le loup est un chasseur. Lorsqu’il passe à l’attaque, il devient effrayant. Sa réapparition dans nos contrées ne manque d’ailleurs pas d’inquiéter les bergers qui doivent trouver des solutions pour protéger leurs troupeaux menacés. Comment faire pour bien faire en de telles circonstances ? Telle est la question qui se pose à eux.

 
« Je suis le bon berger »
Même si elle paraît quelque peu mièvre, l’expression « bon berger » se retrouve dans la bouche de Jésus pour parler de lui-même.[2]
L’image du berger est d’ailleurs très courante dans la Bible pour parler de Dieu lui-même, notamment dans le fameux Psaume 23.
Lorsqu’il reprend cette image en se l’appropriant, Jésus décrit les caractéristiques qui font précisément de lui ce bon berger.
Etonnamment, il ne va pas mettre l’accent sur le fait qu’il pourrait terrasser le loup qui menace ses brebis. Ce serait pourtant tellement plus simple de se débarrasser une bonne fois pour toute des menaces, de la pandémie et de tout ce qui cherche à détruire l’harmonie de nos existences.
Mais pour Jésus, ce qui caractérise le bon berger, c’est plutôt son implication personnelle auprès de chacune de ses brebis : je les connais, dit-il et elles me connaissent.
Avant d’ajouter : et je donne ma vie pour mes brebis.
Le bon berger n’est donc pas tellement celui qui va détruire ce qui pourrait tuer ses moutons, mais celui qui s’engage de tout son être pour les préserver. Son but est de garder son troupeau intact, de permettre cette impossible murmuration humaine qui permettrait qu’aucune des brebis du troupeau ne se retrouve isolée et devienne ainsi une proie trop facile pour le loup.
Lorsqu’on observe un berger, il est impressionnant de constater à quel point sa voix lui permet de communiquer avec son troupeau. Il en va de même pour le bon berger qu’est Jésus. Sa voix - c’est-à-dire sa parole qui résonne au plus intime de chacun - se propose pour nous guider, pour nous rassembler, aussi bien dans nos personnes que dans nos communautés.
 

Une voix qui rassemble
La voix de Jésus nous rassemble de l’intérieur. Elle remet ensemble les éléments parfois disparates de nos histoires de vie. Elle guérit nos blessures. Elle soulage, réconforte et apaise aujourd’hui comme hier, à l’image des Zachée, Lévi, et autre Marie de Magdala de nos évangiles.
Mais la voix de Jésus nous rassemble aussi comme communauté. Elle tisse entre nous des liens qui nous unissent, qui nous solidarisent les uns aux autres.
C’est là tout le sens de la communauté, notion fondamentale du christianisme. L’unité à laquelle Jésus nous invite ressemble à la murmuration des étourneaux. Et je me prends à rêver que chacune et chacun d’entre nous se mette à porter toute son attention sur les sept personnes qu’il côtoie au jour le jour, voisin, collègue, compagnon de voyage… Certainement que les drames de la solitude, de l’isolement qui ont été tellement accentués ces derniers mois se verraient alors fortement diminués.
Et Jésus de conclure : le Père m’aime parce que je donne ma vie pour la reprendre à nouveau. C’est le commandement qu’il m’a donné.
J’y vois une image du souffle. Sur la croix, Jésus a expiré. Il n’a pas hésité à rendre son souffle. Mais voici qu’au matin de Pâques est née une nouvelle inspiration, un nouveau souffle qui l’anime depuis lors. Cette nouvelle inspiration, elle nous est donnée pour qu’à notre tour nous nous donnions les uns pour les autres à perdre haleine, dans une murmuration d’amour, ballet harmonieux auquel Dieu nous convie.
 

Christian Vez

 


[1] Genèse 4.7

[2] Jean 10,11

 

 

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