La tombe était vide !
C’est donc sur ce constat, certes bizarre, mais pas vraiment inimaginable, que se bâtit la grande affaire de la résurrection.
Franchement ! Peut-on aller aussi vite et aussi loin en besogne, sur la base de faits aussi peu extra-ordinaires ?
J’aime, par exemple, l’une des théories explicatives du tombeau vide qui attribue au pouvoir romain l’évacuation du cadavre du supplicié, pour éviter que sa tombe ne devienne un haut lieu de pèlerinage à sa mémoire .
Elle est vraisemblable. Certains êtres, mis hors jeu ou éliminés physiquement, deviennent plus encombrants qu’ils ne l’étaient du temps de leur vie en activité.
Les exécuteurs des basses œuvres s’en mordent les doigts, mais trop tard.
L’homme de Nazareth devait être définitivement retranché de la cité, mais aussi de la mémoire de tout un chacun. Il fallait l’empêcher coûte que coûte de séduire encore des âmes en quête de liberté et de vie bonne.
Moyennant quoi, ses ennemis ont fait de lui un martyr et rien n’est plus vivant et plus vivace que le culte d’un persécuté.
Mais cela n’explique pas complètement l’essor qu’a pu prendre la référence à un homme injustement mis à mort.
Oui, il a représenté un danger pour les pouvoirs en place. Oui, il a créé une agitation au sein d’un peuple sous le joug. Oui, il s’est constitué une cour qui pouvait être l’embryon d’une opposition structurée.
Son élimination semblait s’imposer.
Mais les calculs des gens peureux s’avèrent rarement justes. Et leur erreur se répète. La violence «légitime» dont ils font usage les trompe. C’est si simple de se débarrasser d’un gêneur en s’appuyant sur la force dont on dispose de par les fonctions que l’on occupe.
Mais, si le gêneur en question ne peut pas être condamné pour des faits réellement coupables, l’opinion se retourne contre ceux qui ont prononcé un jugement injuste.
Ces derniers n’ont pas supporté qu’un homme qui est animé d’amour pour tous les siens enfreigne des lois stupides, pour leur porter secours et leur offrir des perspectives de vie nouvelles et heureuses. Tendre la main à un lépreux exclu de la communauté humaine ne pouvait être un scandale qu’aux yeux des êtres au cœur desséché .
Les amoureux du pouvoir, politique et/ou religieux, ont eu peur d’être renversés par le discours et par les actes d’un amoureux de l’humanité et de chacun des humains qui la composent.
Contrairement à leurs prévisions, la crucifixion n’a pas mis fin à la foi qui a grandi dans l’esprit d’hommes et de femmes à qui on venait d’ouvrir les yeux sur la vie véritable.
Et cela se vérifie aujourd’hui encore.
On ne peut plus nous raconter des salades et nous tenir dans la soumission à des règles qui ne respectent pas la dignité de tout être.
Nous avons vu l’amour authentique à l’œuvre. Il délivre des fausses orientations imposées par des usurpateurs divers et variés. Il entretient dans nos cœurs la flamme de la vie en beauté et en joie.
Elle est possible.
Elle s’est manifestée dans le miracle de Pâques. Elle se propage encore.
C’est elle que nous voulons. Contre tous les faussaires qui ne sont heureux qu’en nous asservissant à leur bonheur égoïste et étriqué.
Le bonheur est à tous et pour tous. Il se vit dans la fraternité et en solidarité. A tout jamais.
Bernard Rodenstein
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