Chenillette vivait heureuse avec ses parents et ses grands-parents. En
particulier, elle aimait beaucoup sa vieille
grand-maman chenille, qui lui racontait de merveilleuses histoires pleines de
rêves irisés.
Mais un jour,
Chenillette ne voit plus sa grand-maman. Elle la cherche partout, rien à
faire : grand-maman chérie est introuvable.
Alors les parents
chenille expliquent gravement à leur fille que sa grand-maman a cessé de vivre.
Elle est morte. Elle est maintenant dans une boîte allongée, qui s’appelle un
cocon. On ne la verra plus. Ils lui disent
aussi que la vie était ainsi faite, et que toutes les chenilles s’en vont un
jour dans un cocon.
Chenillette, toute
triste, désespérée, part en pleurant. Elle s’en va déverser son chagrin au
milieu du pré. C’est trop dur, c’est trop injuste !
Tout à coup, elle
entend une voix inconnue, une voix qui vient d’un peu plus haut :
- Pourquoi
pleures-tu si fort, ma petite?
Chenillette se
retourne et voit une jolie fleur, d’une belle couleur rouge, qui se penche tout
près d’elle avec gentillesse. Alors elle explique que sa grand-maman chérie
vient de mourir, et qu’elle a disparu pour toujours dans cet horrible cocon.
- Oh, fait la
fleur, tu es très triste, je comprends. Mais tu sais, je vais t’expliquer une
chose. Ta grand-maman n’est pas morte, et elle n’est pas devenue invisible.
Moi, je sais qu’elle s’est transformée en papillon !
- Qu’est-ce que
c’est un papillon, demande Chenillette ?
- Eh bien,
regarde-moi, dit la fleur. C’est un être vivant qui me ressemble, il a plein de
jolies couleurs. Et en plus, il vole ! Il se déplace dans le ciel !
Ta grand-maman est devenue un superbe papillon jaune, bleu, rouge et noir, qui
vole au-dessus de toi, et qui te regarde, et qui continue de t’aimer. Tu ne
peux pas la voir parce que tes yeux sont
tournés vers le sol, comme les yeux de toutes les chenilles. Mais moi, je la
vois, elle est heureuse et libre. Et un jour, toi aussi, tu deviendras comme
elle.
- Oh, dit sa
maman, je comprends maintenant ce qu’elle a voulu me dire ! En partant,
elle m’a annoncé qu’elle s’en allait, mais qu’un jour, on se reverrait, au
ciel !
Chenillette a vécu encore de longues années. Un jour,
elle a su que son tour était venu. Elle a fabriqué le fil qui allait s’enrouler
pour faire un doux cocon où elle s’endormirait. Mais elle n’avait pas peur.
Joyeuses Pâques !
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