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dimanche 6 décembre 2015

(Pr) St-Nicolas, c’est toi! - Prédication du 6 décembre 2015

Prédication du 6 décembre, « St-Nicolas, c’est toi! » 

Lectures:  Matthieu 25, 31-40; 1 Jean 4, 7-12; 1 Jean 3, 18


On raconte à Toto, 7 ans, l’histoire de saint Martin, qui a partagé son manteau avec un pauvre. Le gamin s’écrie: “Mais c’était pas une bonne idée! Passqu’ils n’avaient plus qu’une manche chacun! Ça leur faisait une belle jambe!”

Bon, je précise pour tous les Toto d’aujourd’hui: le manteau de saint Martin, celui des soldats romains, était en fait une cape. Un tissu rectangulaire. Donc le partager en deux était tout à fait plausible. Saint Martin et le SDF auraient tous les deux un peu chaud, même si c’était nettement moins confortable qu’avec un manteau entier.



Saint Nicolas, que nous fêtons aujourd’hui, a montré dit-on une générosité plus grande encore. La légende raconte qu’il lançait, dans la cheminée des pauvres de sa ville, des bourses pleines de pièces d’or. Jawohl, c’est probablement cela qui est à l’origine du Père Noël qui amène des cadeaux dans les cheminées. D’ailleurs, dans bien des pays, comme aux USA, “Père Noël” se dit Santa Claus, soit Saint Nicolas.

Saint Martin, “Bon Enfant”, Père Chalande; “ChristKind”, Bonhomme Noël; sinter Klaas; Père Noël... en Serbie, c’est aussi Sveti Nikola... Tous ces noms sont des visages de la générosité demandée par Jésus à ses fidèles. Générosité surtout pour les plus pauvres: “Chaque fois que vous avez fait du bien à l’un des plus petits, qui sont mes frères, c’est à moi, dit Jésus, que vous l’avez fait”.

Partager. Cela me prive, mais ça permet à quelqu’un d’autre de survivre. Et c’est l’occasion de dire un “merci” grand comme une cathédrale à tous les saint Nicolas d’aujourd’hui - j’en vois bon nombre devant moi ce matin - les saint Nicolas d’aujourd’hui qui partagent leur argent, leur nourriture; leur temps, aussi; leur savoir; leur toit, leur espérance, leur joie; leur foi...

Et voici qu’apparaît une dimension nouvelle: il y a des choses qui, quand on les partage, ne diminuent pas! Il y en a même qui augmentent quand on les partage! Pensez à la fête! Au plaisir; à l’amitié; à l’espoir!

Je dirai même plus (comme les Dupondt): quand on partage ses habits ou son argent, il y a quelque chose qui augmente, en soi, quelque chose de l’ordre de l’amour, comme un trésor spirituel.

Voilà pourquoi sans doute tous les saint Nicolas aiment partager: s’ils se privent d’une partie de leur manteau, ou de leurs biens; pourtant, du même coup, ils s’enrichissent en relations humaines; en joie; en fraternité... Toutes ces valeurs non sonnantes et non trébuchantes, mais qui résonnent et qui affermissent, au fond des coeurs!

Il est regrettable, voire révoltant, que tant de générations aient parlé du partage en termes moralisants: tu dois donner, c’est la loi religieuse, c’est le devoir. Mais non! Cette conception annule le plaisir, la fierté, la solidarité. Elle n’est qu’une caricature, un partage décharné. L’entraide, la vraie, elle nous enrichit!

Quand j’étais catéchumène, notre pasteur nous avait emmenés à mi-décembre rendre visite à des personnes âgées et isolées de la paroisse. Nous leur apportions un petit cadeau, une branche de sapin que nous avions garnie; nous leur chantions un cantique de Noël. Et ces gens chez qui nous allions, ils nous ont accueillis avec une telle reconnaissance, une si grande chaleur! Je m’en souviens encore, comme d’un trésor!


 

Malheureusement, le partage est aujourd’hui moins facile, vous le savez. À cause d’une évolution générale de notre manière de vivre. Nous sommes moins reliés entre nous (pensez aux familles larges d’il y a 80 ans). Nous nous sentons de plus en plus seuls, et donc fragiles, et menacés... Notre époque prône la réussite matérielle, jusqu’à en oublier les autres valeurs... Trop souvent, nous avons peur de partager; ce qui bien sûr alimente le cercle vicieux de la solitude et de la vulnérabilité; de la méfiance aussi. Hélas.

Pour sortir notre siècle de cette glissade qui conduit à la mort, il est heureux que nous rencontrions, aujourd’hui, des saint Nicolas. Je veux dire: des hommes, des femmes et des enfants qui partagent par plaisir! Et qui en vivent! Et chez qui ça se voit!

Oui, notre monde a besoin de nous comme contrepoison à l’égoïsme ambiant; à l’isolement; à l’éclatement social. Il est vital, il est urgent que se lèvent, aujourd’hui, des saint Nicolas qui empoignent à bras-le-corps la question essentielle de la distribution des biens matériels. Du partage des ressources. Des relations équitables entre les humains. Pas seulement pour en parler, mais pour le vivre. Devenir nous-mêmes des ferments de communion, des signes d’espérance!

Vous l’avez compris, notre “saint Nicolattitude” ce matin prend notamment le visage de ces habits et de ces souliers que nous partageons avec les requérants des Rochats. Comme saint Martin, merci d’offrir un peu de votre manteau à ces hommes, qui arrivent frigorifiés!

Mais notre partage se veut beaucoup plus large, aussi. Merci d’accueillir la baptisée de ce matin, Sofia, comme une image du Christ, puisqu’elle est “l’un des plus petits, qui sont mes frères, comme dit Jésus!

Merci également de partager vos prières. Les papiers que vous avez reçus à l’entrée de ce culte vous permettent d’inscrire une demande, ou un “merci”, ou un espoir; ou une plainte. Tout ce que vous avez envie de partager, avec Dieu ou avec nous, communauté du Christ rassemblée en son nom.

En venant communier, tout à l’heure, vous pourrez soit lire votre prière vous-même; soit déposer votre billet sur la table de communion, et il sera lu par un officiant; soit garder uniquement pour vous votre billet avec votre prière.

C’est après la communion, juste avant le Notre Père que ces prières seront lues. Vous pourrez aussi, si vous le désirez, dire une prière non écrite.



 

“Partage ton pain: il diminue. Partage ta joie: elle augmente.”  



Saint-Nicolas, mais c’est toi! Amen                                          


Jean-Jacques Corbaz  



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